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GLICK: «LA RÉBELLION ADOLESCENTE D’ISRAËL EST TERMINÉE», LE LEADER DU HAMAS EST ÉGYPTIEN, DIEUDONNÉ L’IMBÉCILE ET KARDASHIAN LA «BOMBE» IRANIENNE

Le post-sionisme des années 1990
Caroline B. Glick
Jpost.com, 1 Mai 2012
Adaptation française: Sentinelle 5772 ©

La politique des portes ouvertes aux radicaux israéliens était défendable dans les années 1990 quand une fraction significative du public israélien les soutenait. Vous pouvez en apprendre beaucoup sur la santé d’une nation en observant comment il célèbre ses fêtes nationales. Dans le cas d’Israël, comparez la façon dont nous avons célébré notre 50ème anniversaire de l’indépendance en 1998 aux célébrations d’aujourd’hui.

 

Pendant les années 1990, l’élite d’Israël se mettait en vacances de la réalité et de l’histoire et entraînait une grande part du public avec elle. Le ministre des affaires étrangères d’alors, Shimon Peres, déclarait que l’histoire était consommée. Les prétendus «Nouveaux Historiens» fouillant dans le placard de David Ben Gourion à la recherche de squelettes, étaient le chic du monde universitaire. Des radicaux comme Yossi Beilin, Shulamit Aloni et Avrum Burg dictaient leur politique au gouvernement.

Les media, l’establishment des loisirs et le ministère de l’éducation adoptaient et faisaient massivement la promotion des pièces, des films, des spectacles télévisés, des chansons, des danses et des livres qui «pourfendaient les vaches sacrées». Partout où vous vous tourniez, le post-sionisme était à la mode. Le post-judaïsme était à la mode. Et le sionisme et le judaïsme étaient tous les deux décidément hors jeu.

 

De même qu’il l’est aujourd’hui, Benyamin Netanyahou était Premier ministre en 1998, et alors comme maintenant il y avait des voix éminentes qui cherchaient à lui reprocher l’absence de paix et toutes les autres plaies de la terre.  En 1998, le gouvernement avait investi une fortune pour marquer le 50ème anniversaire de l’indépendance d’Israël. La principale célébration officielle fut une affaire énorme appelée les ‘Cloches du Jubilé’ qui eut lieu au stade Teddy à Jérusalem. Plus de 2000 artistes y participèrent. Mais plutôt que de servir d’évènement unifiant la société israélienne en fêtant 50 ans de libre souveraineté, l’évènement démontra seulement à quel point l’élite politique et culturelle d’Israël voulait attaquer les valeurs fondamentales de la société.

 

La troupe de danse ‘Bat Sheva’ était programmée au spectacle et présenta une danse composée sur le chant traditionnel de Pessah’ «Eh’ad mi yodeah» (Qui connaît l’Un?). Le chant contenait 13 strophes louant D.ieu, louant la Loi juive, et soulignant le cycle de la vie juive. Dans le numéro que ‘Bar Sheva’ devait présenter, les danseurs venaient sur la scène habillés en hommes juifs ultra-orthodoxes et à la fin du chant, tout ce qu’ils portaient, c’était leurs sous-vêtements.

 

La chorégraphie fit enrager des membres du cabinet de Netanyahou, dont le ministre de l’éducation Yitsh’ak Levy. Ils insistèrent pour que le programme ne contienne aucune partie insultant des secteurs de la société israélienne. Les organisateurs essayèrent de réaliser un compromis. Mais les danseurs choisirent de boycotter le festival.

 

L’establishment culturel et des media d’Israël exprimèrent leur scandale et leur horreur à la vue de la tentative du gouvernement d’attenter à la liberté artistique. L’Association des Artistes Israéliens exigea la formation d’une commission publique pour assurer que le gouvernement ne serait pas en mesure d’interférer dans la liberté artistique à l’avenir. Des icônes culturelles majeures déclarèrent une guerre culturelle contre les Juifs religieux.

 

La question de savoir si la danse était appropriée pour la célébration officielle, financée par l’Etat, du jour de l’Indépendance ne fut jamais posée. De même, personne ne demanda si une danse décrivant des Juifs ultra-orthodoxes se déplaçant sensuellement au son d’une chanson juive traditionnelle en enlevant leurs vêtements reflétait les valeurs de la société.

 

Pour comprendre la distance qu’Israël a parcourue depuis, pensez à la cérémonie du Jour du Mémorial mardi soir au Square Rabin à Tel Aviv. Aucun des artistes ne s’attaqua à ses compatriotes israéliens. Et l’artiste et la chanson qui eurent le meilleur accueil, ce furent Moshe Ben Ari et son interprétation du Psaume 121 – Chant de l’Ascension.

 

Le psaume, qui loue D.ieu comme l’éternel gardien d’Israël, est devenu l’hymne officieux de l’Opération Plomb Durci à Gaza en 2008-2009. Et l’interprétation du chant par Ben Ari a propulsé l’artiste musicien international, portant des anneaux de cheveux bouclés aux oreilles, vers la super célébrité en Israël.

 

Il était impossible d’imaginer le Psaume 121 ou tout autre poème ou chant juif traditionnel interprété comme rien d’autre qu’un objet de mépris en 1998. A l’époque, il aurait été impossible de contempler une foule de plusieurs dizaines d’Israéliens non religieux chantant avec respect pendant que Ben Ari chantonnait «D.ieu est mon secours / l’Auteur du Paradis et de la Terre / Il ne laissera pas votre pied trébucher / Votre Gardien ne sommeillera pas / Car il ne dort ni ne sommeille – le Gardien d’Israël».

 

Ce n’est pas que la foule aurait forcément hué la scène. Le chanteur n’aurait tout simplement jamais été autorisé à monter sur la scène. Les années 1990 furent la décennie qui lancèrent Aviv Gefen, le plus célèbre déserteur laïc, vers la célébrité. Israël n’est plus dans les jérémiades d’une rébellion adolescente. Il a repris ses esprits.

 

C’est vrai, ses célébrités ressemblent à Ben Ari et pas à Naomi Shemer. Mais le message est le même. Israël est un grand pays et une grande nation. Le sionisme est à la mode. Le post-sionisme est dépassé. Le post-judaïsme est dépassé. Quand l’an dernier un groupe d’artistes annonça qu’ils boycotteraient le Centre Ariel pour les Arts du Spectacle, le public réagit avec colère et dégoût, et pas avec compréhension.

 

Craignant de perdre des subventions de l’État, leurs directeurs de théâtre cherchèrent vite à prendre leurs distances vis-à-vis des artistes. Le retour d’Israël vers ses racines sionistes est le plus grand évènement culturel de la décennie passée. C’est aussi un évènement survenu sous l’écran radar du monde. Personne hors du pays ne semble l’avoir remarqué.

 

L’échec du monde extérieur à observer le changement culturel en Israël vient de son incapacité à reconnaître la signification de l’échec du processus de paix avec les Palestiniens d’un côté, et de l’échec du retrait d’Israël de Gaza de l’autre. La disparition du processus de paix à Camp David en Juillet 2000 et la guerre terroriste qui s’ensuivit lancèrent le public israélien sur sa voie éloignée de la rébellion radicale post-sioniste et de nouveau vers ses racines sionistes. L’échec du retrait de Gaza, et la réponse de la communauté internationale à l’Opération Plomb Durci, marquèrent la conclusion du périple.

 

Le processus de paix d’Oslo était fondé sur la croyance radicale qu’il est possible de faire la paix en donnant le pouvoir aux terroristes ainsi que la terre, la légitimité politique, de l’argent et des fusils. Pour adhérer à cette absurdité, le public devait vouloir tolérer la notion qu’il y avait quelque chose d’injuste dans la révolution sioniste. Parce que si le sionisme et la cause de la libération nationale juive sont justes, alors il est impossible de justifier l’accès au pouvoir de l’OLP, mouvement terroriste dédié à la destruction d’Israël et à la délégitimation du sionisme.

 

La majorité des Israéliens n’a jamais adopté la narration post-sioniste. Mais ils ont accepté la doctrine du compromis. Et ils ont partagé l’opinion que si le compromis échouait, le monde se placerait aux côtés d’Israël. Par conséquent, le début du réveil de la société sur le mensonge du post-sionisme au cœur du processus de paix était fonction non seulement de l’agression terroriste palestinienne qui commença après que Yasser Arafat eût rejeté la paix et son État à camp David. Il était aussi fonction de la Conférence de l’ONU en août 2000 à Durban et de sa suite au cours de laquelle la communauté internationale se plaça du côté palestinien. Cette démontra que alors que l’OLP avait mis en danger la vie de ses citoyens, l’octroi de la légitimité politique par Israël à l’OLP avait mis en péril la réputation du pays.

La leçon que les Israéliens retirèrent de l’échec du processus de paix était qu’Israël n’avait pas de partenaire palestinien pour la paix. Et jusqu’à ce que les Palestiniens changent, Israël n’a personne à qui parler. Alors qu’une petite majorité d’Israéliens continue de soutenir la partition de la terre entre Israël et un État palestinien, une immense majorité d’Israéliens croit qu’Israël n’a personne avec qui faire la paix et donc aucune possibilité de partager la terre avec succès.

Ce n’est pas la leçon que les étrangers ont apprise. De Bill Clinton à George W. Bush et de Tony Blair à Barack Obama et Nicolas Sarkozy, les dirigeants étrangers ont insisté pour dire que le processus d’Oslo avait presque réussi et que son échec était un coup de hasard. Tout au plus, ce que les fractions de la communauté internationale qui ne sont pas complètement anti-Israël ont voulu accorder à l’échec du processus de paix, c’est qu’il a échoué à cause d’un manque de courage. En disant cela, le problème n’est pas le concept d’un compromis avec des terroristes sur la terre, des fusils et la légitimité. Le problème est plutôt l’étroitesse d’esprit de dirigeants lâches. Donc la voie de progrès pour eux est claire: imaginer un ensemble de compromis plus attractif et jeter Israël dans le feu pour lui faire cracher les concessions requises.

Ensuite il y a les suites du retrait de Gaza. Le retrait unilatéral par Israël de Gaza a été un événement traumatisant national. L’expulsion forcée de milliers d’Israéliens de leurs foyers a conduit la société israélienne au bord de la désintégration. Cette décision a représenté le dernier espoir du ‘Mouvement pour la Paix’. Si les Palestiniens ne s’assoient pas avec Israël, ainsi allait l’opinion, Israël pourra toujours les apaiser simplement en leur donnant ce qu’ils voulaient sans aucun accord. Mais non seulement le retrait n’apporta pas la paix, mais encore il mena le Hamas au pouvoir. Il conduisit à des dizaines de milliers de projectiles sur le Sud d’Israël. Les Israéliens attendaient que le monde reconnaisse la signification de ce chapelet d’évènements.

 

Mais cela ne se produisit pas. Au lieu de voir les efforts que les Israéliens avaient fait pour apaiser les Palestiniens et se ranger de leur côté quand le compromis échoua de nouveau, la communauté internationale refusa même de reconnaître qu’Israël s’était retiré de Gaza. Condoleezza Rice força Israël à continuer de fournir de l’électricité et de l’eau à Gaza et de fournir des soins médicaux aux Gazaouis dans les hôpitaux israéliens comme si rien ne s’était produit. Personne n’accepta qu’Israël n’en n’ait plus la responsabilité.

En ce qui concernait la majorité des Israéliens, l’issue finale de notre désertion de la réalité survint avec la publication du Rapport Goldstone à la suite de ’Plomb Durci’. Là, Israël fut obligé de se défendre lui-même contre Gaza dirigé par le Hamas qui menait une guerre illégale de missiles contre des civils israéliens. Plutôt que de se placer aux côtés d’Israël qui avait tout fait pour la paix, la commission de l’ONU accusa Israël d’avoir commis des crimes de guerre.

Sans aucun doute, la raison pour laquelle des personnes étrangères n’avaient pas tiré les mêmes leçons que le public israélien de l’échec du processus de paix et du retrait de Gaza, c’était parce que les seuls Israéliens qu’ils entendirent étaient les quelques vieux restes des années 1990. Des gens comme l’ancien directeur du ‘Shin Bet’ (Agence des services secrets d’Israël). Ami Ayalon peut s’attendre à voir chacun de ses éditoriaux de couverture sur les retraits de territoire et les destructions d’implantations publiés dans le ‘New York Times’, alors que Richard Goldstone ne fut même pas capable d’obtenir que le ‘Times’ publie son aveu que les conclusions de sa commission éponyme étaient fausses.

 

Cette politique de porte ouverte aux radicaux israéliens était défendable dans les années 1990 quand une fraction significative du public israélien les soutenait. Maintenant cela ne constitue rien de plus qu’une campagne de propagande anti-Israël. Depuis Obama à ‘J Street’ et à l’Union Européenne, les acteurs internationaux intéressés à forcer Israël à faire plus de concessions aux Palestiniens, ne peuvent pas comprendre pourquoi leurs tentatives continuent d’échouer. Comment est-il possible qu’en dépit de leurs meilleurs efforts, Netanyahou demeure au pouvoir et que la Gauche n’exerce aucune attraction sur le public? Pour répondre, ils n’ont pas besoin de regarder plus loin que Moshe Ben Ari, ses cheveux bouclés aux oreilles, et son interprétation du Psaume 121. La rébellion adolescente d’Israël est terminée.

Mahmoud Zahar, le leader du Hamas à Gaza prend la nationalité égyptienne
Niso Amzar
JSSNews, 2 Mai 2012

Il y a peu, nous rappelions qu’une grande partie des leaders «palestiniens» à Ramallah ont la nationalité jordanienne. Nous nous souvenions également que Yasser Arafat était lui-même égyptien né en Égypte. Aujourd’hui, le leader du Hamas à Gaza vient de recevoir la nationalité égyptienne à son tour! Une occasion en or pour le chef terroriste qui compte profiter de sa nouvelle nationalité pour aller voter aux prochaines présidentielles de son nouveau pays. Arrêtera t-il pour autant «de se prendre» pour un palestinien? Et Zahar ne cache même pas cette actualité. Il avoue carrément «vouloir voter pour les islamistes.» Mahmoud Zahar, a profité d’une loi égyptienne qui permet aux «palestiniens» nés de mère égyptienne de devenir des ressortissants égyptiens. Une loi qui était en suspend ces trente dernières années mais avec l’éviction de Moubarak, les islamistes ont désormais les mains libres!

 

Pendant des décennies, la plupart des pays arabes ont refusé d’accorder la citoyenneté aux Palestiniens. Et quand elle fut accordée, comme en Jordanie, les «certificats de nationalité» sont à présent annulés. Au Liban et en Syrie, en plus de rester apartheid de père en fils, les «palestiniens» sont soumis à un terrible apartheid. Quoi qu’il en soit, depuis plusieurs semaines, des milliers de palestiniens auraient reçus la nationalité égyptienne. Une excellente nouvelle pour les Frères Musulmans qui comptent sur chaque vois pour pouvoir prendre le pouvoir «légalement.» Zahar a reçu son passeport égyptien en septembre 2011.

Quand La Presse banalise l’antisémitisme de Dieudonné
David Ouellette
Davidouellette.net, 30 Avril 2012

Cette lettre du Centre consultatif des relations juives et israéliennes a été soumise pour publication à La Presse le 29 avril 2012

 

Dans son article intitulé «Dieudonné: ‘On doit combattre tous les racismes’» (La Presse, 28 avril 2012), Éric Clément permet à l’humoriste français de se défiler de tout antisémitisme et de toute complicité avec l’extrême droite française sans offrir la moindre contrepartie à ses sophismes.

 

Pourtant, si naguère il était encore concevable de lui prêter une certaine ambigüité, les gestes et les paroles de Dieudonné, maintes fois condamnés par la justice française, ont fini de convaincre la presse, la classe politique et le milieu du spectacle de l’Hexagone que Dieudonné a mis son humour au service de l’agitation antisémite. Que ce soit sur les planches ou hors scène, Dieudonné fraie avec tout ce que la France compte d’antisémites, de racistes, de négationnistes, d’extrémistes de droite et d’islamistes.

 

Apologète du régime iranien, Dieudonné qualifie son président ouvertement antisémite de «personnage politique le plus éclairé, le plus brillant, le plus courageux, le plus honnête». Loin d’être ingrat, le régime iranien a financé la réalisation de son premier film, «L’antisémite», qui tourne en dérision l’Holocauste.

 

Dieudonné a orchestré en 2008 la remise d’un prix au négationniste Robert Faurisson par un acteur déguisé en déporté juif sous les yeux de l’ancien chef du Front National Jean-Marie Le Pen, une odieuse mascarade pour laquelle le Tribunal correctionnel de Paris a condamné Dieudonné en 2009. Puis, cette année, Dieudonné a accompagné ce même Faurisson en Iran où il a reçu des mains de Mahmoud Ahmadinejad un «prix de la bravoure» pour sa négation du génocide des Juifs d’Europe.

 

Dénonçant l’ «occupation sioniste» de la France dans la presse d’extrême droite française, Dieudonné a créé un parti politique «aux nets relents antisémites», selon Le Monde, composé d’extrémistes de droite, d’islamistes et de négationnistes qu’endossent le terroriste Carlos, le Hamas et le Hezbollah.

 

Le spectacle qu’il présentera à Montréal, «Rendez-nous Jésus», fait l’objet d’une enquête de la justice belge en vertu de la loi réprimant l’incitation à la haine. Selon le quotidien de référence belge Le Soir, le spectacle est «une longue litanie de propos antisémites explicites ou suggérés». Alors qu’aucun grand média français n’est plus dupe de l’obsession anti-juive de Dieudonné, il est atterrant de constater qu’on puisse encore s’employer chez nous à banaliser l’antisémitisme primaire de cet agitateur professionnel.

 

David Ouellette
Directeur associé, affaires publiques (Québec)
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes

Kim Kardashian: bombe sexuelle contre l’islamisme?
Mathieu Bock-Côté
bock-cote.net, 24 Avril 2012

Apparemment, nous savions tous que Kim Kardashian était une «bombe». Est-elle même une arme de destruction massive? À tout le moins, c’est ce qu’on pense en Iran, où on s’inquiète beaucoup d’une supposée révolution culturelle et sexuelle pilotée à partir de Washington. L’objectif des Américains? Exciter médiatiquement la sexualité au pays des mollahs, dissoudre les mœurs si austères du peuple d’Iran, verser partout l’acide de la sensualité sur une société qui aurait justement censuré la promiscuité entre les sexes. Faire exploser le régime non pas en déclenchant une opération militaire contre lui, mais en fragilisant ses fondations morales. Ne disait-on pas autrefois que la plume était plus forte que l’épée? Dira-t-on aujourd’hui que le sein librement exposé est plus efficace qu’un bombardier furtif?

 

On peut retenir une chose de cette amusante nouvelle qui en dit beaucoup sur la congélation mentale du totalitarisme islamiste: tout régime politique entretient une relation particulière envers la sexualité. Il peut la valoriser, il peut la réprimer. Il peut encourager sa libre expression ou la canaliser vers la famille. Il peut la banaliser ou la diaboliser. Entre la révolution sexuelle soixante-huitarde dont nous sommes aujourd’hui revenus en bonne partie et le traditionalisme constipé des ennemis du plaisir charnel, il y a évidemment toute une série de «positions» possibles, qui conjuguent avec plus ou moins de bonheur les exigences de l’émancipation affective et sexuelle et celle d’une modération de la pulsion sexuelle, qui relève autant de l’instinct de vie que de l’instinct de mort, comme nous le savons. On le sait bien, le sexe est compliqué et réfère aux parties les moins «rationnelles» du désir humain.

 

Mais la sexualité ne saurait être réduite à une pulsion. Elle est culturellement orientée, socialement balisée, politiquement encadrée. Le grand sociologue Michel Foucault, que j’ai très souvent critiqué dans mes travaux académiques, avait toutefois bien compris que la sexualité s’inscrivait effectivement dans une histoire politique et culturelle. Une chose est certaine: aucun régime politique ne peut faire l’économie de cette part absolument irrépressible de l’existence humaine. Tout régime qui réprime ou occulte exagérément la sexualité finira par s’assécher puis se fissurer. Un régime qui assimile toute forme d’émancipation sexuelle à une irréversible décadence est contre-nature et poussera l’homme à développer des pathologies affectives souvent ridicules, quelquefois dramatiques.

 

Cela ne nous dispense pas de nous désoler de l’hypersexualisation de la société occidentale. Cela ne nous dispense pas d’analyser les pathologies de l’émancipation, qui sont nombreuses, qui sont indéniables. L’œuvre de Michel Houellebecq, par exemple, nous montre bien comment la révolution sexuelle a mal tourné pour bien des catégories de la population. Mais cela nous donne le droit de nous moquer de ceux qui ne cherchent pas à civiliser le sexe mais à l’éradiquer et qui assimilent chaque érection non-encadrée par les balises du mariage, de la procréation et de la religion à un défi idéologique envers la sainte moralité commandée directement par les écritures divines. Je préférerai toujours notre décadence aussi agréable qu’exaspérante à l’inhumaine vertu des fanatiques d’une pureté totalitaire.

Shabat Shalom à tous nos lecteurs!

 

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