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LE FRONT IRANIEN SE RAPPROCHE D’ISRAËL

  

    

 

 

 

SYRIE/ISRAËL: LES ETATS-UNIS DÉNONCENT

"LES ACTIVITÉS NUISIBLES DE L'IRAN DANS LA RÉGION"

i24NEWS, fev. 10, 2018

 

Le département d'Etat américain a apporté samedi son soutien à Israël et a dénoncé "l'escalade calculée de la menace de l'Iran" mettant la région "en danger" suite à l'interception plus tôt dans la journée d'un drone iranien sur le territoire israélien.

 

"Les Etats-Unis sont vivement préoccupés par l'escalade de la violence à la frontière d'Israël et soutiennent fermement le droit souverain d'Israël à se défendre", a expliqué de département d'Etat dans un communiqué, dénonçant également "les activités nuisibles de l'Iran dans la région".

 

L'armée israélienne a quant à elle réaffirmé la connivence militaire qui existe entre l'Iran et la Syrie après qu'Israël a mené samedi une série d'attaques aériennes, frappant des cibles syriennes, mais aussi "iraniennes".

 

"Pendant longtemps, l'Iran et les Forces Al-Qods ont opéré avec le soutien des forces syriennes et l'approbation du régime syrien, depuis la base aérienne syrienne T-4 près de Tadmor", a décalré Tsahal sur les réseaux sociaux.

 

L'aviation israélienne a bombardé samedi matin plus de douze cibles militaires en Syrie, dont trois batteries de défense anti-aériennes et quatre cibles iraniennes non précisées mais "appartenant au dispositif militaire iranien en Syrie", a affirmé l'armée dans un communiqué.

 

L'Iran a pour sa part accusé Israël de "mensonges" et souligné le droit de la Syrie à la "légitime défense", en riposte aux raids israéliens.

 

"Les allégations à propos du survol d'un drone iranien sont trop ridicules", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi.

 

Ces hostilités interviennent sur fond de crispations grandissantes coïncidant avec le cours pris par le conflit syrien en faveur du régime de Bachar al-Assad, un ennemi d'Israël soutenu militairement par la Russie, mais aussi par l'Iran et le Hezbollah libanais.

 

Le Premier ministre israélien a dit samedi ne pas chercher l'escalade, mais a prévenu qu'il ne permettra aucun "ancrage" militaire de l'Iran en Syrie.

 

Benyamin Netanyahou ne cesse de mettre en garde contre ce qu'il décrit comme l'expansion de l'Iran et de prévenir qu'Israël ne permettra pas que Téhéran vienne porter la menace à ses portes, en Syrie.

 

C'est toutefois la première fois que l'armée israélienne dit ouvertement avoir visé des cibles "iraniennes" depuis le début en 2011 de la guerre en Syrie, où Israël a effectué ces dernières années de nombreuses frappes contre le régime de Damas ou le Hezbollah libanais.

 

"Israël tient l'Iran et ses hôtes syriens pour responsables de l'agression d'aujourd'hui", a ajouté M. Netanyahou. "Nous continuerons à faire tout ce qui sera nécessaire pour défendre notre souveraineté et notre sécurité".

 

Il a par ailleurs indiqué s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, autre soutien de taille du régime syrien, et avec le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, au sujet des derniers développements.

 

 

 

 

 

ANALYSE: LES IRANIENS FONT PRESSION

POUR UN NOUVEAU STATU QUO DANS LE NORD

Ron Ben-Yishai

I24, 10 fev. 2018

 

 

L'incident grave d'un drone iranien violant le territoire aérien de l'Etat hébreu et la frappe de l'aviation israélienne qui a suivi pourraient indiquer le début d'une nouvelle conjoncture, dans laquelle les Iraniens et les Syriens coordonnent des offensives militaires contre Israël.

 

Alors que les Syriens ont surtout riposté par la voie diplomatique ou en tirant des missiles antiaériens suite aux attaques israéliennes, les événements de samedi marquent une action initiée par le régime de Damas et ses alliés qui a commencé avec le lancement d'un drone iranien en direction d'Israël, et a progressé avec des tirs antiaériens massifs contre des avions de combat israéliens en Syrie en riposte au lancement du drone.

 

Un avion de combat F-16 – le modèle le plus sophistiqué des forces aériennes – a été abattu lors des représailles israéliennes. Si l'avion a été effectivement touché par un missile antiaérien syrien, l'armée de l'air devra rapidement tirer des conclusions et changer ses méthodes d'opération.

 

Le drone iranien a été lancé à partir de la base aérienne militaire de Tiyas, connue sous le nom de base T-4, située à environ 60 km au nord-ouest de Palmyre, aux environs de Homs.

 

C'est l'un des aérodromes les plus importants de l'armée de l'air syrienne et il est également utilisé régulièrement par l'aviation russe, ainsi que par des agents iraniens.

 

L'attaque de la base devait donc être effectuée avec une précision chirurgicale afin d'éviter de toucher du personnel militaire russe ou leur matériel. La remorque de contrôle et les rampes de lancement du drone iranien sont une cible relativement petite qui devait également être frappée avec la plus grande précision pour éviter les dommages collatéraux.

 

Dans ces circonstances, l'armée de l'air devait lancer ses avions avec un "profil de vol" qui permettait une précision maximale de la frappe, mais qui faisait également des avions une cible plus facile et plus visible.

 

Les circonstances des frappes seront connues plus tard. Une enquête sera également nécessaire pour s'assurer que les dommages subis par les avions n'ont pas été causés par un manque de vigilance ou un excès de confiance, à la fois en ce qui a trait aux capacités de détection des avions et aux capacités des pilotes.

 

L'armée de l'air israélienne a jusqu'à présent mené avec succès des dizaines d'opérations offensives en Syrie – selon des publications étrangères – sans jamais mettre en péril ni ses avions ni ses pilotes.

 

Ces manoeuvres ont été réalisées alors que le système antiaérien syrien – l'un des plus puissants et modernes au monde – a tenté de les stopper à l'aide de dizaines de missiles, y compris des SA-5 de longue portée, également connus sous le nom de SA-200.

 

Sur le plan politique et stratégique, Israël doit se préparer à une situation dans laquelle les Iraniens ne se limiteront plus à des réponses verbales lorsque leurs infrastructures en Syrie seront touchées, mais entreprendront des actions à la fois pour dissuader Israël mais aussi pour protéger leurs installations en territoire syrien.

 

Les frappes contre les positions iraniennes et, en particulier, contre le système antiaérien syrien ont été effectuées en partie pour envoyer un message de dissuasion à l'Iran et à la Syrie.

 

Le message a également été transmis aux Russes et aux Américains, affirmant que la présence iranienne en Syrie empêche le calme régional ou les règlements politiques.

 

En conclusion, le drone iranien a peut-être été lancé pour tester à la fois la vigilance de l'armée israélienne et ses capacités contre les drones.

 

Il est également tout à fait possible que cette action ait eu pour objectif de prouver que le territoire israélien pouvait être violé, ce qui permettrait au gouvernement iranien de renforcer la propagande perçue par la conscience populaire.

 

Plusieurs autres possibilités subsistent également, mais nous devons attendre les résultats de l'enquête et les conclusions de l'armée israélienne.

 

Pour l'instant, on peut supposer que ces incidents n'entraîneront pas une escalade totale sur le front nord dans un proche avenir, mais il est également probable qu'ils ne sont pas les derniers.

 

 

 

 

 

L’AXE IRANIEN TENTE SA CHANCE

CONTRE ISRAËL ET LES ETATS-UNIS

Avi Issacharoff

Times of Israel, 11 fev., 2018

 

Depuis samedi matin, les autorités syriennes et iraniennes multiplient les manifestations de joie suite au crash d’un chasseur israélien de type F-16 par les défenses aériennes syriennes.

 

A Damas, les habitants ont distribué des bonbons aux passants. Les internautes sur les réseaux sociaux ont partagé des caricatures montrant un avion israélien frappé par des missiles syriens, tandis qu’à Damas, Téhéran et même Gaza, il y a eu des déclarations parlant de « changement stratégique dans la région » et de « nouvelle équation ».

 

En effet, ce fut une victoire symbolique pour l' »axe chiite » dirigé par les Iraniens, avec ses alliés, la Syrie et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, qui ont réussi là où personne d’autre n’a réussi depuis la Première guerre du Liban en 1982.

 

L’Iran déclare d’ores et déjà qu’il n’autorisera plus aucune action israélienne violant la souveraineté de la Syrie, et Téhéran et ses alliés peuvent paraître triomphants, en particulier parmi leurs populations déjà anti-israéliennes.

 

Mais Israël peut également déclarer victoire, l’armée israélienne affirmant que ses frappes contre les cibles en Syrie ont été « les plus importantes et les plus significatives » depuis 1982.

 

Ces positions respectives expliquent peut-être le calme relatif qui règne depuis les représailles israéliennes de samedi matin.

 

La principale leçon à tirer de l’escalade n’est cependant pas les points marqués à domicile par les deux parties, mais ce que cela signifie pour la dissuasion israélienne, ainsi que pour l’Iran et la Syrie.

 

L’Iran et son mandataire, le Hezbollah, ont déjà déclaré que la chute de l’avion marque la « fin de l’ère de l’agression israélienne en Syrie ».

 

Il est toutefois peu probable que cela se produise, car Israël continuera probablement de frapper en Syrie, alors que l’Iran continue d’essayer de transférer des armes sophistiquées au Hezbollah et à d’autres groupes chiites, ainsi que de mettre en place des usines de missiles perfectionnés et de consolider sa présence militaire en Syrie.

 

Et les Iraniens ? La Force Quds du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne, dirigée par le tristement célèbre général Qassem Soleimani, ne cessera pas son enracinement militaire en Syrie. Soleimani, qui s’enorgueillit de ses victoires au Yémen, en Irak et en Syrie, fera probablement le contraire et continuera comme prévu.

 

Le drone iranien qui a pénétré dans l’espace aérien israélien, déclenchant l’échange de tirs du matin, a été lancé depuis la base aérienne militaire T-4, près de l’ancienne ville abandonnée de Palmyre. La base avait été aux mains du groupe terroriste de l’État islamique, mais reprise avec l’aide de la Force Quds.

 

Après avoir décollé en Syrie, le drone high-tech a survolé la Jordanie, avant d’entrer dans l’espace aérien israélien, où il est resté pendant une minute et demie avant d’être abattu, ce qui montre que l’audace de l’Iran est à son plus haut niveau.

 

Cependant, Téhéran devrait y réfléchir à deux fois avant de refaire voler un drone iranien au-dessus d’Israël, à la lumière du prix de la réponse d’Israël sur les défenses aériennes syriennes.

 

L’escalade de samedi a eu lieu au moment où la Syrie et l’Iran sont engagés dans des combats acharnés contre les groupes rebelles dans la province septentrionale d’Idlib et les banlieues de Damas.

 

A ce stade, on ne peut qu’espérer que l’Iran comprendra qu’un conflit militaire avec Israël serait trop lourd à supporter.

 

Qu’est-ce qui a motivé l’Iran à faire voler un drone dans l’espace aérien israélien ?

 

Avec sa victoire sur la sécurité israélienne et le désintérêt des Américains ou des Russes pour son renforcement militaire en Syrie, Téhéran est peut-être devenu trop confiant, croyant qu’il pouvait faire voler un drone dans le ciel israélien sans qu’Israël s’en aperçoive, ou que toute réponse serait limitée.

 

Le drone iranien était un modèle « low signature », ce qui signifie qu’il est difficile à capter par les radars, et la capacité d’Israël à détecter le drone a été un témoignage du succès des défenses aériennes de Tsahal.

 

Apparemment, c’est en raison d’une erreur de jugement ou d’un malentendu sur la position israélienne et l’étendue des capacités de renseignement d’Israël en Syrie, que les Iraniens ont pris cette initiative.

 

Cet aveuglement, ou hubris, a également été le principal facteur qui a motivé la décision de l’armée syrienne de planifier une attaque à grande échelle contre les forces démocratiques syriennes – composées de combattants kurdes et syriens soutenus par les États-Unis dans l’est de la Syrie.

 

Quelle qu’en soit la raison, la Syrie pensait qu’une telle attaque contre les forces alliées des États-Unis ne susciterait pas une réponse forte. Les États-Unis, qui étaient au courant avant l’attaque prévue, ont lancé une attaque préventive contre les forces syriennes, contrecarrant l’offensive et tuant plus de 100 combattants soutenus par les Syriens.

 

Tout cela montre que la victoire contre Israël est montée à la tête de l’Iran et de la Syrie. On ne peut qu’espérer que malgré avoir réussi à abattre un F-16, la réponse israélienne parviendra à calmer l’axe chiite dirigé par l’Iran et à le ramener sur terre.

 

 

 

L’INCIDENT DANS LE CIEL SYRIEN AVEC L’IRAN,

UN TOURNANT DANS LA CONFRONTATION AVEC LES MOLLAHS ?

Maurice-Ruben Hayoun

Times of Israel, 13 fev., 2018

 

 

A l’évidence, les Iraniens jouent avec le feu. Il semble même, si on analyse sans hâte et en profondeur, la réaction de Hassan Rouhani, que c’est l’aile dure du régime, celle des Gardiens de la révolution, qui est aux manettes en Syrie et qui a voulu délibérément provoquer Israël dans l’espoir d’une réelle déflagration, laquelle ferait alors oublier les problèmes de politique intérieure et ressouderait le peuple tout entier autour de ses gouvernants.

 

En effet, Rouhani n’a pas, comme à son habitude, fulminé d’anathème contre Israël ni contre les USA. Il a disserté vaguement sur le terrorisme (sic), mis en garde ceux qui croient résoudre les problèmes par la violence, au point qu’on ne sait pas très bien qui il visait…

 

Etait-ce ceux qui ont téléguidé le drone vers Israël ou s’en tenait-il à la violence de la réaction israélienne qui s’en est suivi ? Difficile de le dire avec exactitude.

 

Visiblement, le président iranien est inquiet car il connaît, lui, la situation exacte de son pays, avec une population qui n’a manqué de se soulever contre le régime. C’était imprévu et cela a été étouffé dans l’œuf. Mais cela ne signifie pas que tout danger a été écarté.

 

Par ailleurs, il y a la leçon nord-coréenne : les anti-Trump ont cloué le président au pilori et savourent désormais le calme, apparent, qui règne entre les deux frères ennemis. Ils oublient opportunément que sans les menaces très fortes de Trump, le dictateur nord-coréen n’aurait jamais adouci son attitude. Il sait que Trump est aux antipodes de son prédécesseur et qu’il prépare son armée pour lancer, si besoin est, une large offensive contre son ennemi.

 

Rouhani qui est d’abord un religieux, un ecclésiastique, frotté aux techniques exégétiques les plus subtiles, sait à qui il a affaire. Il connaît l’état précis de ses forces armées et les difficultés de continuer à voler au secours du Hamas, du Hezbollah et des chiites de Bahreïn.

 

Il connaît aussi l’effet dévastateur des sanctions de l’ONU et des USA dont le président est à l’affut du moindre prétexte pour remettre en œuvre une panoplie de mesures qui paralyseront à nouveau une économie déjà exsangue…

 

Alors, que s’est-il passé au juste ? On oublie souvent que dans cette république islamique, ce n’est pas le président qui est le commandant en chef des forces armées mais bien le Guide suprême, lequel ne cache plus son désaccord ou au moins ses divergences avec Rouhani.

 

On ne peut donc pas exclure que les gardiens de la révolution, postés à la frontière avec Israël, aient déclenché cet incident gravissime, d’une part pour tester la réaction d’Israël (réaction foudroyante) et d’autre part pour placer leur président potiche devant le fait accompli.

 

Mais que s’est-il passé au juste ? D’après ce qu’on entend, de Syrie, un drone a pénétré en Jordanie avant de se placer dans ciel israélien où il fut abattu après un parcours d’environ une minute trente. Selon l’explication fournie par les militaires, on l’a laissé entrer afin de l’abattre dans l’espace aérien et de le récupérer pour l’analyser et savoir au juste ce qu’il cherchait. L’explication tient la route.

 

On nous dit qu’il y eut plus trois raids en Syrie et cela a engagé près de huit chasseurs-bombardiers F16 dont l’un est venu s’écraser non loin de Haïfa… A-t-il été touché dans l’espace aérien syrien ou israélien ? On attend la réponse à cette question.

 

Certains pensent que les adversaires d’Israël ont fait voler en éclats le mythe de l’invincibilité de l’armée de l’air de Tsahal. Je pense que c’est aller vite en besogne car chaque fois qu’il y a un engagement armée, le risque de perte plus ou moins importante subsiste.

 

Il existe un autre enseignement à tirer de cet échange si violent : le discours du Premier ministre d’Israël qui a rendu compte de sa conversation avec Vladimir Poutine. Soyons sérieux : si les Russes ne couvraient pas, au moins en regardant ailleurs, les opérations de l’Etat juif en Syrie, les choses seraient plus compliquées pour Tsahal.

 

Certes, l’armée de l’air arriverait malgré tout à atteindre ses objectifs, mais ce serait moins facile… En tout état de cause, il était singulier que Netanyahou appelle M. Poutine au lieu de s’entretenir d’abord avec Donald Trump… Lequel a apporté son soutien à son allié israélien et souligné son droit de se défendre.

 

Mais à présent que va t-il se passer ? Il est indéniable que les Iraniens ont bien reçu le message d’autant qu’on signale des pertes dans leurs rangs à la suite des bombardements. Vont-ils réagir ? J’en doute car dans ce cas, Israël leur infligerait des frappes d’une tout autre ampleur.

 

Et cette fois-ci, Rouhani fera valoir ses idées. Si la situation devait s’envenimer, les USA pourraient être de la partie. Et dans ce cas, Poutine sera obligé de calmer son turbulent allié iranien.

 

C’est un aspect des choses qu’on a tendance à oublier : Poutine a à l’œil cet encombrant allié iranien qui campe sur le terrain et dont les objectifs ne coïncident pas vraiment avec ceux du maître du Kremlin. L’homme fort de Russie a l’impression que les Iraniens ont tenté de le déborder, de lui forcer la main, de l’impliquer dans un conflit dont il ne veut pas.

 

Son vœu le plus cher est de conserver ses positions et ses bases en Méditerranée orientale, de calmer le jeu et de trouver une issue politique au problème syrien. En agissant comme ils l’ont fait, les Iraniens prouvent qu’ils ont un autre agenda. On comprend mieux que le silence tacite de Poutine qui n’est peut-être pas mécontent des raids israéliens contre les Iraniens et leur allié du Hezbollah…

 

On se perd en conjectures. On se demande pourquoi il est si difficile de résoudre pacifiquement les problèmes, éloigner les conflits. Ce serait si simple si les Iraniens comprenaient enfin qu’ils doivent développer leur pays, le reconstruire et le moderniser au lieu de se lancer à corps perdu dans des aventures militaires incertaines, si loin de chez eux.

 

Une nouvelle flambée de violence sur place, au sein de l’Iran, n’est plus à exclure. Et qui sait, le régime sera peut-être contraint de changer ou de céder la place.

 

 

 

 

 

Actualité 

 

 

RÉACTION DU PREMIER MINISTRE À LA DÉCISION DE LA POLICE

Shraga Blum

Lphinfo, fev.14, 2018

 

C’est un Premier ministre au regard grave, mais déterminé et sûr de lui qui s’est adressé mardi soir aux citoyens du pays après l’annonce des recommandations de la police de le mettre en examen. Binyamin Netanyahou a parlé durant près d’un quart d’heure en retraçant son parcours au service de l’Etat depuis le début puis en tentant de démonter les accusations dont il fait l’objet et dénonçant les attaques continuelles contre lui et sa famille. Il a surtout tenu à dire qu’il entend poursuivre son activité à la tête du gouvernement jusqu’au terme de cette législature, et même au-delà en demandant le renouvellement de la confiance des électeurs lors des prochaines élections.

 

Voici la traduction des principales parties de son intervention: “Citoyens d’Israël, je m’adresse à vous de coeur à coeur. Toute ma vie, je l’ai consacrée à un seul objectif: assurer la sécurité et l’avenir de l’Etat d’Israël. C’est la force qui m’a animée lorsque j’étais officier dans la Sayeret Matkal, lorsque mes amis et moi avons fait irruption dans l’avion de la Sabena pris en otage, c’est la force qui m’a animée lorsque j’étais ambassadeur à l’ONU pour marteler à chaque occasion notre vérité, c’est la force qui m’a animée comme ministre des Finances lorsque j’ai instauré des réformes sans précédent qui ont propulsé notre économie vers des sommets, et c’est la force qui m’anime jour après jour, en tant que chef du gouvernement israélien: bâtir notre Etat, le développer et surtout lui assurer la sécurité.

 

Je me sens le profond devoir de continuer à diriger le pays sur une voie qui assurera notre avenir, sur la voie dans laquelle la majorité de la population croit. C’est la raison pour laquelle je travaille énormément, parfois tard dans la nuit et très tôt le matin, lorsque le téléphone rouge se met à sonner, et croyez-moi, dans notre petit pays, cela ne manque pas d’arriver. C’est ainsi que j’ai agi jusqu’à présent et c’est ainsi que je continuerai à agir, avec responsabilité, jugement et dévouement. Ce sentiment de mission est la raison de ma présence ici, et parce que vous m’avez accordé votre confiance à plusieurs reprises. Parce que vous savez très bien qu’il n’y a qu’une chose devant mes yeux: le bien de l’Etat. Et non pas des cigares offerts par un ami, non pas pour bénéficier de médias favorables, pour rien d’autre non plus si ce n’est le bien de l’Etat d’Israël. Et rien ne m’a jamais détourné ni ne me détournera jamais de cette mission sacrée. Pas même ceux qui incitent contre moi, et D. merci, ils ne s’arrêtent jamais.

 

Dès lors, ce jour n’a rien de différent des autres jours, depuis les vingt dernières années. Depuis que j’ai été élu à la tête du gouvernement, il ne s’est presque pas passé un seul jour où des calomnies et autres affabulations n’aient pas été émises contre moi. Et elles ne visent pas uniquement ma personne.

 

Elle s’attaquent de manière cruelle et méchante aux membres de ma famille, à mon épouse, à mes enfants. Ceci afin de m’atteindre. Cela me fait mal parce que je les aime énormément. Durant ces années également, d’énormes pressions ont ét exercées pour ouvrir contre moi pas moins de quinze vérifications et enquêtes, dans le seul but de me chasser du pouvoir. Toutes ces tentatives avaient commencé par des titres tonitruants, avec des flashs et émissions spéciales sur les plateaux de télévision. Certaines annonçaient des conclusions terribles de la police. Exactement comme aujourd’hui. Toutes ces tentatives sans exception se sont terminées sur rien du tout. Et comme je connais la vérité, je vous le dis, cette fois-ci également, cela se terminera sur absolument rien.

 

Les recommandations que nous avons entendues aujourd’hui ont été publiées il y a plus d’un an déjà, peu après le début de l’enquête et depuis, elles ont été reprises sans cesse. Je tiens à rappeler cette réalité limpide: ces recommandations n’ont aucun statut dans un régime démocratique. Je ne dis pas cela à des fins de provocation, mais pour mettre le doigt sur un principe de base de notre démocratie:

 

Israël est un Etat de droit, et selon ce droit, ce n’est pas la police qui prend les décisions mais ce sont uniquement les instances judiciaires. Et heureusement qu’il en est ainsi. Et la statistique montre que plus de 50% des recommandations de la police ne sont pas prises en compte par les instances judiciaires. Ceci est la réalité. Mais il y a plus. Une lourde ombre pèse sur les recommandations de ce soir. On ne peut pas se défaire de l’idée qu’elles ont été influencées par des sentiments infondées auprès d’acteurs de l’enquête qui sont persuadés que j’ai ourdi contre eux (le Premier ministre énonce alors les diverses accusations selon lesquelles il aurait ordonné de monter des dossiers contre certains enquêteurs).Qu’est ce que cela nous dit alors à propos de cette enquête? Et à propos de ces recommandations? Si celui qui enquête est persuadé que vous complotez contre lui, comment peut-il alors poursuivre son enquête de manière objective? Et publier des recommandations objectives? Je ne suis donc pas surpris par ces recommandations. Je suis convaincu que lorsque les instances judiciaires examineront tout le matériel, elles se rendront compte à quel point ces recommandations étaient fantaisistes.

 

(Binyamin Netanyahou prend alors des exemples tirés des enquêtes pour démontrer notamment qu’il n’a pas accordé le moindre avantage à son ami Arnon Milchan en contrepartie des fameux cigares ni qu’il ait agi en faveur de Noni Moses en échange d’un changement de ligne éditoriale de Yediot A’haronot à son égard).

 

Citoyens d’Israël, je ne suis pas là pour favoriser mes intérêts personnels. Si c’était le cas, je serais ailleurs depuis longtemps. Je suis là pour une seule chose: assurer l’avenir de l’Etat d’Israël. Je vous le dis: ce gouvernement ira jusqu’au bout de son mandat. Ensemble avec les ministres de mon gouvernement, je continuerai à transformer Israël en puissance mondiale montante, une puissance technologique, militaire et économique, qui jouit d’un statut international jamais atteint. Je continuerai à diriger Israël avec responsabilité et fidélité, tant que vous, citoyens d’Israël continuerez à me faire confiance.

 

Je suis certain que la vérité se révélera, et je suis convaincu que lors des prochaines élections également, qui auront lieu à la date légale, je recueillerai à nouveau votre confiance, avec l’aide de D.ieu. Merci à vous”.

 

 

 

ST VALENTIN DEVIENT ST CUPIDON

Abbé Alain Arbez

Dreuz, 10 fev., 2018

 

 

A l’époque se déroulait chaque printemps la fête des Lupercales, donnant l’occasion à de jeunes hommes et à de jeunes femmes de déposer leurs noms dans des urnes pour pouvoir ensuite tirer au sort les partenaires d’un jour. Ces festivités orgiaques étaient organisées sous le patronage de la déesse Junon et du dieu Pan, et les prêtres de Lupercus organisaient des fêtes délirantes. Face à ces solennités païennes et leurs débordements, des chrétiens voulurent mettre en valeur un amour véritable entre un homme et une femme. Ils étaient à l’évidence à contre-courant de l’opinion majoritaire ! Ce n’étaient pas des rabat-joie, mais des êtres convaincus que l’amour vraiment respectueux des personnes serait fondé sur un engagement mutuel, selon les valeurs éthiques de la parole de Dieu.

 

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D’après la chronique, Serapia et Sabin ont fait appel à Valentin pour qu’il bénisse leur union basée sur un amour sincère et définitif. Comme pour d’autres mariages semblables célébrés par l’évêque Valentin en infraction des décrets de l’empereur, ces démarches furent réprimées par le martyre. Il faut préciser qu’une des raisons d’interdiction du mariage – outre la licence des mœurs – était qu’un soldat marié avait beaucoup moins de motivation pour partir faire la guerre.

 

Mais comment en est-on arrivé à confondre le témoignage courageux de Valentin avec un Cupidon capricieux décochant ses flèches pour des partenariats sans lendemains ?

 

On entend souvent l’argument selon lequel l’Eglise aurait été assez habile, dans les premiers siècles, pour évangéliser des rites païens. Or, si l’on observe bien le cours des choses, c’est exactement l’inverse qui s’est produit : la Saint Valentin, initialement dédiée à une union loyale et durable, est devenue la fête des amoureux pour partenaires provisoires. Au contraire des idées reçues, la société a donc paganisé et popularisé une fête aux motivations spirituelles en occultant les dimensions éthiques qui l’accompagnaient.

 

C’est au XIV° siècle que la Grande Bretagne a popularisé la St Valentin pour les amoureux. Mais le promoteur de la célébration était un Vaudois établi outre-Manche, le capitaine Othon de Grandson, qui dans ses poèmes mettait en valeur les serments d’avenir que se font les véritables âmes sœurs (« Le souhait de Saint Valentin »). William Shakespeare fait mention de la St Valentin dans Hamlet : il compare poétiquement les amoureux qui échangent de doux messages avec les oiseaux qui commencent leurs approches nuptiales.

 

C’est cette mise en valeur de l’amour d’un couple qui aurait préparé ce qui a donné naissance au rituel médiatique d’aujourd’hui.

 

Mais il est tout de même étonnant de voir St Valentin – qui a donné sa vie pour avoir consacré des mariages – devenir à notre époque un logo publicitaire de rencontres frivoles sous l’égide de Cupidon.

 

 

 

L'ÉCRIVAIN DAVID GROSSMAN LAURÉAT

DU PRIX ISRAËL DE LITTÉRATURE

i24NEWS, 12 fev., 2018

 

 

L'écrivain israélien David Grossman s'est vu attribuer lundi le prestigieux Prix Israël de Littérature, qui lui a été remis par le ministre de l'Education Naftali Bennett.

 

"J'étais très ému d'annoncer à David Grossman qu'il avait reçu le prix Israël de Littérature pour la 70ème année de l'Etat hébreu," a déclaré le ministre.

 

"Depuis le début des années 1980, David Grossman a pris une place centrale dans la culture israélienne et demeure l'une des voix les plus profondes, passionnantes et influentes de notre littérature", a-t-il affirmé.

 

Le ministre a salué tous les genres d'écriture de l'auteur, "romans, récits, essais" mais aussi ses nombreux travaux pour les enfants.

 

"Les traductions de ses livres ont fait de lui l'un des écrivains israéliens les plus célèbres, les plus admirés et les plus aimés du monde", a-t-il ajouté, selon un communiqué.

 

"Avec tous ces élements, nous estimons que David Grossman est digne du prix d'Israël de Littérature pour cette année", a conclu le ministre.

 

L'auteur israélien avait remporté en juin dernier à Londres le Man Booker International Prize, prestigieux prix britannique, pour "Un cheval entre dans un bar", brossant un douloureux portrait de la société israélienne.

 

Né le 25 janvier 1954 à Jérusalem, David Grossman a abordé dans ses oeuvres aussi bien les souffrances des Israéliens que celle des Palestiniens, alors que les deux peuples vivent piégés dans un conflit qui dure depuis des dizaines d'années.

 

Ses livres ont été traduits en 30 langues.

 

 

 

Shabbat Shalom!

 

 

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Open Letter to the Students of Concordia re: CUTV

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« Nous voulons faire de l’Ukraine un Israël européen »

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