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ERDOGAN ATTAQUE LES KURDES, QUE FAIT LA « COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE »?

  

    

 

 

 

ERDOGAN PROMET DE POURSUIVRE SON

OFFENSIVE AU KURDISTAN SYRIEN

Fulya Ozerkan

Agence France-Presse, 25 jan., 2018

 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis jeudi de mener à terme l’offensive d’Ankara dans le nord de la Syrie contre une milice kurde alliée des États-Unis, lors d’une tournée d’inspection surprise à la frontière.

 

Au sixième jour de cette offensive qui suscite l’inquiétude de plusieurs pays, M. Erdogan s’est rendu au quartier général de l’opération, dans la province frontalière de Hatay, en compagnie du chef de l’armée et du ministre de la Défense, selon la présidence turque.

 

Lors de ce déplacement, M. Erdogan a affirmé que l’offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) se poursuivrait « jusqu’à ce que le résultat soit obtenu », selon un communiqué de la présidence turque.

 

Cette visite à la frontière survient alors que les frictions entre la Turquie et les États-Unis au sujet de l’opération d’Ankara ont éclaté au grand jour jeudi, au lendemain d’un entretien téléphonique entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump.

 

Lors de cet entretien, selon le compte-rendu de la Maison-Blanche, M. Trump a « exhorté la Turquie à réduire et limiter ses actions militaires » et a demandé d’éviter « toute action qui risquerait de provoquer un affrontement entre les forces turques et américaines ».

 

Mais Ankara s’est inscrit en faux contre cette version, affirmant que « le président Trump n’[avait] pas exprimé d’inquiétude [à propos] d’une escalade de la violence » à Afrine.

 

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a estimé que la Turquie, membre de l’Alliance, avait « le droit de se défendre », mais « de manière proportionnée et mesurée ».

 

Signe de la dégradation des relations entre Ankara et Washington, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a appelé jeudi les États-Unis à prendre des « mesures concrètes » s’ils voulaient « rétablir la confiance ».

 

Cette passe d’armes au sujet de l’entretien illustre le fossé séparant les deux pays au sujet des Unités de protection du Peuple (YPG), la milice kurde visée par l’attaque d’Afrine.

 

Liées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une guérilla meurtrière en Turquie depuis 1984, les YPG sont considérées comme une organisation « terroriste » par la Turquie qui veut les déloger d’Afrine, et, à terme, de tous les territoires qu’elles contrôlent dans le nord de la Syrie le long de la frontière turque.

 

Mais Washington s’appuie sur les YPG pour combattre sur le terrain le groupe État islamique (EI) et n’entend pas les lâcher au moment où les djihadistes sont militairement en déroute.

 

Les YPG ont mis à profit leur alliance avec Washington pour étendre leur contrôle sur de vastes territoires dans le nord de la Syrie d’où les djihadistes ont été chassés.

 

Ankara s’appuie dans son offensive à Afrine sur plusieurs groupes de rebelles syriens, issus en grande partie de la mouvance islamiste, qui accusent les milices kurdes de chercher à diviser la Syrie en établissant leur propre entité dans le nord du pays.

 

Lors de sa visite à la frontière, M. Erdogan, qui s’est affiché en veste de camouflage militaire, a assuré que cette opération baptisée « Rameau d’olivier » visait à « nettoyer Afrine des terroristes » et à permettre aux Syriens réfugiés en Turquie de rentrer dans leur pays.

 

Sur le terrain, l’artillerie et l’aviation turques ont de nouveau pilonné jeudi les positions des YPG pour soutenir les efforts des forces pro-Ankara qui tentent de briser les lignes kurdes.

 

Alors que l’offensive turque est dans son sixième jour, un nouveau round de pourparlers de paix sur la Syrie s’ouvre jeudi à Vienne.

 

 

 

LA DÉBÂCLE GÉOPOLITIQUE ET DÉMOCRATIQUE DE LA TURQUIE

          David Bensoussan

Times of Israel, 12 dec. 2017

 

 

Lors du printemps arabe, le monde entier montrait en exemple la Turquie, république tournée vers l’Occident et parangon d’un islamisme modéré. Il est devenu clair par la suite que le président Erdogan a bien caché son jeu : son agenda islamique était loin d’être modéré ; sa mégalomanie l’a amené à rompre aveuglément des liens géopolitiques importants ; au fur et à mesure qu’il s’est octroyé toujours plus de pouvoirs, la démocratie turque s’est amenuisée telle une peau de chagrin.

 

Comment le président Erdogan s’est-t-il arrangé pour plonger la Turquie dans un abîme géopolitique ? Le président Erdogan a décidé de soutenir le mouvement radical du Hamas et celui des Frères musulmans. Longtemps après que le président Morsi de la mouvance des Frères musulmans a été évincé, le président Erdogan a continué de brandir leur symbole – en dressant 4 doigts et en repliant le pouce – s’aliénant toujours plus l’Égypte du président Sissi.

 

Son alliance avec le Qatar l’a amené à collaborer avec des radicaux islamistes et à fermer les yeux sur les agissements de l’État islamique duquel il a acheté du pétrole au rabais. Après qu’un avion russe eut été abattu à la frontière turco-syrienne par la DCA turque, un embargo économique russe a été imposé sur la Turquie. Cet embargo a été partiellement levé par la suite au coût de concessions importantes dont l’achat d’un système antiaérien russe S-400 qui met l’OTAN dans l’embarras.

 

Pis encore, les négociations avec l’Union européenne ont périclité en raison des mesures anti-démocratiques édictées en Turquie même et aussi en raison de l’embrigadement des travailleurs turcs en Europe dans l’agenda du parti islamiste AKP au pouvoir en Turquie et l’encouragement à la dénonciation de présumés gulénistes. Erdogan attribue au mouvement de philanthropie de Fethullah Gülen le putsch raté en 2016.

 

L’entourage proche d’Erdogan a été soudoyé pour contourner l’embargo contre l’Iran par le blanchiment de ventes de pétrole iranien payé en lingots d’or transportés via Dubaï. Ce n’est pas la première fois que l’entourage d’Erdogan dont son fils est impliqué dans des affaires de corruption.

Erdogan a neutralisé la justice turque,  mais il ne peut guère faire fi de la justice américaine. Il s’irrite du fait que l’enquête sur ledit contournement dévoilé par le financier turco-iranien Zarrab se continue ou encore de ce que l’accusation contre ses propres garde-corps qui ont battu des manifestants en territoire américain ne soit pas abandonnée.

 

Pour mieux se faire accepter des masses du Proche-Orient, il tente de retrouver du prestige en brandissant la carte islamique, quitte à exacerber encore plus les passions. Il a déclenché une incursion militaire au Nord de la Syrie pour briser la continuité territoriale des forces kurdes présentes et a semé la terreur dans l’Est de la Turquie majoritairement peuplé de Kurdes.

 

Il se raccroche au Qatar qui est ostracisé par ces mêmes pays et cherche à trouver un modus vivendi avec la Russie et l’Iran, notamment en regard de l’avenir de la Syrie.

 

Il s’est rendu tout à fait vulnérable en montrant que pour autant que l’on isolât les Kurdes et qu’on les empêchât d’étendre leur autonomie, il pouvait être mené par le bout du nez.

 

Or, ces pays ne peuvent offrir ce que l’Occident apporte en termes de liberté, de tourisme, de développement, de bien-être économique et de sécurité.

 

Erdogan s’est laissé entraîner dans un discours qui rappelle celui des radicaux islamistes qui voient la main de l’Occident partout et l’accusent de tous les maux réels ou imaginaires : l’Occident voudrait la perte de la Turquie et pour atteindre cet objectif, manipulerait la mouvance guléniste.

 

Les accusations d’Erdogan se sont étendues aux minorités kurde, alévie, arménienne et juive. Le discours est acide et alimente la paranoïa des théories de complot, créant un malaise profond au sein de la société turque.

 

Les accusations d’outrage à la présidence et l’emprisonnement de députés de l’opposition kurdes sèment l’insécurité. Même le chef de l’opposition républicaine Kemal Kılıçdaroğlu a été qualifié de terroriste.

 

Plus de 150 journalistes ont été emprisonnés, de nombreux journaux ont été fermés et d’autres s’expriment en termes feutrés sinon filtrés. Aujourd’hui, l’arrestation ou la suspension de dizaines de milliers d’enseignants, de fonctionnaires et de militaires a démoralisé l’administration, le corps policier et militaire ainsi que les démocrates de Turquie.

 

Le putsch raté de 2016 a fourni à Erdogan le prétexte rêvé pour enrayer le système judiciaire et œuvrer pour faire adopter un amendement constitutionnel d’un régime présidentiel qui lui permettrait de rester théoriquement en poste jusqu’en 2030.

 

Par ailleurs, le tourisme et les investissements de l’Occident ont baissé ; la livre turque a connu une dépréciation de près de 100 % en cinq ans; plusieurs indicateurs du programme international pour le suivi des acquis des élèves mis en place par l’OCDE mettent en évidence un recul patent dans le système d’éducation turc. En outre, le concept islamique du Djihad a été rajouté dans les manuels scolaires.

 

Lors des derniers exercices de l’OTAN en Norvège, certaines personnes ont listé la Turquie par inadvertance (?) au nombre des cibles ennemies. Des excuses ont été données par la suite, mais Erdogan a réagi comme on s’y attendait : en claquant la porte.

 

 

 

LA « DAME DE FER » KURDE VEUT S’INSPIRER DE THEODOR HERZL

Pierre-Simon Assouline

Times of Israel, 27 jan., 2018

 

 

« Je me suis toujours demandée comment les Juifs et les Kurdes, qui ont commencé à se battre pour leur liberté à la fin du 19e siècle, n’ont pas pour autant connu le même destin, » s’interrogeait, il y a plus d’un an, cette femme au passé rempli, assise face à nous, cigarette à la main dans un café d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.

On trouve d’anciens combattants kurdes de toutes les formes sur ce territoire : vieux Peshmergas burinés, intellectuels dégarnis formés en ex-URSS, jeunes chauffeurs de taxis ayant quitté l’uniforme et la kalashnikov faute de salaire…

 

Et dans ce café cosy du quartier chrétien d’Erbil, cette femme d’apparence bourgeoise : Haut vichy, chevelure jetée en arrière, œil vif et voix posée, voici Neval Sevda Celik.

 

Bourgeoise, mais d’apparence seulement. Celik est son nom de guerre, hérité de quinze années de guérilla passées au sein du Parti turc des travailleurs kurdes (PKK), reconnu comme une organisation terroriste par l’Union européenne, qu’elle a quitté en 2004.

 

Aujourd’hui, c’est ainsi qu’elle signe ses articles sur le site Nerina Azad. Il y est quelques fois question de Theodor Herzl, de Ben Gourion et du « modèle israélien ».

 

Au Kurdistan, cette intellectuelle qui veut penser le Kurdistan de demain n’est pas la seule à s’intéresser au « petit pays ». Au souk d’Erbil, sur les étals des libraires, il n’est pas rare de tomber sur une biographie du fondateur de l’état juif en langue kurde, ou sur l’Altneuland de Theodor Herzl traduite en turc.

 

Enchaînant ses petites Vogue, elle continue : « Les Juifs et les Kurdes ont connu les mêmes promesses d’indépendance lors de la ratification du Traité de Versailles [un traité de paix signé le 28 juin 1919 entre l’Allemagne et les Alliés à l’issue de la Première Guerre mondiale], qui répartit les miettes de l’Empire ottoman démantelé après la Première Guerre mondiale. En vainqueurs, l’Angleterre et la France redessinèrent alors la carte du Moyen-Orient. Les Juifs eurent la garantie de Lord Balfourd’avoir un Etat. Les Anglais firent une promesse similaire aux Kurdes. Mais aujourd’hui, nous les Kurdes d’Irak, nous n’avons toujours pas de véritable gouvernement, ni de pays autonome. Et Israël avance ».

 

Et depuis le référendum pour l’indépendance qui a failli leur coûter très cher en septembre dernier, les Kurdes d’Irak ont même eu l’impression de reculer. « Seul Israël, lors de ce référendum, a soutenu le droit des Kurdes, » nous expliquait-elle plus récemment…

 

L’unité et l’engouement créés par Herzl autour d’un projet national sont une source d’inspiration pour Celik. Tout comme son talent pour mêler actions concrètes et lyrisme utopique.

 

« A la fin du 19e siècle, Herzl a réussi à créer un embryon de société, une sorte de pré-gouvernement – sans avoir même de pays ! Il a créé ce proto-gouvernement avec des tendances pourtant très différentes, voire antagonistes, » souligne-t-elle en faisant référence au Congrès sioniste mondial.

« Il n’a pas eu peur non plus de passer pour un fou en réclamant des fonds aux grandes fortunes juives afin d’acheter des parcelles de terre aux Ottomans et aux Arabes, à travers le Fonds pour l’implantation juive, » avance Celik.

 

Le site de Neval Sevda Celik comprend plusieurs articles consacrés à l’auteur de l’Etat juif, livre-programme qui jeta les bases du futur Israël dès 1897.

 

Lors du premier Congrès sioniste à Bâle, Herzl propose un « plan de réunification nationale » qui veut inclure toutes les sensibilités politiques ou religieuses de la diaspora. Une unité qui fait largement défaut aux Kurdes, selon Celik.

 

Plutôt de nature intello que combattante, Celik veut parler des idées, des défis imminents que doit dépasser son peuple. Oui, aujourd’hui, elle dit « peuple », et même « nation ». Elle ne pense plus exclusivement aux camarades, à l’égalitarisme dogmatique du parti, et réfléchit en dehors des clous plantés par Abdullah Oçallan (dit Apo, l’Oncle en kurde) depuis son île-prison d’Imrali…

 

Trop d’années à s’abreuver des théories fluctuantes d’Apo – de la guerre totale menée contre la Turquie à la collaboration avec Ankara – lui ont donné soif de solutions concrètes, tangibles et ancrées sur une base solide. Et les idées de Nation, de peuple, d’indépendance sont venues remplacer le Parti qui était tout cela à la fois.

 

En ce sens, selon elle, Herzl a réussi quelque chose d’extraordinaire afin de jeter les bases du futur Israël, une chose qui manque aujourd’hui aux Kurdes : « il a créé une émotion. Une sensation ‘nationale’ ! ».

 

Herzl a éveillé le désir des juifs exilés, il a réussi à parler à leur cœur autant qu’à leur raison.

« A son contact les Juifs se sont comme réveillés en se disant ‘avoir un État, c’est possible’. Cela a permis de créer une unité solide ». Une révélation semblable l’a touchée alors qu’elle était encore dans le PKK : « je me suis sentie ‘nationale’, alors j’ai quitté le PKK, car Oçallan, le chef du PKK, a enterré l’idée d’un Kurdistan indépendant, pour proposer l’idée d’une fédération de peuples. Or, la liberté individuelle, la culture, la stabilité ne peuvent exister que dans un État-nation ».

 

S’inspirer de la « méthode juive »

 

Cevil Sevda Celik l’affirme sans ambages, les Kurdes, s’ils veulent enfin obtenir des résultats, doivent s’inspirer de l’histoire juive. « Les juifs sont solidaires, explique-t-elle, et leur lobbys sont organisés dans la Diaspora. Nous devons comprendre que nous sommes trop désunis. Les Kurdes ne peuvent pas se supporter entre eux ! Nous devons contacter ces organisations, et travailler avec elles pour s’en inspirer ».

 

Elle n’en regarde pas pour autant avec béatitude le PDK de Massoud Barzani et l’UPK de Talabani, qui tiennent et se partagent peu ou prou le Kurdistan irakien où elle demeure. Elle sait leurs excès, leurs limites. Mais malgré cela « où viennent se faire soigner le[s membres du] PKK lorsqu’ils sont blessés ? Où sont situées leurs bases arrières ? Oui, au Kurdistan irakien, malgré tout plus stable, plus inclusif, plus ouvert. Alors que l’Iran les pend, la Syrie les parque, et la Turquie les assassine ».

Alors elle préfère ce proto-état kurde, avec ses défauts, « son carriérisme outrancier qui a remplacé l’espoir d’indépendance », sa corruption, son clientélisme et ses désaccords qui se règlent encore par la violence. « Il reste en meilleure position pour définitivement offrir la liberté et l’indépendance aux Kurdes ».

 

Aujourd’hui sur le site Nerina Azad elle écrit et elle analyse. « La contre-propagande de la Turquie est intense, ce travail est nécessaire. Mais je ne voulais pas donner d’interviews auparavant pour ne pas être instrumentalisée et devenir ‘l’opposante qui a quitté le PKK’. Mes critiques du PKK je les écris, je les argumente, mais je suis solidaire du peuple kurde de Turquie. Je suis une femme kurde qui veut faire des choses pour son peuple ».

 

 

 

 

Actualité 

 

 

 

DÉCOUVERTE EN ISRAËL DU PLUS ANCIEN "HOMO SAPIENS" HORS D’AFRIQUE

I24, 25 jan., 2018

 

L'exode humain en Afrique qui a déclenché la propagation progressive des humains dans le monde a eu lieu au moins 50 000 ans plus tôt que prévu, en témoigne une demi-mâchoire fossilisée découverte en Israël près de Haïfa.

 

La découverte datant d’environ 180 000 ans, dans la grotte toute proche de Misliya, sur le mont Carmel, montre que les excursions vers le Levant ont été bien plus précoces qu’on ne l’avait envisagé.

 

"Cette découverte, que les premiers humains modernes étaient présents en dehors de l'Afrique plus tôt qu'on ne le croit, change complètement notre vision de la dispersion humaine moderne et de l'histoire de l'évolution", a déclaré le professeur Israel Hershkovitz de la faculté Sackler de l'université de Tel Aviv précisant que l’étude menée sur ce bout de mâchoire sera publiée vendredi dans la revue Science.

 

"Si le fossile remonte à environ 170.000-190.000 ans, tout le récit de l'évolution de l'Homo sapiens doit être repoussé d'au moins 100 000 à 200 000 ans", a déclaré le professeur Hershkovitz.

 

"Cela signifie aussi que les périodes d’interaction avec les autres représentants du genre Homo qui étaient déjà hors d’Afrique ont été bien plus longues qu’on le croyait", précise le professeur.

 

En d'autres termes, si les humains modernes ont commencé à voyager en Afrique il y a 200 000 ans, ils doivent avoir été conçus sur ce même continent il y a au moins 300 000 à 500 000 ans.

 

La datation de la mâchoire a été confiée à trois laboratoires, en France, en Israël et en Australie, qui ont travaillé avec des méthodes différentes. Toutes convergent vers 180 000 ans, hormis la datation directe d’une dent, qui pointe 70 000 ans.

 

L’étude des restes a cependant pris un temps considérable, prenant en compte que la fouille de la grotte a débuté en 2001. Le fossile a été trouvé dès l'année suivante. Mais l’équipe internationale constituée pour analyser les restes, les dater et les replacer dans leur contexte archéologique a pris toutes les précautions avant de publier ses résultats.

 

"Les détails du fossile sont entièrement compatibles avec les humains modernes, mais certains traits ressemblent à ceux trouvés dans les restes de Néandertaliens et d'autres groupes humains", a noté le professeur Hershkovitz ajoutant que "cela suggère que l'Afrique est à l'origine de notre espèce".

 

Le professeur Weinstein-Evron, archéologue à l'Université de Haïfa, a lui précisé que les habitants de la grotte où la trouvaille a été faite, chassaient de gros animaux, utilisaient fréquemment le feu et possédaient une trousse d'outils en pierre.

 

 

 

POLOGNE: UN PROJET DE LOI RÉVISIONNISTE SUR LA SHOAH. ISRAËL ACCUSE VARSOVIE DE VOULOIR «CHANGER L’HISTOIRE»

Europe Israel, 28 jan., 2018

 

 

 

Israël a accusé le 27 janvier 2018 la Pologne de vouloir «changer l’Histoire», au lendemain du vote par la chambre basse du Parlement polonais d’une loi liée à la Shoah qui sanctionne l’emploi du terme «camps de la mort polonais».

 

Un projet de loi voté le 26 janvier par chambre basse du Parlement polonais a provoqué l’indignation des autorités israéliennes.

 

Cette loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison pour les Polonais et les étrangers qui utiliseraient le terme «camps de la mort polonais», pour qualifier les camps d’extermination que les nazis avaient installés en Pologne quand ils occupaient ce pays durant la Seconde Guerre mondiale. Pour entrer en vigueur, ce texte doit être voté par le Sénat et signé par le président polonais.

 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a donné instruction à l’ambassadeur d’Israël à Varsovie de rencontrer le Premier ministre polonais dès le soir du 27 janvier «pour lui exprimer [s]a ferme opposition à cette loi», selon un communiqué de ses services.

 

Selon l’agence polonaise PAP, l’ambassadeur israélien Anna Azari a appelé Varsovie à modifier la loi lors d’une cérémonie, le 27 janvier, marquant le 73e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, qui coïncide avec la journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

 

Par ailleurs, le chargé d’affaires polonais auprès de l’ambassade de Pologne à Tel-Aviv, en l’absence de l’ambassadeur, a été convoqué le 28 janvier à Jérusalem, selon des propos du porte-parole du ministère des Affaires étrangères à l’agence PAP.

Pour Israël, cette nouvelle loi polonaise constitue une tentative de nier la participation de la Pologne à l’extermination des juifs

 

Pour les Polonais, l’utilisation du terme «camps de la mort polonais» donne la fausse impression que leur pays est responsable de la Shoah.

 

Pour les dirigeants israéliens, ce texte représente une tentative de nier la participation de la Pologne à l’extermination des juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. «Cette loi est sans fondement. On ne peut pas changer l’Histoire et l’Holocauste ne peut pas être nié», a déclaré Benjamin Netanyahou.

 

«Israël demande au gouvernement polonais de modifier cette loi avant son adoption définitive», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Un responsable de ce ministère a confié à l’AFP que cette loi visait à «dédouaner les Polonais de leur rôle pendant et après la Shoah».

 

Les dirigeants de l’opposition de gauche et centriste en Israël, Isaac Herzog et Yair Lapid, ont également dénoncé le texte de loi polonais, tout comme le député arabe d’opposition Ahmed Tibi.

 

Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem, a également critiqué le texte mais de manière plus nuancée. «Cette loi est susceptible de brouiller la vérité historique concernant l’assistance que les Allemands ont reçue de la part de la population polonaise durant l’Holocauste», a souligné dans un communiqué cette institution, qui a toutefois reconnu «qu’il ne fait aucun doute que le terme « camps de la mort polonais » constitue une interprétation erronée de l’histoire» ».

 

 

 

HAIM GOURI, POÈTE VÉTÉRAN DE LA GUERRE ISRAÉLIENNE, MEURT À 94 ANS

Raoul Wootliff

Times Of Israel, 31 janvier 2018

 

Haim Gouri, poète vétéran israélien, romancier, journaliste et réalisateur qui, au cours d’une carrière longue de 70 années, a donné une voix à certains des moments les plus importants et les plus troublés du pays, est décédé mercredi à l’âge de 94 ans.

           

Né à Tel Aviv en 1923, Gouri avait rejoint le groupe paramilitaire pré-état du Palmach en 1941, participant à un certain nombre d’opérations contre les forces du mandat britannique qui étaient stationnées dans la Palestine d’alors et il était devenu l’une des premières recrues à achever la formation des commandants des forces d’élite.

 

Son père Israël Gouri était l’un des fondateurs du Mapaï, le parti du premier Premier ministre israélien David Ben Gourion, et député de 1948 à 1965.

 

Dans le cadre de son service, il avait été envoyé en Hongrie en 1947 pour aider les survivants de la Shoah à émigrer au sein de la Palestine mandataire avant de devenir commandant-adjoint d’une compagnie de la brigade du Negev du Palmach au cours de la guerre d’Indépendance de 1948.

 

Considéré comme un doyen de la poésie en hébreu de l’époque du Palmach, son premier livre, Les fleurs de feu, détaillait ses expériences personnelles pendant la guerre et donnaient une voix à cette dualité de douleur et de fierté ressentie par un grand nombre des tous premiers soldats israéliens.

 

L’un des poèmes les plus emblématiques et douloureux de cette collection, « Ici reposent nos corps », a été consacré au « Lamed Hey », ce convoi de 35 soldats de la Hagana qui avait été pris en embuscade et tués durant une tentative de réapprovisionnement des habitants du kibboutz du Gush Etzion en 1948, et il avait aidé à immortaliser ce récit dans les annales aux balbutiements de l’histoire d’Israël.

 

Il avait ensuite écrit plusieurs autres volumes de poésie qui ont traité de la plupart des premiers conflits militaires d’Israël et de certains événements emblématiques.

 

Il s’était fait une réputation de réalisateur de documentaires et de journaliste talentueux. En tant que journaliste, il avait écrit dans les quotidiens – aujourd’hui disparus – Lamerhav et Davar et s’était distingué lors de sa couverture du procès d’Adolf Eichmann en 1961, dont il avait tiré un livre, La cage de verre, traduit dans plusieurs langues et qui avait contribué à sa notoriété à l’étranger.

 

Cinéaste documentariste, il avait aussi tourné plusieurs films consacrés à la Shoah. Lauréat de nombreuses récompenses dont le prestigieux Prix d’Israël en 1988, Haïm Gouri, qui était proche de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin assassiné en 1995, plaidait pour la paix avec les Palestiniens.

 

Alan Mintz, dans le journal Jewish Review of Books, avait noté en évoquant les cérémonies organisées pour le 90e anniversaire de Gouri : « Il est difficile d’exagérer l’importance de la poésie au sein de la culture israélienne du 20e siècle. Le désengagement volontaire des croyances et des pratiques orthodoxes qui a accompagné la révolution sioniste a laissé sans objet les besoins spirituels des Israéliens laïcs, et l’écriture et la lecture de la poésie sont devenus souvent une sorte de sacrement qui est venue combler ce vide. Commençant en Europe de l’est et se poursuivant en Palestine, les lecteurs hébreux se sont intéressés aux poètes non seulement pour illuminer leurs expériences privées mais aussi pour servir de prophètes laïcs ».

 

Gouri, avait écrit Mintz, bénéficie du statut non-officiel de poète national en particulier en raison de ses capacités et de sa volonté de « manifester de la sympathie à la nation ».

 

En 1988, Gouri avait remporté le prestigieux prix d’Israël pour sa poésie. Et il n’a jamais arrêté d’écrire. Son recueil de poèmes, « Eyval » a été publié alors qu’il avait 86 ans.

 

Il n’était pas connu en Amérique mais avait acquis une renommée en Europe, ayant passé un an à la Sorbonne après avoir terminé ses études à l’université Hébraïque de Jérusalem.

 

Certains de ses poèmes ont été mis en musique, le plus connu étant « Bab El Wad », avec des paroles de Gouri et une musique de Shmuel Farshko.

 

La chanson fait référence à la petite portion étroite de route, longue de 23 kilomètres, qui mène de Tel Aviv à Jérusalem et qui était utilisée pour faire venir des approvisionnements à Jérusalem durant le siège de la ville.

 

Les politiciens de l’ensemble du spectre politique ont salué mercredi la mémoire de Gouri. Dans un communiqué, le président israélien Reuven Rivlin a déploré la mort « du poète national, un homme qui était à la fois un combattant et un intellectuel ».

 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a estimé que ses poèmes étaient « une partie du patrimoine de l’Etat d’Israël ».

 

Francophile, Haïm Gouri avait vécu un temps en France et étudié à la Sorbonne. Il avait traduit en hébreu les grands poètes français, notamment Baudelaire, Rimbaud et Apollinaire mais aussi des romans de Pagnol et Claudel.

 

Le ministère français de la Culture l’avait nommé en 2011 chevalier de l’ordre des Arts et des lettres, le qualifiant « d’homme de paix, âme vivante de l’histoire d’Israël et amoureux de la langue française ».

 

Répondant à la nouvelle de sa mort, la ministre de la Culture Miri Regev a déclaré que Gouri était « l’un des grands poètes de la génération de 1948 qui aura annoncé le renouveau de notre peuple sur notre terre ».

 

« Gouri était et il restera toujours l’une des ‘fleurs de feu’ de notre renouveau national dans l’etat d’Israël », a-t-elle ajouté, se référant au titre de son recueil de 1949.

 

Le président de la Knesset Yuli Edelstein a pour sa part noté que « l’histoire de la vie de Gouri est entremêlée à l’histoire d’Israël et ses poèmes font et feront toujours partie de la philosophie israélienne ».

 

Le chef du Parlement a ajouté qu’il donnerait le nom de Gouri à l’un des jardins de l’institution.

Gouri laisse derrière lui son épouse, trois filles et six petits-enfants.

« Quand on demandait à Papa : ‘Comment tu vas ?’, il répondait de deux façons », a déclaré sa fille Hamutal au micro de la radio militaire mercredi matin. « Il disait : ‘Je vais comme se porte ma nation’, ou ‘la terre d’Israël me fait mal’. Il était lié à sa terre dans tout ce qui formait son âme ».

 

 

5 GADGETS ISRAÉLIENS EXTRAORDINAIRES QUI SORTIRONT EN 2018

JewBuzz, 18 janvier 2018

 

 

Les israéliens imaginent toujours des inventions pour apporter plus de plaisir, de commodité ou de connectivité dans nos vies. Voici les 5 gadgets israéliens les plus extraordinaires attendus en 2018.

5Le chargeur le plus fin du monde

 

Finies les galères de batterie ! Aussi fin que 3 cartes bancaires, le chargeur Kado se range facilement dans votre portefeuille et se recharge à une prise murale en quelques minutes. Certainement la batterie externe la plus fine jamais conçue.

 

4Le capteur à couches

 

DigiSense introduit ce qu’il prétend être le premier appareil portable breveté au monde pour les couches : un capteur sans contact attaché par velcro à l’extérieur d’une couche, connecté via une application qui vous informe en temps réel sur la nécessité ou non de changer la couche. Le capteur ultra-compact peut facilement être retiré de la vieille couche et attaché à la nouvelle, sans toucher le corps ou les déjections.

 

La société prévoit de commercialiser DigiSense comme solution pour les nourrissons et les personnes âgées, dans les environnements domestiques, les maisons de retraite et les hôpitaux.

 

3Le moteur pour avions en papier

 

Ce gadget est juste extraordinaire. Décrit comme « un kit de conversion pour les avions en papier », PowerUp Dart est un petit moteur qui s’attache à un avion en papier, et qui permet de le faire voler jusqu’à 25 km/h !

 

Le dispositif en fibre de carbone anti-crash comprend une caméra, un système de correction d’assistance au vol, un bouton d’accélération et un train d’atterrissage. La portée est de 60 mètres et peut durer 10 minutes avec une seule charge. PowerUp Dart donne vie à vos avions en papiers, quelque soit le modèle que vous pliez. A vous les loopings !

 

2Le kit télémédical

 

Ce kit de télémédecine TytoCare fournit un outil modulable utilisable par n’importe qui – par exemple un parent ou un professionnel de la santé à distance – pour effectuer des examens standard de la gorge, des oreilles, des yeux, de la peau, du cœur et des poumons. Le diagnostic est ensuite transmis à votre médecin via l’application TytoApp dédiée. La sortie de cette outil incroyable est prévue pour courant 2018, regardez la vidéo de présentation du TytoCare, c’est réellement impressionnant.

 

1La coque barre à selfies

 

Inventé à Jérusalem par un père et son fils, Stikbox fut la première barre à selfie télescopique intégré dans un étui pour smartphone. Beaucoup de copies sont maintenant sur le marché, c’est pourquoi les développeurs se préparent à sortir de nouvelles versions plus légères et plus robustes. L’accessoire ultime pour se prendre en photo dans toutes les conditions !

 

 

 

 

Shabbat Shalom!

 

 

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