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IL Y A CINQUANTE ANS, LA GUERRE DES SIX-JOURS

  

    

 

 

 

GUERRE DES SIX-JOURS: UNE VICTOIRE ÉCRASANTE

QUI A STUPÉFIÉ LES ARMÉES ARABES                                                                  

lefigaro, 29 mai 2017 

          

 

Israël célèbre ces jours-ci le cinquantième anniversaire de ce conflit dans la liesse et la fierté. « Le Temple est entre nos mains.» Il est environ 10 heures, mercredi 7 juin 1967, lorsque le colonel Mordechaï Gour transmet ce message et entre dans l’histoire. Les parachutistes de la 55e brigade, placés sous son autorité, ont reçu l’ordre un peu plus tôt de pénétrer dans la Vieille Ville de Jérusalem. Entrés par la porte des Lions, ils se sont emparés sans heurts de l’immense esplanade où s’élève le Dôme du rocher. L’un des soldats, ivre de joie, a escaladé l’édifice pour planter un drapeau israélien au sommet de sa coupole dorée. Puis on s’est précipité dans une ruelle qui descend vers le mur des Lamentations. Le photographe David Rubinger, qui s’est éteint le 2 mars dernier à l’âge de 92 ans, capture alors une image qui va faire le tour du monde. Près de deux mille ans après la destruction du Temple par les légions de Titus, un groupe de soldats israélien pose devant les pierres colossales vers lesquelles les Juifs du monde entier tournaient depuis lors leurs prières. Le regard de ces jeunes hommes, noyé de fatigue, exprime aussi une émotion grave.

 

La guerre des Six-Jours, dont Israël célèbre ces jours-ci le cinquantième anniversaire dans la liesse et la fierté, a pris tout le monde par surprise. Les dirigeants du jeune État n’imaginaient pas, même dans leurs rêves les plus fous, qu’ils pourraient un jour s’emparer si facilement de Jérusalem-Est et tripler la superficie des territoires sous leur contrôle. Des arguments géopolitiques, plus encore que militaires, semblaient s’opposer à ce qu’ils tentent d’accroître les gains substantiels enregistrés à l’issue de la première guerre israélo-arabe (1948-1949). Mais l’attitude menaçante de l’Égypte et de la Syrie leur fournit le prétexte qui permit à l’armée d’engager cette campagne éclair.

 

La tension latente entre Israël et ses voisins, qui n’ont pas renoncé à reconquérir l’intégralité de la Palestine historique, s’accroît progressivement à l’automne 1966. Les incidents frontaliers, nourris par des désaccords persistants sur le tracé de la ligne de cessez-le-feu et le partage des eaux du Jourdain, se multiplient avec la Syrie. La mort de trois soldats israéliens lors de l’explosion d’une mine posée par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) provoque un coup de chaud avec la Jordanie. Mais c’est sur le front égyptien que la situation s’envenime vraiment lorsque le président Nasser, mis en garde par les Soviétiques contre un prétendu déploiement israélien, hausse le ton. En mai 1967, il masse ses troupes dans la péninsule du Sinaï et annonce l’expulsion des Casques bleus déployés pour surveiller le cessez-le-feu après la crise de Suez. Puis va plus loin encore, le 22, en annonçant la fermeture du détroit de Tiran aux embarcations israéliennes. Comme en 1956, les navires basés dans le port d’Eilat, à l’extrême sud du pays, se voient du jour au lendemain privés d’accès à la mer Rouge.

 

Ce coup de force, dénoncé par le premier ministre Levi Eshkol comme un casus belli, excite les esprits. Les autorités israéliennes demandent aux États-Unis de dénouer la crise, tandis que le président Johnson les somme en retour de ne pas intervenir militairement. Un début de panique s’empare de la population, qui se met à redouter un nouvel Holocauste. Dix-neuf ans après la création de l’État et l’euphorie des premiers succès, la société israélienne traverse alors une période de doutes. La récession freine l’économie, l’intégration des diverses communautés qui la composent marque le pas et les critiques se multiplient contre l’élite travailliste qui domine le pays. Face au bellicisme affiché par les pays voisins, l’irrésolution de Levi Eshkol ne contribue guère à rassurer les foules. Certains de ses ministres affirment qu’Israël peut fort bien vivre sans accès à la mer Rouge et l’encouragent à temporiser.

 

Les généraux et leur chef d’état-major, Yitzhak Rabin, le pressent au contraire d’agir vite. «Je sens qu’un nœud militaire et diplomatique est en train de se resserrer sur nous (…) et que nous allons nous trouver dans une situation militaire qui risque de constituer un sérieux danger pour l’existence même d’Israël», met-il en garde, le 3 juin, lors d’une réunion du cabinet. Un gouvernement d’union nationale intégrant le Herout (droite) de Menahem Begin vient d’être constitué en urgence. Le général Moshe Dayan, héros de la première guerre israélo-arabe, est rappelé de sa retraite pour prendre la tête du ministère de la Défense. Le feu vert à une attaque préventive peut désormais être donné.

 

L’opération Moked, qui mobilise la quasi-totalité de l’aviation israélienne, débute le 5 juin à 7 h 45. Ses appareils, après avoir survolé la Méditerranée à très basse altitude, mettent soudain le cap au sud et bombardent les aérodromes où sont basés quelque 340 avions militaires égyptiens. L’immense majorité de l’aviation ennemie est détruite et une centaine de pilotes sont tués. Dix-neuf appareils israéliens ont également été abattus mais l’opération est un triomphe. L’Égypte, qui constituait jusqu’alors la principale menace pour l’État hébreu, est neutralisée. Aucun pays de la région n’est désormais en mesure de contester sa supériorité aérienne et la suite des événements s’enchaîne à grande vitesse. Quelques minutes seulement après le début de l’opération aérienne, les 70.000 hommes et 700 blindés israéliens amassés à la frontière sud sont entrés en action dans la bande de Gaza puis se sont enfoncés dans la péninsule du Sinaï. L’armée égyptienne, qui tente d’abord de s’opposer à leur progression, est contrainte de se replier. Un très grand nombre de ses soldats succombent aux assauts de l’ennemi ainsi qu’aux morsures du soleil et de la soif, tandis que les commandos de Tsahal prennent pied en surplomb du canal de Suez.

 

La Jordanie, qui n’avait à l’origine apparemment pas l’intention de croiser le fer avec Israël, se trouve aspirée dans le conflit dès le 5 juin. Malgré les premiers revers subis par son armée, Nasser parvient en effet à convaincre le roi Hussein qu’il s’apprête à remporter une victoire écrasante. Ne voulant pas rater pareille occasion d’étendre son territoire à peu de frais, celui-ci ordonne à ses troupes de bombarder Israël et de se lancer à l’assaut d’un no man’s land situé au sud de Jérusalem. L’État hébreu riposte par des tirs à l’arme légère pendant que Levi Eshkol, peu enthousiaste à l’idée de lancer la guerre sur tous les fronts, fait savoir au souverain qu’il est encore temps d’arrêter les frais.

 

Mais les armées arabes, sourdes à ces appels, intensifient leur offensive. Moshe Dayan ordonne alors de contre-attaquer à Jérusalem-Est, tout en hésitant longuement à pénétrer dans la Vieille Ville. Le spectre des condamnations internationales que ne manquera pas d’attirer la capture des lieux saints par Israël l’engage à la retenue. Jusqu’à ce qu’une rumeur indiquant que l’ONU s’apprête à réclamer un cessez-le-feu, à l’aube du 7 juin, ne le fasse brusquement changer d’avis.

 

La chute de Jérusalem, immédiatement suivie par la conquête de Bethléem, de Hébron, de Naplouse et du plateau du Golan, précipite la fin des hostilités. Un cessez-le-feu est signé le 11 juin. Cette victoire totale provoque la stupeur et la fascination du monde entier. Les Israéliens enregistrent un brusque regain de confiance dans leur pays tandis que de nombreux Juifs américains et français décident de venir s’y installer. «Ce jour, nous l’avons tous vécu comme un miracle attendu par notre peuple depuis près de deux mille ans», glisse le maire de Jérusalem, Nir Barkat. Moshe Dayan, sitôt le calme revenu, a pour sa part ordonné de décrocher le drapeau à l’étoile de David qui venait d’être planté sur le Dôme du rocher. Ce lieu saint aussi important pour les Juifs que pour les musulmans, annonce-t-il, sera dorénavant administré par la Jordanie. Reste maintenant à déterminer le sort des territoires conquis durant ces six folles journées. La ville de Jérusalem sera annexée quelques jours après la fin de la guerre, tout comme le plateau du Golan le sera treize années plus tard. La péninsule du Sinaï fut pour sa part restituée à l’Égypte en 1982 et la bande de Gaza évacuée en 2005. Le sort de la Cisjordanie, seule, n’a jamais été tranché. Il demeure, un demi-siècle plus tard, en suspens.

 

 

 

 

QUAND EN 1967, LE CRI « ÉGORGEZ LES JUIFS »

ÉTAIT APPLAUDI PAR DES FOULES EN LIESSE

David Bensoussan

Times of Israel, 2 juin 2017

 

 

 

C’était en 1967. À cette époque, les pays arabes étaient divisés entre monarchies et républicains. L’Égypte s’attaquait à l’Arabie avec 37 000 troupes au Yémen. Le camp républicain était divisé entre deux idéologies se livrant à une compétition féroce pour diriger les destinées du monde arabe : les Nasséristes égyptiens d’une part et les Baathistes irakiens et syriens de l’autre.

 

Le 14 mai, le président égyptien Nasser fit entrer en grande pompe six divisions dans le Sinaï. Le 16 mai, il demanda le retrait des Casques bleus de la frontière israélienne. Le président de l’ONU U Thant, accepta de le faire dans les 24 heures alors qu’en théorie elles auraient dû rester jusqu’à conclusion d’une paix. Le 22 mai, Nasser ordonna le blocus du détroit de Tiran, interdisant ainsi l’accès de la mer Rouge à Israël. Devant la perspective d’une guerre imminente, la Jordanie mit son armée sous le commandement unifié égyptien le 3 juin. L’Irak fit de même le 4 juin.

 

Ces évènements se précipitaient alors que les harangues radiophoniques éclataient sur les ondes. Le cri « Égorgez les Juifs » était applaudi par des foules en liesse. Cela faisait deux mois que la pression augmentait au Moyen-Orient. Le pays d’Israël était mobilisé et occupé à creuser des tranchées et des fosses tombales en prévision d’une guerre imminente. La chaleur était torride dans la vallée du Jourdain.

 

Armés de pelles et de pioches, les volontaires étudiants venus du monde entier et dont je faisais partie étaient positionnés en seconde ligne, occupés à creuser frénétiquement des tranchées jusqu’à en avoir les mains insensibles. Nous nous accordions un peu de répit le soir, au son de la guitare qui accompagnait nos chansons de Brel, Brassens, Joan Baez, Pete Seeger et Naomi Shemer.

 

La vitesse de la victoire étonna la planète entière, les Israéliens compris. L’entrée à Jérusalem fut un moment d’une intensité indicible. Israël se retrouva en charge de territoires qu’elle proposa de retourner en échange d’une fin des hostilités et de la conclusion d’une paix. Le 1e septembre, la Ligue arabe réunie à Khartoum répondit par trois non : non à la paix, non à la négociation et non à la reconnaissance de l’État hébreu.

 

Pour Israël, le fait que les grandes puissances n’aient pas respecté l’entente relative à la libre circulation dans le détroit de Tiran fut significatif : Israël ne pouvait compter que sur lui-même. Le 22 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU vota la résolution 242 à l’effet que le retrait de territoires conquis ne pourrait se faire que dans le cadre de frontières sûres et reconnues. Les territoires du Golan et ceux de Cisjordanie qui constituaient autrefois la Judée et la Samarie étant situés sur les hauteurs, des implantations furent établies en vue de mieux sécuriser la plaine côtière.

 

L’Égypte et la Jordanie ont ratifié un traité de paix avec Israël. L’Égypte a récupéré la péninsule du Sinaï, mais la Jordanie déclara renoncer à la Cisjordanie qu’elle occupait depuis 1948. Les accords d’Oslo en 1993 avaient prévu un découpage graduel et négocié de ce territoire. Le retrait de la Cisjordanie en échange de la paix fut sur le point d’aboutir avec l’Autorité palestinienne en 2001 mais la recrudescence des assassinats suicide a paralysé le processus de paix. La bande de Gaza fut évacuée en 2005, mais le Hamas affilié à l’Iran puis aux Frères musulmans y a pris le pouvoir et refuse toute paix avec Israël. La frontière de Gaza avec l’Égypte et avec Israël est aujourd’hui strictement contrôlée par l’Égypte et par Israël.

 

Pour Israël, il y a trois options possibles : un retrait sans échange de paix, mais l’expérience de Gaza a été désastreuse ; le maintien d’un statu quo, soit celui d’un conflit de faible intensité tant que la paix ne sera pas garantie ; un retrait accompagné d’une paix avec des arrangements sécuritaires. Des possibilités d’état binational, de fédération israélo-palestino-jordanienne ou d’annexion sont parfois avancées.

 

Or, l’enseignement de la haine et le fait que les auteurs d’attentats contre des populations civiles sont tolérés, et même récompensés par l’Autorité palestinienne endurcit les parties et éloignent la perspective de la paix. Par ailleurs, la gouvernance de l’Autorité palestinienne aurait besoin d’être grandement améliorée.

 

50 ans ont passé et le Moyen-Orient est entré dans une phase de remous dont on ne voit pas l’issue. Après que les pays arabes aient fait la surenchère de la haine contre Israël pendant plusieurs décennies, le printemps arabe a finalement mis bien des pays arabes devant leurs responsabilités plutôt que de s’en prendre à des facteurs exogènes.

 

Or, la Turquie du président Erdogan qui soutient la mouvance des Frères musulmans puis l’Iran ont pris le relais de ladite surenchère. Les appels à l’élimination d’Israël par l’Iran durcissent les positions et sont un autre facteur déstabilisant pour tout processus de paix.

 

Ce conflit complexe qui fait la une de la planète ne peut être compris sans une bonne connaissance de son évolution historique et sans comprendre le passé des minorités juives dans les pays arabes ou même au sein de la chrétienté. Il porte en soi des éléments de division mais aussi des espoirs d’unité des civilisations.

 

Lorsque nous chantions « We shall overcome » en 1967, nous étions loin de penser que le chemin vers la paix serait si long. Seule une paix des cœurs parviendra à rétablir la confiance entre les adversaires et à tempérer les inquiétudes.

L’importance de l’enjeu sécuritaire se comprend mieux lorsque l’on sait que la distance qui sépare Israël de l’ancienne frontière correspond au tiers de la longueur de la rue Sherbrooke à Montréal.

 

 

 

 

LA GUERRE DES SIX JOURS : UN TOURNANT POUR LES

INTELLECTUELS JUIFS D’EXPRESSION FRANÇAISE

Sandrine Szwarc

6 juin 2017

 

 

 

Alors que le jubilé de la guerre des Six jours commence à être célébré en Israël et dans les communautés juives diasporiques, rappelons le tournant qu’elle occasionna dans les consciences juives de France.

 

Le héros du livre Soumission de Michel Houellebecq a cette phrase quand il apprend que sa petite amie, Juive française, va le quitter pour aller vivre en Israël en raison de la situation politique tourmentée en France : « Il n’y a pas d’Israël pour moi. » Pour les Juifs de France, il y a Israël, cet État refuge en cas de danger. La question d’Israël s’est trouvée — le présent de l’indicatif fonctionne aussi — au cœur des enjeux identitaires de la judaïcité française.

 

À partir de ce constat, la pensée d’un grand nombre d’intellectuels juifs d’expression française pourrait être résumée par cette phrase du philosophe Vladimir Jankélévitch : « Israël est le remords, le remords des Juifs de ne pas y être, de ne pas les aider, de ne pas partir dès demain matin pour se joindre à eux, et de continuer à parler sans prendre part à l’œuvre immense de création qui s’accomplit là-bas. »

 

Dans ce contexte général, la guerre des Six jours s’est révélée être un référent historique majeur pour ce groupe particulier des intellectuels juifs de langue française dans l’Hexagone.

 

Pourtant apparue au moment de l’affaire Dreyfus, cette figure illustrée dans l’École de pensée juive de Paris au sein de deux expériences prégnantes : le Colloque des intellectuels juifs de langue française (1957-2007) et l’École Gilbert Bloch d’Orsay (1946-1970) se développa véritablement en France après Auschwitz, meurtrissure de l’histoire.

 

Paradoxalement, pour ces penseurs juifs, les leçons à tirer de la catastrophe incarnée par la Shoah associée à l’espérance suscitée par la renaissance de l’État d’Israël furent des questions ontologiques qui permirent la création d’un renouvèlement de l’expérience spirituelle juive. Il fallait marteler que la pensée juive que les génocidaires avaient tenté d’éradiquer en même temps que les individus de confession mosaïque, était digne de l’Occident.

 

Dorénavant, les choix des Juifs de France étaient indubitablement liés aux réminiscences des souffrances dues à la tentative d’extermination de Juifs d’Europe et d’Afrique du Nord et des espérances nées avec la proclamation d’indépendance de l’État d’Israël. Cette expérience reposait sur un défi que s’était lancé la collectivité juive : après la tentative d’extermination du judaïsme — sa religion et sa culture —, le peuple juif devait vivre et foisonner.

 

« Israël est le remords, le remords des Juifs de ne pas y être, de ne pas les aider, de ne pas partir dès demain matin pour se joindre à eux, et de continuer à parler sans prendre part à l’œuvre immense de création qui s’accomplit là-bas. »

 

Davantage que les évènements de novembre 1947 au 14 mai 1948, date de la proclamation d’indépendance de l’État d’Israël, la guerre des Six jours marqua un tournant majeur dans ces consciences éclairées. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer.

 

D’abord des causes sociologiques, les cadres du judaïsme — institutionnels ou intellectuels — s’étaient engagés totalement dans la reconstruction locale afin que la vie juive ne disparaisse pas après la catastrophe de la Shoah.

 

Par exemple, André Neher enseignait à l’université de Strasbourg, Emmanuel Levinas dirigeait l’ENIO à Paris et Manitou l’École de cadres des Éclaireuses et Éclaireurs israélites à Orsay. En 1967, l’essentiel de leur travail était mis en place et ils pouvaient s’atteler à d’autres missions. Ensuite, comme le disait R. Zvi Yehouda Kook qui a influencé les intellectuels juifs qui ont fait leur alyah après la guerre des Six jours, ce fut le moment d’une libération totale.

 

En 1948, les lieux saints du judaïsme étaient à l’extérieur des frontières d’Israël, en périphérie. En 1967, la réunification de Jérusalem et son admission à l’intérieur des frontières d’Israël furent un choc pré-messianique, un espoir insondable.

 

La troisième raison était liée aux deux précédentes, en 1948, les intellectuels juifs étaient loin de la pensée sioniste. Même si rares étaient ceux qui étaient hostiles à Israël, la sympathie était présente, mais il n’y avait pas d’action forte.

 

La menace de destruction de l’État rappela un autre danger. Car la victoire éclair israélienne et les journées qui l’avaient précédée avaient suscité de vives inquiétudes au sein de la judaïcité française. Ces événements ravivèrent, dans les esprits, la mémoire de la Shoah alors même que le triste sort des Juifs de France sous Vichy commençait à émerger à la surface.

 

Certains intellectuels devinrent alors les tenants d’une pensée irrédentiste qui n’existait pas auparavant. « Nous sentons que la disparition d’Israël, serait notre disparition, mais aussi parce que nous sentons plus profondément et d’une manière troublante que ce qui nous menace, nous Juifs de la diaspora, c’est d’oublier que la menace autour d’Israël est notre propre menace aussi, » disait André Neher encore en France en 1968.

 

Le cas de Raymond Aron semble significatif d’un état d’esprit qui prévalait parmi les Juifs de France. Jusqu’à la veille de la guerre des Six Jours qui survint en juin 1967, il s’était considéré comme un Français « déjudaïsé » et sa judéité s’était comme réveillée dans l’angoisse suscitée par les menaces contre Israël.

 

Par ailleurs, entre 1948 et 1967, le judaïsme français s’enrichit de l’émigration séfarade. Ce judaïsme issu des pays d’Afrique du Nord était différent de celui des Israélites, il était plus existentiel dans le sens où il était plus naturel.

 

De même que cette judéité assumée, le soutien à la cause d’Israël était une évidence. Nombre de ces penseurs venus d’Afrique du Nord essentiellement avaient déjà été initiés à la « culture médiévale judéo-arabe », dixit Léon Askenazi. En s’intégrant aux Juifs de France, ils inventèrent de nouvelles expressions d’identité juive, mais aussi des formes traditionnelles d’attachement au judaïsme qu’ils pratiquaient dans leur pays d’origine.

 

La solidarité avec l’État d’Israël semblait s’ajouter aux critères classiques de définition de l’identité juive qu’ils avaient de tout temps professés, comme le respect des commandements religieux ou l’étude des textes sacrés. Cette vision finit par influencer l’ensemble du judaïsme français, mettant fin au franco-judaïsme.

 

Enfin, l’État victorieux face à ses nombreux voisins arabes hostiles redonnait fierté aux Juifs de Diaspora. Il posait le paradoxe d’une identité diasporique qui se construisait en lien avec un État situé à 5 000 kilomètres de là. Auparavant, la référence à Israël avait toujours été prégnante sans être décisive.

 

L’attachement des Juifs français pour ce petit pays était multiforme et parfois même non dénué de critiques, lié au fait que les Juifs de France avaient d’Israël plusieurs images concurrentes. Les Juifs français étaient passionnés par le kibboutz, qui les faisait rêver, et dont ils avaient d’ailleurs une image assez lointaine de la réalité.

 

Israël était vu comme un pays protecteur des survivants du génocide nazi, luttant et se défendant contre l’hostilité de ses voisins. Il était un État démocratique ayant construit une société admirée malgré les difficultés ; une nation juive s’étant réimplantée sur la terre historique du peuple juif avec Jérusalem pour capitale ou encore refuge potentiel face à l’antisémitisme.

 

C’est ainsi que la guerre des Six Jours sonna l’immigration en Israël, immédiatement ou quelques années après, des principaux animateurs de l’expérience de renouveau de la pensée juive après la Libération : Léon Askenazi dit Manitou alors directeur de l’École d’Orsay qui ne lui survivra pas, ou d’André Neher, président du Comité préparatoire du Colloque des intellectuels juifs de langue française, mais aussi de leurs pairs comme Eliane Amado Lévy-Valensi, Benno Gross, Jean Wahl, Henri Atlan et tant d’autres.

 

Cette date de juin 1967 initia le début du déclin de l’École de Paris marquée par la fin d’une pensée de reconstruction et le commencement d’autre chose. De là dataient aussi les conflits majeurs qui avaient pu opposer les intellectuels juifs de langue française restés en France pour lesquels entre sagesse juive et savoir occidental, le dialogue était nécessaire, et ceux tournés vers Israël pour lesquels la sagesse juive devenait la base de tout savoir.

 

Alors que la Shoah avait catalysé la création de la figure de l’intellectuel juif, la guerre des Six jours annonça son déclin. En 2017, la renaissance de plusieurs expériences autour d’un nouveau « Colloque des intellectuels juifs de langue française » en matérialise les enjeux, même si on cherche encore qui seront leurs successeurs.

 

 

 

Actualité 

 

 

 

 

ADOPTION A L’UNANIMITE AU SENAT D’UNE LOI

MARQUANT LES 50 ANS DE LA REUNIFICATION DE JERUSALEM

Eric Cortellessa

Times of Israel, 6 juin, 2017

 

 

 

Le Sénat américain a adopté à l’unanimité une résolution lundi qui commémore le 50ème anniversaire de la réunification de Jérusalem. Co-parrainé par 17 sénateurs, dont le chef de la majorité Mitch McConnell (Républicain) et le chef de la minorité Chuck Schumer (Démocrate), le texte appelle l’institution législative à reconnaître l’anniversaire d’un demi-siècle depuis qu’Israël a capturé la partie orientale de la ville durant la guerre des Six jours.

 

« Jérusalem devrait rester la capitale pleine et entière d’Israël dans laquelle sont protégés les droits de tous les groupes ethniques et religieux », dit la résolution, ajoutant que « cela fait trois millénaires qu’il y a eu une présence continue des Juifs à Jérusalem ».

 

Le texte affirme également que « Jérusalem est une ville sainte et le foyer des fois chrétiennes, juives et musulmanes » et prône une solution à deux états sur la base de négociations directes entre les Israéliens et les Palestiniens. Le passage de cette résolution a été « applaudi » par l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) et salué par le groupe libéral J Street.

 

Le vice-président des Affaires gouvernementales au sein de J Street, Dylan Williams, a tweeté que la résolution affirmait la « politique américaine de longue haleine qui établit que le statut de Jérusalem devra être décidé par les deux parties à travers des négociations, dans une perspective à deux états ».

 

Les sénateurs ont fait avancer cette mesure juste après que le président américain Donald Trump a formellement différé – au moins pour le moment – sa promesse de campagne de relocaliser l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et de reconnaître la ville en tant que capitale de l’état juif.

 

Jeudi dernier, il a donc signé une dispense qui reporte un mandat du Congrès spécifiant le déplacement de l’ambassade américaine. Cette loi votée en 1995 offre au président des prérogatives pour remettre à plus tard cette relocalisation pour des raisons de sécurité. Chacun des trois prédécesseurs de Trump – Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama — ont exercé ce droit de manière répété.

 

Annonçant cette décision, la Maison Blanche avait fait savoir que Trump ne réalisait pas cette promesse de campagne parce qu’il voulait « maximiser les chances de négocier avec succès un accord de paix entre Israël et les Palestiniens », un objectif qu’il poursuit depuis qu’il a pris ses fonctions.

 

La Maison Blanche s’est efforcée d’assurer que Trump pourrait encore décider de déménager l’ambassade. « La question n’est pas de savoir si cette initiative sera prise, mais simplement quand », a établi un communiqué du porte-parole Sean Spicer.

 

La résolution du Sénat « réaffirme le Jerusalem Embassy Act » et « appelle le président et tous les responsables des Etats-Unis à obéir à ses dispositions ». Elle soutient également une solution à deux états dans le conflit israélo-palestinien, « qui ne peut se réaliser », dit le texte, « par des négociations directes, bilatérales et sans conditions préalables ».

 

Schumer, le leader démocrate du Sénat et l’un des membres Juifs du congrès les plus éminents, a fait une déclaration dans laquelle il a présenté la mesure qui implore les Etats-Unis de reconnaître Jérusalem en tant que capitale de l’état juif.

 

« Je suis fier de parrainer cette résolution qui réaffirme la loi sur l’ambassade de Jérusalem de 1995 spécifiant que Jérusalem doit rester une ville unifiée et la capitale d’Israël – dans laquelle les droits de tous les groupes ethniques et religieux sont célébrés, mis en valeur et protégés », a-t-il dit.

 

« La résolution affirme également notre politique de longue haleine de réalisation d’une coexistence pacifique via des négociations directes portant sur une solution à deux états ». Un tel langage forme un contraste saisissant avec une résolution adoptée le mois dernier par l’UNESCO – intitulée « Palestine occupée » – qui suggérait qu’Israël n’a aucune revendication de souveraineté à avoir sur Jérusalem.

 

Les Etats-Unis avaient fait savoir leur désapprobation face à ce document. « Une fois encore, les Etats-Unis rejettent l’adoption de ces résolutions anti-israéliennes à l’UNESCO », avait indiqué un responsable américain au Times of Israël à ce moment-là. « Comme d’autres parties du système de l’ONU, l’UNESCO est trop souvent utilisé comme instrument par des états-membres qui tendent à tourner en dérision et à délégitimer l’état juif ».

 

 

 

 

 

NOUVELLE OFFENSIVE DIPLOMATIQUE DE BINYAMIN

NETANYAHOU EN AFRIQUE

Shraga Blum

LPH, 3 juin, 2017

 

 

 

Le Premier ministre Binyamin Netanyahou s’est envolé samedi soir pour l’Afrique de l’Ouest. Il y restera en tout et pour tout six heures! Il sera à Monrovia, capitale du Liberia qui accueille un sommet de l’Ecowas (ou Cedeao) qui est la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest dont sont membres quinze pays de cette partie du continent.

 

Binyamin Netanyahou est l’invité d’honneur de la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, qui est une admiratrice du Premier ministre israélien et occupe actuellement la présidence tournante de l’ECOWAS. Binyamin Netanyahou sera le premier dirigeant israélien à se rendre officiellement au Liberia, mais surtout, il est le premier dirigeant non-africain à être invité à s’exprimer devant ce forum économique important. Le discours du Premier ministre sera notamment écouté par les dirigeants de deux pays musulmans de l’ECOWAS qui n’ont plus de relations avec Israël depuis le Guerre de Kippour en 1973. Ce sommet pourrait être le cadre d’une reprise des relations entre Israël et ces deux grands pays.

 

Durant les quelques heures sur le sol libérien, Binyamin Netanyahou aura aussi l’occasion de s’entretenir avec quelques dirigeants des pays présents et signera des accords avec certains dirigeants.

 

Le Premier ministre israélien est perçu non seulement comme le chef de gouvernement d’un pays qui peut apporter beaucoup à ces pays d’Afrique sur le plan économique et technologique mais aussi dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamique qui frappe plusieurs de ces pays, dont le Liberia dont la grande majorité de la population est chrétienne. Israël est populaire dans ce pays, et l’antenne locale de l’Ambassade Chrétienne Internationale pour Jérusalem, plus grande organisation  pro-israélienne au monde, a appelé la population à réserver un accueil triomphal à Binyamin Netanyahou à son arrivée à l’aéroport de Monrovia-Roberts. Binyamin Netanyahou a déjà été invité au prochain sommet de l’ECOWAS qui se tiendra à Lomé, capitale du Togo à la fin de l’année 2017.

 

Avant de s’envoler, le Premier ministre a déclaré: « Ce voyage est dans la droite ligne de l’offensive diplomatique que j’ai lancée qui a pour objectif de faire revenir en force Israël en Afrique. L’an passé j’avais effectué une tournée en Afrique orientale et y avais rencontré sept chefs d’Etats. Au Liberia je rencontrerai dix chefs d’Etats de l’ouest et du centre de l’Afrique. Mon but est aussi de briser la majorité automatique qui sévit dans les organisations internationales contre Israël. Il y a 54 Etats africains à l’ONU. C’est un travail de longue haleine mais nous y parviendrons ».

 

 

 

 

WONDER WOMAN INTERDIT AU LIBAN

À CAUSE DE SON ACTRICE ISRAÉLIENNE

i24NEWS, 1 juin 2017

 

 

 

Les autorités libanaises sont parvenues à interdire le film "Wonder Woman", qui devait sortir jeudi dans le pays, car son actrice principale, Gal Gadot, est israélienne, et a servi dans l'armée de l'Etat hébreu, a annoncé un responsable libanais, alors que le film sort aujourd'hui en Israël.

 

L'interdiction prononcée par le ministre libanais de l'Intérieur mercredi a été transmise au distributeur du film, qui devait en informer les cinémas qui avaient prévu de le projeter, a ajouté le responsable.

 

Les cinémas de Beyrouth ont commencé à retirer les affiches du film, tandis que les dirigeants des salles de cinéma ont confirmé que le film ne serait pas diffusé en raison de l'interdiction des autorités.

 

La première du film, prévue mercredi dans un cinéma de Beyrouth, a été annulée, et un dirigeant de la chaîne Grand Cinema, a annoncé que le film, qui devait être projeté dans 16 de ses 18 salles du pays, serait retiré de la programmation.

 

Le responsable a encore indiqué que les contrevenants à l'interdiction se verraient infliger une condamnation. Une militant de la branche BDS du Liban, Rania Masri, a salué l'interdiction du film, se félicitant qu'elle était conforme à la loi.

 

Le Liban, qui est officiellement en guerre avec Israël, a voté une loi il y a plusieurs années qui institue le boycott des produits israéliens et interdit aux citoyens libanais de voyager en Israël ou d'avoir des contacts avec des Israéliens.

 

Le BDS, qui a vigoureusement milité pour l'interdiction du film, avait mené une campagne similaire envers un autre film dans lequel Gadot jouait déjà le rôle de Wonder Woman l'année dernière, "Batman vs Superman".

 

Mais le film n'avait pas été interdit. "C'était différent", a déclaré Masri à Assiciated Press, car cette fois, Gadot a le rôle principal du film, et la campagne contre le film a été plus importante. "Nous ne distinguons pas un bon israélien d'un mauvais israélien"

 

Masri a déclaré que la campagne porte sur le "respect de soi" et "la résistance" à la normalisation des relations avec un État qui est en guerre avec le Liban et "qui occupe des terres palestiniennes". "D'abord et avant tout, elle est israélienne. Nous ne distinguons pas un bon israélien d'un mauvais israélien", a martelé Masri.

 

Sur sa page d'accueil mercredi, le journal principal d'al-Akhbar a publié une chronique intitulée: "La soldat israélienne n'a pas sa place au Liban". L'article comportait une photo de Gadot portant son bouclier Wonder Woman. La société Warner Bros., qui a produit le film, a refusé de commenter l'interdiction prononcée par le Liban.

 

Lundi, la Campagne pour le boycott des soutiens d’Israël au Liban (CBSI), avait exigé sur Facebook l’interdiction de diffuser le blockbuster américain parce que Gadot a servi dans l'armée israélienne (Tsahal) et a exprimé son soutien aux soldats israéliens qui combattent le Hamas dans la bande de Gaza.

 

Dans un post largement partagé sur sa page Facebook, Gadot avait fait l'éloge de Tsahal lors de la guerre entre Israël et le Hamas en 2014, en envoyant des prières aux soldats israéliens "qui risquent leur vie en protégeant mon pays contre les actes horribles du Hamas".

 

Gal Gadot, qui a été Miss Israël en 2004, a percé à Hollywood où elle a d'abord obtenu un rôle récurrent dans la franchise "Fast and Furious" (qui n'a pas été censuré au Liban à sa sortie, malgré la présence de l'actrice au casting), avant de se voir offrir le rôle de Wonder Woman dans le film "Batman vs Superman", sorti l'année dernière.

 

Bien que le Liban bénéficie d'une plus grande liberté d'expression que d'autres pays de la région, la censure préalable reste en place, en particulier si le contenu est relatif à Israël, à la religion et à l'homosexualité.

 

Si certains au Liban ont critiqué l'appel à l'interdiction du film, leurs voix ont eu un écho bien trop faible par rapport à la campagne pour le boycott du film qui a diffusé des spots en prime time à la télévision.

 

Malgré la controverse au Liban, Wonder Woman devrait sortir comme prévu jeudi dans les salles aux Émirats arabes unis, au Qatar et au Koweït. Le film doit sortir le 22 juin à Oman et le 29 juin à Bahreïn.

 

 

Nous vous souhaitons Shabat Shalom!

 

 

 

 

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