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LES ÉLECTIONS AMÉRICAINES

  

    

 

 

LA VICTOIRE DE TRUMP VUE DU CANADA

Prof. Julien Bauer        

11 nov., 2016

 

Président Trump. Qui aurait cru possible de mettre ces deux termes ensemble? Pourtant, c’est ce qui est arrivé tard le soir du 8 novembre 2016. La mine déconfite des journalistes à la télévision, les commentaires des médias le lendemain en disaient long sur l’état des faiseurs d’opinion au Canada.  Un nombre très restreint de détenteurs du pouvoir dans les médias traditionnels (presse écrite, radio, télévision), composé de quelques journalistes, politiciens et professeurs, domine le discours public au pays. Leur message est que Trump est un imbécile, un mal élevé, un raciste, un sexiste, un répugnant, bref l’abomination.

 

À voir et entendre Trump, le message semblait légitime. L’ennui est que ces mêmes « pundits ». ces experts qui savent tout, n’ont présenté aucune analyse d’Hilary Clinton, de sa négligence (les courriels confidentiels de l’État sur serveur privé), de sa corruption (Fondation Clinton où une grosse donation ouvrait l’accès au Département d’État), de son féminisme à géométrie variable (elle qui a traîné dans la boue les jeunes femmes victimes du prédateur sexuel qu’est son mari)…

 

À ce traitement différentiel, Trump tout méchant, Hilary Clinton toute gentille, s’est ajouté, de la part de nos experts, une incompréhension ahurissante de la situation américaine. Ils n’ont pas envisagé l’existence et le potentiel pouvoir politique d’un groupe de la société américaine : les hommes blancs. Peu éduqués, sans travail. Étant des hommes, ils sont forcément des bénéficiaires du système alors que les femmes en sont les victimes. Étant blancs, ils sont invisibles et ne méritent donc aucun programme d’aide. Étant peu scolarisés, ils sont automatiquement des imbéciles. Ayant perdu leurs emplois (depuis les mineurs de charbon jusqu’aux ouvriers de l’industrie automobile, des textiles etc.), ils n’ont qu’à se reconvertir. Cette attitude méprisante a dominé et continue à dominer  ce qui passe pour une analyse.

 

Les journalistes ordinaires peuvent perdre leurs emplois (Québécor), les vedettes au pire changent d’employeur. Les politiciens ordinaires peuvent perdre les élections, les vedettes trouvent un parachute doré (cabinet d’avocats, consultation etc.). Les professeurs ont la permanence. Comment pourraient-ils comprendre le désespoir d’hommes blancs, peu éduqués, sans travail? 

 

Qu’un candidat aussi peu présentable que Trump l’ait emporté sur la candidate vedette de l’establishment est une manifestation de l’ampleur du ras-le-bol de la majorité des Américains. Nos experts continueront sans doute à ridiculiser les États-Unis et à ne rien y comprendre. S’ils veulent commencer à comprendre ce qui s’est passé le 8 novembre, le premier pas serait de revenir à la définition de démocratie, pouvoir du peuple, y compris les hommes blancs peu éduqués au chômage , et non seulement celui des élites auxquelles ils appartiennent.

 

Julien Bauer, professeur à la retraite de l’UQAM.

 

 

L’INCROYABLE ÉLECTION

Dreuze, 29 oct. 2016

 

 

Donald Trump contre Hillary Clinton : comment l’Amérique en est-elle arrivée là ? Michel Gurfinkiel répond aux questions d’Haguesher. On a le sentiment que les élections américaines ont tourné à la farce en 2016. Comment cela a-t-il été possible ?

 

La vraie question, c’est pourquoi la démocratie américaine persiste-t-elle à sélectionner ses candidats à la présidence et aux autres grandes fonctions politiques – sénateurs, membres du Congrès, gouverneurs – à travers un système aussi bizarre, aussi aléatoire, que les primaires.

 

Chaque Etat a sa propre législation en matière de primaires : tantôt on procède à une élection en règle, avec des urnes et des isoloirs, tantôt on se contente d’un caucus, une sorte de grand rassemblement, où le vote se fait à main levée ; tantôt les électeurs sont tenus de se faire enregistrer en tant que sympathisants d’un parti, et donc voter dans le cadre d’un parti seulement, tantôt ils sont dispensés de cette obligation et peuvent donc contribuer à la désignation des candidats d’un parti qu’ils ne soutiennent pas… Cela ressemble plus à une partie de poker qu’à un processus politique rationnel.

 

Les deux grands partis américains – républicains et démocrates – ont bien cherché, depuis quelques années, à réformer le système sur tel ou tel point. Mais ils n’ont pas osé le récuser dans son ensemble, parce qu’il est trop anciennement installé dans la tradition politique américaine : il fait en quelque sorte partie des meubles. Cette fois-ci, cependant, le processus a montré ses limites, en se soldant au niveau de la présidentielle par deux candidatures « impossibles » : Donald Trump chez les républicains, Hillary Clinton chez les démocrates. Et encore, on a frôlé un scénario plus redoutable encore : un duel entre Trump et le démocrate d’extrême-gauche Bernie Sanders.

 

Pourquoi Trump s’est-il imposé chez les républicains ?

 

Trump a eu un coup de génie au début des primaires. Il a compris que la meilleure façon de s’imposer était de se démarquer des autres candidats républicains, qui répétaient en gros la même chose, et se constituer une solide base électorale en se tournant vers un public populaire, populiste, avide d’idées simples et de slogans cinglants. Il aurait pu être stoppé si un seul adversaire lui avait fait face. Mais la nature humaine est ainsi faite que chacun des autres candidats républicains a cru qu’il avait des chances et que les candidats les moins bien placés ont refusé jusqu’au dernier moment de se désister en faveur du mieux placé, le sénateur texan Ted Cruz.

 

Beaucoup de républicains semblent toujours mal disposés à son égard ?

 

En effet. On a d’abord cru que Trump, une fois acquise sa victoire aux primaires et son investiture officielle comme candidat du parti républicain, allait faire l’unité autour de lui. Il a fait un geste important dans ce sens : le choix comme candidat à la vice-présidence, et donc comme colistier, d’un républicain conservateur classique, Mike Pence, le gouverneur de l’Indiana. Mais il a continué pour le reste à se comporter davantage en leader populiste qu’en véritable leader républicain, à faire étalage de ses idées propres plutôt que du programme de son parti, et surtout à se livrer à des accès de démagogie et à des provocations jugées indignes d’un président potentiel des Etats-Unis. Tant et si bien que bon nombre d’hommes politiques républicains, le considérant comme une sorte d’usurpateur qui aurait pris le parti en otage, ont continué à se démarquer de sa campagne. Mais Trump, de son côté, rétorque que ce sont ces hommes politiques qui ont pris en otage le parti républicain et le peuple américain, en leur imposant une politique trop modérée. On n’avait jamais vu une telle division – pour ne pas dire une telle « guerre civile » – au sein d’un parti américain en pleine campagne présidentielle.

 

Quelles sont les idées personnelles de Trump et en quoi diffèrent-elles de la ligne politique officielle du parti républicain ?

 

La ligne de Trump n’est pas très cohérente. Il veut « rendre sa grandeur à l’Amérique », mais en fait soutient sur le plan international un repli sur soi qui n’est pas très différent de la politique de Barack Obama. Il affirme que la mondialisation a moins profité à l’Amérique qu’à ses concurrents, mais fait parallèlement l’éloge de certains de ces concurrents, tels que la Russie ou la Chine, et il a même compté dans son entourage immédiat des personnalités directement liées à la Russie. Il affirme qu’il va relancer la croissance américaine mais tolère en même temps chez ses partisans des attaques contre les banques et Wall Street dignes de la presse d’extrême-gauche. Cela n’a plus grand chose à voir avec le conservatisme moderne américain, tel qu’il a été mis en place voici une quarantaine d’années par Ronald Reagan.

 

Pourquoi Hillary Clinton, la candidate démocrate, est-elle impopulaire elle aussi ?

 

Le seul véritable atout d’Hillary Clinton, c’est qu’elle est la femme de Bill Clinton, qui a été de 1993 à 2001 un président extrêmement populaire. Mais de même que Trump n’est pas un nouveau Reagan, Hillary n’est pas un nouveau Bill. Quand il a été élu président, Bill était un homme nouveau, un quadragénaire dynamique, souriant, séduisant, en phase avec l’Amérique profonde. La candidate Hillary, aujourd’hui, est un cheval de retour, une septuagénaire figée, rigide, malade, plus proche d’un certain Establishment que des simples citoyens. Bill, en 1993, pouvait se targuer d’une carrière réussie de gouverneur de l’Arkansas. Hillary, en 2016, a derrière elle une carrière assez terne de sénatrice de l’Etat de New-York, un échec aux primaires démocrates en 2008 face à Barack Obama, une seconde carrière, franchement médiocre, de Secrétaire d’Etat (songez à l’affaire de Benghazi, en 2012, ou à celle des e-mails officiels convoyés à travers une adresse privée non-sécurisée). Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, si les primaires se sont assez mal passées pour elle : l’aile gauche du partie démocrate et la plupart des jeunes électeurs se sont massivement portées vers Bernie Sanders, septuagénaire lui aussi, mais plus crédible sur le plan humain comme sur le plan politique.

Pourquoi la majorité des Juifs américains ont-ils voté pour Obama et s’apprêtent-ils, si l’on en croit les sondages, à voter pour Clinton ?

 

Il n’y a pas un électorat juif américain, il y en a quatre.

 

•           D’abord, les « seniors » (âgés de plus de cinquante-cinq ans) appartenant aux synagogues « conservative » (massorties) ou réformées, qui représentent près du quart de la population juive. Ils sont viscéralement attachés aux causes juives et à Israël, mais ils ont grandi à une époque où les démocrates semblaient être les meilleurs défenseurs de ces causes, et ils ont beaucoup de mal à admettre que les circonstances ont pu changer à cet égard.

 

•           Ensuite les enfants et petits-enfants de ces derniers, qui représentent de 30 à 40 % de la population juive. Beaucoup plus assimilés que les « seniors », souvent impliqués dans des mariages mixtes, moins proches d’Israël, ils ont tendance à croire que la religion juive se limite à la justice sociale et donc au militantisme de gauche.

 

•           Troisièmement les orthodoxes, au sens large du mot (des Hassidim jusqu’aux « orthodoxes modernes ») : 15 % de la population juive. Mieux ancrés dans leur identité, ils votent en général pour les républicains, qui leur semblent aujourd’hui plus proches d’Israël et des intérêts communautaires juifs.

 

•           Quatrièmement, les immigrés non-religieux d’origine russe ou israélienne : 10 %. Viscéralement de droite pour la plupart, inconditionnellement pro-israéliens, ils votent républicain.

Faites l’addition : 75 % de démocrates en moyenne, 25 % de républicains.

Quel est le meilleur candidat pour Israël ?

 

Trump a toujours vécu et travaillé avec des Juifs, et en particulier des juifs orthodoxes. Il semble avoir beaucoup de respect et d’admiration pour le peuple juif et Israël. Sa fille Ivanka s’est convertie au judaïsme orthodoxe, a épousé un juif orthodoxe avec laquelle elle a eu trois enfants, et mène une vie juive tout à fait traditionnelle, notamment en matière de cacherout et de chabbat.

 

Mais d’un autre côté, la politique étrangère néo-isolationniste de Trump peut constituer, à terme, un danger pour Israël.

 

Hillary Clinton a été sénatrice de New-York, un État où l’électorat juif pèse un grand poids. Elle a donc professé à cette époque un pro-israélisme sans faille. En tant que secrétaire d’Etat d’Obama, elle a en revanche poursuivi une politique plus ambiguë et accepté le rapprochement avec l’Iran. Si elle est élue présidente des Etats-Unis, elle peut en outre être amenée à donner des gages à l’aile Sanders du parti démocrate, qui est dans l’ensemble anti-israélienne.

 

 

 

TRUMP BAT CLINTON CHEZ LES AMÉRICAINS D’ISRAËL

Michel Gurfinkiel

6 nov, 2016

 

   

Si les Américains vivant en Israël ou les double-nationaux israélo-américains devaient choisir le prochain Président des Etats-Unis, c’est le candidat Républicain Donald Trump qui l’emporterait, selon les résultats d’un sondage à la sortie des urnes en Israël, obtenu exclusivement par le Jérusalem Post.

 

 Trump a obtenu 49% des suffrages israélo-américains, alors que la candidate Hillary Clinton ne bénéficie que de 44%, selon ce sondage mené par l’organisation Incitons-les à voter:  iVoteIsrael et  le groupement de recherche internationale KEEVOON Global Research.

 

2% autres pour cent ont voté pour le Libertarien Gary Johnson, et le reste des électeurs a choisi la catégorie « autre » ou dit qu’ils voteraient pour le Congrès, mais pas pour un de ces candidats présidentiels.  Les résultats complets de ce sondage de sortie des urnes, comprenant les résultats Etat-par-Etat, ne sera disponible que jeudi en courant de journée. Le sondage s’est déroulé entre lundi et mercredi de cette semaine, parmi 1140 sondés, avec une marge d’erreur de 3%.

 

Selon la Fondation pour le vote américain, une organisation internationale d’incitation à voter destinée aux électeurs par correspondance, les dix principaux Etats pour les électeurs qui envoient leurs suffrages d’Israël sont New-York – d’où provient un tiers de ces électeurs- le New Jersey, la Californie, la Floride, l’Ohio, la Pennsylvanie, l’Illinois, le Massachusetts, le Maryland et le Texas. La Floride et l’Ohio sont considérés comme des Etats Alternants (swing States) qui peuvent bouleverser la donne (aucun parti ne domine la partie).

 

Le nombre total de votants provenant d’Israël, qui est de 30.000 personnes, est significativement plus faible que celui des électeurs d’Israël en 2012, où 80.000 Américains en Israël avaient utilisé les services d’aide aux électeurs d’iVoteIsrael.

 

Eitan Charnoff, directeur exécutif d’iVoteIsrael, déclare que ce taux relativement faible, malgré le fait que son organisation a organisé des dizaines d’événements et que des représentants des partis israéliens ont été très actifs, lors de soirées importantes, ne tient qu’au peu d’intérêt suscité par les deux candidats eux-mêmes. « Je pense que beaucoup de personnes ont exprimé leur manque d’enthousiasme autour de chacun des candidats, quel qu’il ou qu’elle soit », a t-il déclaré. Ce serait intéressant de voir si cela se reflète dans le scrutin aux Etats-Unis, la semaine prochaine, également.

 

Les résultats également diffèrent largement : en 2012, le sondage à la sortie des urnes d’iVoteIsrael trouvait que 84% des Américains en Israël avaient voté pour le Républicain Mitt Romney contre à peine 14 pour Obama. Le changement dans le modèle de vote montre « la nature dynamique de la politique et comment les individus choisissent de voter pour le Président », tient Charnoff.

 

 

LES EXPERTS DES RELATIONS ISRAÉLO-AMÉRICAINES PRUDENTS

SUR L’IMPACT DE TRUMP SUR LA RÉGION

Raphael Ahren

Times of Israel, 9 nov., 2016

 

 

Des experts des relations israélo-américaines ont débattu mercredi matin de savoir si le président élu Donald Trump mettrait effectivement en œuvre les politiques non orthodoxes qu’il a promues pendant la campagne électorale.

 

 « Clairement, il est impossible pour les Etats-Unis et le système international, que l’ensemble  d’idées articulées par Trump pendant la campagne électorale soit mis en place en tant que politique », a déclaré l’ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis Itamar Rabinovich pendant le rassemblement de Tel Aviv.

 

« Cela créerait un degré de troubles internationaux avec lequel le monde et les Etats-Unis ne pourraient pas vivre. »

La différence entre les politiques proposées par Trump et celles qu’il essaiera de mettre en œuvre pourrait être subtile, a-t-il déclaré, mais son cabinet et ses conseillers l’empêcheront sans doute de prendre des décisions drastiques et irresponsables.

 

« Il faut un ensemble d’idées et un ensemble de déclarations pour être élu, et un autre ensemble d’idées pour gouverner, a déclaré Rabinovich. Mon sentiment est qu’il y aura un adoucissement important de certaines de ses politiques. Je ne pense pas qu’un mur sera érigé à la frontière mexicaine. Les musulmans ne seront pas empêchés d’entrer aux Etats-Unis, etc. Cependant, il y aura des changements. »

 

Israël ne sera probablement pas touché par la transformation de la Maison Blanche, a prédit Rabinovich, qui a été l’ambassadeur d’Israël à Washington entre 1993 et 1996, et a ensuite enseigné l’histoire du Moyen Orient à l’université de Tel Aviv.

 

« Je ne m’attends pas à de grands changements en ce qui concerne le sujet israélo-palestinien. Je n’en aurais pas attendu non plus d’Hillary Clinton. »

 

Daniel Kurtzer, ancien ambassadeur américain en Israël et en Egypte, a pour sa part déclaré que les objectifs de la politique extérieure de Trump restaient un mystère et pourraient modifier spectaculairement la dynamique du conflit israélo-palestinien.

« Personne ne sait vraiment ce que nos politiques pourraient être, y compris le président Trump, a-t-il déclaré. Il ne me semble pas que Donald Trump ait réfléchi un tant soit peu à une politique substantielle. »

 

A en juger par les remarques de ses conseillers sur Israël pendant la campagne, le monde devrait s’attendre à des changements spectaculaires dans l’approche américaine du Moyen Orient, a-t-il poursuivi.

 

« Une possibilité sérieuse est maintenant que M. Trump déplace l’ambassade américaine à Jérusalem, modifie l’opposition américaine aux implantations, soutienne ceux qui, en Israël, cherchent à annexer des parties de la Cisjordanie ; en d’autres termes, aligne plus étroitement la politique américaine à ce qui est, je suppose, une politique israélienne de droite », a déclaré Kurtzer.

 

 « Et cela a non seulement des implications pour le conflit israélo-palestinien, mais enverra aussi un message à d’autres pays de la région, qui a traditionnellement attendu que les Etats-Unis soient en tête de l’avancement du processus de paix », a-t-il ajouté.

 

Un autre ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Sallai Meridor, a été plus optimiste, et a souligné que Jérusalem et Washington continueraient à partager de nombreux intérêts stratégiques, ce qui garantit des relations bilatérales puissantes.

Cependant, « partager l’observation de symptômes et partager le désir d’une résolution n’est pas suffisant pour partager une politique », a-t-il prévenu.

 

« Le fait que nous partagions des intérêts ne signifie pas nécessairement que nous partageons la même stratégie et les mêmes politiques », a-t-il déclaré, citant le désaccord sur l’accord nucléaire iranien.

 

« Il y a beaucoup de travail à faire entre le gouvernement israélien et la nouvelle administration américaine, en termes de traduction de ces intérêts partagés et du rapprochement des relations, sur les plans émotionnel et stratégique, en politiques communes. »

 

Etant donné que les objectifs réels de la politique extérieure de Trump sont inconnus, il est crucial que les Israéliens soient très attentifs à ce que lui et ses conseillers vont dire dans les prochaines semaines et les prochains mois.

 

« Nous, en Israël, nous devons écouter », a déclaré Meridor, qui a été ambassadeur entre 2006 et 2009. Les dirigeants israéliens qui se rendent au Bureau ovale arrivent habituellement avec une longue liste de sujets qu’ils veulent discuter, et les hôtes américains écoutent poliment et prennent des notes, a-t-il expliqué.

 

« Pour cette période, au début, nous devons vraiment écouter attentivement, pour voir ce que le prochain président veut faire pour l’Amérique, et voir de quelle manière Israël peut aider », a déclaré Meridor.

 

Dans ses premières interactions avec l’administration Trump, Israël ne devrait pas chercher de « gains à court terme » et des décisions précipitées, a-t-il poursuivi, en faisant référence à une possible demande d’annulation de l’accord nucléaire iranien ou d’un déménagement rapide de l’ambassade à Jérusalem.

 

« Nous devons voir à long terme, étudier les implications de chaque geste, a-t-il déclaré, et ne pas être pressés, ni encourager des décisions précipitées qui n’ont pas été attentivement envisagées auparavant. »

 

 

NETANYAHU FELICITE TRUMP,

« VERITABLE AMI DE L’ETAT D’ISRAËL »

Times of Israel, 9 Nov., 2016

 

 

Benjamin Netanyahu a félicité mercredi le président élu américain Donald Trump, « véritable ami de l’Etat d’Israël ». « Le président élu est un véritable ami de l’Etat d’Israël et je suis impatient de travailler avec lui en faveur de la sécurité, la stabilité et la paix dans notre région », a dit M. Netanyahu dans un communiqué, qui ne fait aucune référence explicite au conflit israélo-palestinien ni à la promesse controversée de M. Trump de déplacer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.

 

M. Netanyahu évoque le lien « inaltérable » entre les Etats-Unis et Israël.

 

« Je suis certain que le président élu continuera à renforcer cette alliance entre nos deux pays et la portera à des sommets encore plus élevés », a dit M. Netanyahu, connu pour avoir eu pendant bientôt huit ans des relations difficiles avec l’actuel occupant de la Maison Blanche, Barack Obama.

 

Plus tard dans la journée de mercredi, Netanyahu a publié une vidéo pour son « ami » Donald Trump.

 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu semble très enthousiaste de la victoire de Donald Trump hier.

 

Dans une vidéo, Netanyahu déclare : « Président élu Trump, mon ami, Toutes mes félicitations pour votre élection au poste de président des États-Unis d’Amérique. Vous êtes un grand ami d’Israël.

 

Au fil des années, vous avez manifesté votre soutien avec constance, et je vous en suis reconnaissant.

 

Je me ferais un plaisir de travailler avec vous pour faire progresser la sécurité, la prospérité et la paix.

 

Israël est reconnaissant pour le soutien que lui témoigne le peuple américain, et j’ai confiance, qu’avec nous deux, travaillant main dans la main, l’alliance entre nos deux pays atteindra de nouveaux sommets. Que Dieu bénisse l’Amérique. Que Dieu bénisse Israël. Que Dieu bénisse notre alliance pérenne. »

 

 

ACTUALITE

 

 

DES COMMISSIONS DE L’ONU ADOPTENT EN

UN JOUR 10 RESOLUTIONS CONTRE ISRAËL

Times of Israel, 9 nov., 2016

 

 

Des commissions de l’Assemblée générale des Nations unies ont adopté mardi 10 résolutions contre Israël. Les commissions ont également voté quatre autres résolutions, sur la Syrie, la Corée du Nord, l’Iran et la Crimée.

Au moins deux des résolutions impliquant Israël ignoreraient la relation du judaïsme au mont du Temple, en ne citant le lieu saint que par son nom musulman, Al Haram Al Sharif. Ces résolutions font écho à celles votées le mois dernier par l’UNESCO.

 

Les 193 états membres des Nations unies votent en commission, puis adoptent les mesures pendant la plénière de l’Assemblée générale en décembre, a annoncé UN Watch dans un communiqué. Les votes des états changent rarement entre la commission et le vote final, selon l’organisation non gouvernementale basée à Genève.

 

« Sur le renouvellement du mandat d’une commission spéciale pour enquêter sur les ‘pratiques israéliennes’, l’une des dix résolutions votées, le décompte est de 86 voix favorables, 71 abstentions et 7 oppositions. Les Etats-Unis, le Canada et l’Australie ont rejoint l’Etat juif, soutenus par les Îles Marshall, la Micronésie et Palau, a annoncé UN Watch. Les abstentions représentent des membres de l’Union européenne, ainsi que plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine, dont l’Argentine, le Mexique et le Costa Rica. »

 

 « La farce d’aujourd’hui à l’Assemblée générale souligne un simple fait : la majorité automatique des Nations unies n’a aucun intérêt à aider sincèrement les Palestiniens, ni à protéger les droits de l’Homme de quiconque », a déclaré Hillel Neuer, le directeur de UN Watch.

 

« L’objectif de ces condamnations unilatérales rituelles reste de désigner Israël comme bouc émissaire. »

 

« L’agression disproportionnée des Nations unies contre l’Etat juif compromet la crédibilité institutionnelle de ce qui est censé être une institution internationale impartiale. La politisation et la sélectivité nuisent à sa mission fondatrice, et érodent la promesse de la Charte des Nations unies de traitement égal de toutes les nations, grandes ou petites », a déclaré Neuer.

 

 

 

LES JUIFS CANADIENS PRESSENT LE GOUVERNEMENT D’ACCEPTER DES RÉFUGIÉS YAZIDIS

Emily Rose

Times of Israel, 7 nov., 2016

 

 

En juin, la Fédération juive de Winnipeg, Manitoba, a lancé l’opération Ezra, qui a fait venir la première famille de réfugiés yazidis parrainée de manière privée au Canada. A présent, elle a pour mission de mener la charge pour l’accueil des réfugiés et de faire pression sur le gouvernement pour qu’il accepte plus de familles.

 

Les Yazidis sont une minorité religieuse kurde qui a souffert des barbaries du groupe terroriste Etat islamique (EI). Pendant une campagne de répression systématique des Yazidis en 2014 à Sinjar, près de Mossoul, entre 3 000 et 5 000 civils ont été tués, et 5 000 à 7 000 enlevés et réduits en esclavage, dont la plupart sont des femmes et des enfants, selon l’Organisation yazidie mondiale.

 

Selon les évaluations, il reste actuellement 400 000 Yazidis dans le nord de l’Irak et en Syrie qui risquent toujours la mort et l’esclavage des mains des terroristes de l’EI.

 

L’opération Ezra de la coalition de Winnipeg, fondée pour aider les Yazidis à fuir les persécutions, a récemment annoncé qu’elle avait « levé presque 300 000 dollars » pour les aider.

 

« L’argent collecté ira directement au soutien des familles qui sont parrainées par l’opération Ezra », a annoncé l’organisation, et affirmé que « jusqu’à présent, l’organisation a soumis des candidatures pour un total de sept familles, soit 42 personnes. »

Le gouvernement canadien autorise le parrainage privé de réfugiés, mais exige que les parrains soient responsables financièrement à 100 % des réfugiés pendant les 12 premiers mois suivant leur arrivée de le pays. Après cette période, le gouvernement porte la responsabilité financière des familles si nécessaire.

 

L’opération Ezra a pour but d’aider à l’intégration de ces familles dans la communauté pour qu’elles puissent au final être indépendantes.

 

Michel Aziza, membre de la communauté juive de Winnipeg et cofondateur de l’opération Ezra, a déclaré qu’il avait voulu aider les Yazidis parce que leur fardeau lui rappelait la souffrance des juifs européens pendant l’Holocauste.

 

« Notre groupe a contacté la communauté yazidie en mars 2015, a-t-il déclaré au Times of Israël, pour en apprendre plus sur leur détresse et voir ce que nous, un petit groupe d’individus, pouvions faire pour les aider. »

 

Peu après le lancement de l’opération Ezra, Aziza a contacté la Fédération juive de Winnipeg et les Services pour les familles et enfants juifs, et a demandé s’ils suivraient l’initiative, permettant de transformer le projet en entreprise communautaire avec une portée beaucoup plus importante.

 

 « C’est finalement ce qui est arrivé, a déclaré Aziza, et au cours des semaines et des mois qui ont suivi, nous avons formé une coalition de 22 agences et organisations. »

 

A présent, l’organisation est concentrée sur le changement de la politique canadienne et la pression sur le gouvernement pour qu’il accepte plus de réfugiés. Le mois dernier, les députés canadiens ont voté à l’unanimité pour déclarer que les persécutions de l’EI contre les Yazidis étaient un génocide, et ont promis de faire venir les réfugiés fuyant les persécutions au Canada d’ici quatre mois.

 

« Nous avons contacté autant de députés que nous avons pu, a déclaré Aziza, et les membres importants du gouvernement actuel. Nous avons eu des réunions avec eux, nous les avons appelés, nous avons développé des concepts et des idées que le gouvernement peut étudier. Nous avons même assisté à une commission parlementaire traitant du destin des réfugiés à Ottawa en juillet dernier. »

 

« Nous sommes la seule tentative organisée dédiée au sauvetage des réfugiés yazidis en Amérique du Nord. Personne d’autres n’a fait ce que nous avons pu réussir jusqu’à présent », a déclaré Aziza.

 

Il a annoncé que la communauté juive de Winnipeg s’était ralliée à eux pour aider les réfugiés venus via l’opération Ezra, en les soutenant pour qu’ils s’adaptent à leur nouveau foyer. Il a été heureux d’annoncer que la famille qu’il avait parrainée allait bien et que les enfants avaient été inscrits à l’école publique.

 

« Nous leur avons installé une petite maison et l’avons meublée avec des produits donnés par la communauté, ainsi que par des sponsors privés comme l’Armée du Salut et même IKEA », a déclaré Aziza.

 

Il a déclaré que l’opération Ezra était un effort communautaire pour sauver des vies.

 

« Les Yazidis avec qui nous travaillons sont infiniment reconnaissants pour ce que nous avons fait, a-t-il dit. Nous sommes la seule communauté qui les a contactés et a pris l’initiative de les aider à sauver leur propre peuple. C’est un sentiment incroyable. »

 

Le Monde Salue le Monument Cohen: Radio-Canada, 10 Nov., 2016

 

Shabbat shalom
 

 

 

 

 

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