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LES RÉFUGIÉS JUIFS DES PAYS ARABES

  

    

 

 

LE GRAND EXODE OUBLIÉ DES JUIFS DES PAYS ARABES

Elias Levy       

LVS, dec., 2015

 

Une entrevue avec l’historien Georges Bensoussan par Elias Levy.

 

Sur le million de Juifs qui vivaient dans les pays arabo-musulmans avant la création de l’État d’Israël, il ne reste plus aujourd’hui qu’environ 4000.

 

« L’exode forcé de centaines de milliers de Sépharades évincés de leur pays natal et spoliés fut un véritable nettoyage ethnique par la peur », rappelle en entrevue l’historien Georges Bensoussan, auteur d’un livre imposant et magistral sur ce grand drame humain largement oublié, voire occulté — Juifs des pays arabes. Le grand déracinement. 1850-1975 (Éditions Tallandier)—.

 

Historien et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah de Paris, Georges Bensoussan est l’auteur de plusieurs livres remarquables, dont : Une Histoire intellectuelle et politique du Sionisme. 1860-1940 (Éditions Fayard, 2002); Auschwitz en héritage ? D’un bon usage de la Mémoire (Éditions Mille et Une Nuits/Éditions Fayard, 2003); Europe. Une passion génocidaire. Essai d’Histoire culturelle (Éditions Mille et Une Nuits/Éditions Fayard, 2006); Un nom impérissable. Israël, le Sionisme et la destruction des Juifs d’Europe. 1933-2007 (Éditions du Seuil, 2008); Atlas de la Shoah. La mise à mort des Juifs d’Europe, 1939-1945.

 

En 2002, Georges Bensoussan a dirigé, sous le pseudonyme d’Emmanuel Brenner, un livre collectif choc, Les Territoires perdus de la République, dans lequel un groupe de professeurs racontait l’antisémitisme, le sexisme et l’islamisme qui déferlaient dans les collèges et les lycées de la région parisienne. Boycotté à l’époque par les élites intellectuelles et médiatiques françaises, ce livre très troublant vient d’être réédité par les Éditions Pluriel.

 

LVS : Le monde arabo-musulman s’est vidé de ses populations juives en l’espace de deux décennies. Ce fut un déracinement d’une ampleur effarante.

 

Georges Bensoussan : À partir de 1948, du Maroc à l’Égypte et de la Libye au Yémen, en passant par l’Irak et la Tunisie, environ 1 million de Juifs vivant dans les pays arabes se sont volatilisés en une génération à peine. La communauté juive du Maroc était la plus importante numériquement, 250 000 âmes, à peu près 1 Juif sur 4. La communauté juive d’Irak était la deuxième plus importante et celle d’Algérie la troisième. Les Juifs du Maghreb français -Maroc, Algérie et Tunisie- représentaient 50 % des Juifs établis dans le monde arabe depuis des lustres. Les trois quarts des Juifs contraints de quitter les pays arabes à partir de 1948 ont trouvé refuge dans l’État d’Israël naissant. Si le monde dans lequel les Juifs des pays arabes ont vécu pendant plusieurs millénaires semble avoir sombré corps et biens avec le conflit israélo-arabe, en réalité ce naufrage a eu lieu bien avant, quand les sociétés juives se sont heurtées à l’archaïsme du monde arabe dont elles se sentaient de plus en plus éloignées par l’alphabétisation, la modernisation, voire par une occidentalisation encore timide. D’autant qu’au fur et à mesure de son émancipation, confrontée au nationalisme arabe, l’existence juive fut vue comme un « empêchement d’être ».

 

LVS : La majorité des Juifs des pays arabes ont-ils été expulsés de leur contrée natale ?

 

G. B. : Il y eut rarement expulsion au sens premier du terme. Dans l’immense majorité des cas, les Juifs des pays arabes furent victimes d’une politique sournoise d’exclusion ethnique. Mis à part l’Égypte, où les Juifs furent carrément expulsés en 1956-1957, dans les autres pays arabo-musulmans, il n’y eut pas d’expulsions sciemment planifiées. Après 1945, dans le contexte de l’après-Seconde Guerre mondiale, alors que les pays arabes nouvellement indépendants viennent d’être admis à l’ONU (une organisation supranationale née de la victoire des Alliés sur l’Axe), ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une politique raciste est banni. C’est pourquoi les gouvernants arabes ne procéderont jamais à une expulsion en bonne et due forme des Juifs, mais feront tout pour leur rendre la vie impossible. Les étrangler administrativement, économiquement, culturellement et, dans certains cas, instiller un climat de peur. En Irak, en Syrie et en Libye en particulier, une série de mesures administratives vont contraindre les Juifs au départ.

 

LVS : L’exode des Juifs des pays arabes n’est-il pas la résultante ignominieuse d’une politique de nettoyage ethnique ?

 

G.B. : L’expression peut paraître brutale, mais quand on analyse avec distance le contexte sociopolitique qui prévalait dans les pays arabes à cette époque, on constate qu’il s’agit bel et bien d’une politique de nettoyage ethnique mise en œuvre par le biais de lois discriminatoires. Au bout du compte, les gouvernants arabes sont parvenus au même résultat qu’avec un nettoyage ethnique par la force. Sauf que dans ce cas, mises à part des explosions localisées de violences, il n’y eut pas de pogroms généralisés, ni de victimes par milliers. Mais il y eut bien le départ massif de plusieurs centaines de milliers de Juifs, généralement spoliés économiquement ou contraints d’abandonner sur place tous leurs biens. On peut donc parler d’un nettoyage ethnique par la peur, le chantage et les pressions quand on s’efforce de rendre la vie infernale à des centaines de milliers de personnes sans défense.

 

Le Prince héritier Moulay Hassan, futur Roi Hassan II du Maroc, est accueilli en 1958 à la Synagogue de Casablanca le Jour de Yom Kippour.

 

LVS : Doit-on considérer aussi comme des réfugiés les Juifs qui ont quitté le Maroc ?

 

G. B. : A priori, on ne peut pas considérer les Juifs qui sont partis du Maroc comme des réfugiés. Il n’y eut pas dans ce pays une quelconque politique d’expulsion ou de terreur délibérément instituée par les autorités marocaines. Et pourtant, juste avant et après l’indépendance du Maroc (mars 1956), plusieurs vagues de départs très importantes avaient déjà eu lieu. Avant l’indépendance nationale, un tiers des Juifs avait déjà quitté le Maroc. Durant les cinq années suivantes, près de 100 000 Juifs sont partis. Quand la guerre israélo-arabe, dite des Six Jours, éclate le 5 juin 1967, la grande majorité des Juifs du Maroc avaient déjà quitté le pays. Contrairement à ce qu’affirment souvent les détracteurs d’Israël, le judaïsme marocain n’a donc pas disparu à la suite du conflit israélo-arabe de 1967, il était déjà en voie d’extinction bien avant.

 

LVS : Le Maroc a donc pratiqué une politique insidieuse d’exclusion à l’encontre des membres de sa communauté juive ?

 

G. B. : Les autorités marocaines ont pratiqué une politique sourde de contraintes administratives : difficulté pour les Juifs d’obtenir un passeport ou une licence d’exportation; toute entreprise commerciale appartenant à un Juif devait avoir comme copropriétaire un Musulman — mesure adoptée pour empêcher que l’économie nationale ne passe entre des mains étrangères — ; l’enseignement prodigué par les Écoles de l’Alliance Israélite Universelle est nationalisé en 1961 —  l’enseignement de l’arabe devenant obligatoire dans ces institutions scolaires — … Les mesures de marocanisation du pays, légitimes en elles-mêmes, poussèrent progressivement les Juifs à s’exiler. Un climat délétère de crainte — notamment la crainte de kidnappings de femmes et de jeunes filles Juives —, exacerbé par les tensions inhérentes au conflit israélo-arabe, poussa progressivement les Juifs à partir. À quoi s’ajoute fréquemment l’absence de débouchés économiques et la concurrence sociale exercée par une classe moyenne arabe montante.

 

LVS : Dans votre livre, vous mettez en charpie la légende dorée d’un Maroc où les Juifs étaient heureux jusqu’au jour où l’État d’Israël fut créé.

 

G. B. : La communauté juive du Maroc fut celle dont la vie en terre arabo-musulmane fut la plus longue après la guerre des Six Jours. Quand le conflit éclate le 5 juin 1967, un tiers de cette communauté vit encore au Maroc. Alors qu’aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de Juifs dans le monde arabe, 3000 Juifs vivent encore au Maroc (et près de 1000 en Tunisie).

 

Les trois quarts de cette communauté ont émigré en Israël. Certes, l’État d’Israël ne les a pas

forcément accueillis les bras ouverts, et confrontés au mépris sinon au racisme de nombreux Ashkénazes, enferrés dans un processus d’intégration malheureux, de nombreux Juifs marocains furent enclins à embellir leur passé au Maroc. De là, des mythes nombreux. En particulier, celui qui veut voir dans le Sultan Mohammed (le futur roi Mohammed V) un protecteur des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale.

 

LVS : Pourtant, très nombreux sont les Juifs marocains qui croient résolument que le Roi Mohammed V fut le sauveur des Juifs lorsque son pays était, entre juin 1940 et novembre 1942, sous l’autorité du gouvernement de Vichy.

 

G. B. : Aucune preuve n’a jamais été apportée en ce sens. Il existe même des preuves d’une duplicité du Sultan Mohammed vis-à-vis des autorités du Protectorat. En dépit de tout, le mythe demeure, enkysté dans les communautés juives marocaines d’Israël et de la Diaspora. La réalité est, qu’à l’instar des Juifs d’Algérie, les Juifs du Maroc ne furent pas persécutés pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands pour une raison simple : il n’y avait pas d’Allemands au Maroc. La réalité du pouvoir est entre les mains du Résident général, c’est-à-dire de la France. Le Sultan du Maroc applique à la lettre les statuts des Juifs promulgués par le gouvernement de Vichy en octobre 1940 et en juin 1941. Il ne s’opposera à aucune de ces mesures antisémites, les traduisant même en Dahir (Décret) chérifien. Mais réclamant sa part d’autonomie vis-à-vis du gouvernement de Vichy, le Sultan Mohammed fera toujours savoir à ce dernier qu’il est résolu à demeurer le maître du pays. Il transmet à cet effet un message très clair au gouvernement de Philippe Pétain : « les Juifs sont mes sujets et c’est moi qui déciderai de leur sort. »

 

LVS : On dit aussi que le Roi Mohammed V s’est opposé avec fermeté au port de l’étoile jaune par les Juifs marocains.

 

G.B. : C’est une fable. Le port de l’étoile jaune est une mesure adoptée par les Allemands en Europe au printemps 1942 après avoir été instituée en Allemagne dès septembre 1941. En France, cette mesure ne fut jamais appliquée en zone sud, même après l’occupation de ce territoire en novembre 1942. De Montpellier, à Nîmes et à Marseille… les Juifs n’ont jamais porté l’étoile jaune. Pourquoi donc les Juifs marocains l’auraient-il arborée ? Cette affirmation, absurde, montre toute la force des mythologies. Le futur Roi du Maroc n’a pas empêché l’application d’aucune mesure antijuive promulguée par le régime de Vichy, y compris la spoliation économique. Et plus encore, sait-on aujourd’hui que le Sultan Mohammed aurait mené une politique de double jeu avec les Allemands par anticolonialisme bien sûr. Oeuvrant activement pour l’indépendance de son pays, il a adopté tout naturellement une attitude antifrançaise.

 

LVS : Pourquoi Israël a-t-il éludé la question des réfugiés juifs des pays arabes pendant très longtemps ?

 

G. B. : En premier lieu, la grande majorité des Juifs sépharades et orientaux qui ont émigré en Israël appartenaient aux couches sociales les plus défavorisées. Les plus instruits d’entre eux se sont établis en France, en Angleterre, au Canada… En Israël, ces communautés sépharades vulnérables et peu instruites avaient peu d’intellectuels et d’historiens capables d’écrire leur histoire. Le monde ashkénaze, lui, l’a fait après 1945 en narrant les épisodes tragiques de la catastrophe dans laquelle six millions de Juifs venaient d’être anéantis. Il fallut attendre deux générations pour que des intellectuels d’origine sépharade, israéliens ou non, commencent à écrire l’histoire de leurs parents et grands-parents.

 

La deuxième raison pour laquelle l’État d’Israël fit profil bas sur cette question durant plusieurs années, même s’il porta secours à ces communautés sépharades en danger dans les pays arabes, tient à l’attitude de l’establishment politique israélien d’origine ashkénaze, dont le regard sur ces cultures d’Orient était souvent condescendant. Sinon pire. Le racisme ashkénaze envers les communautés orientales a nourri le désintérêt des élites politiques israéliennes pour cette question.

Mais la raison essentielle est peut-être ailleurs. Les dirigeants politiques israéliens ont peut-être craint que cette problématique ne réveille la question palestinienne. Car les Palestiniens ont aussi perdu terre et biens. Pour les gouvernants d’Israël, un silence sur la question orientale s’imposait tandis qu’au fil des années, la question palestinienne s’est internationalisée.

 

Aujourd’hui, une nouvelle génération de Sabras, descendants des Juifs orientaux (Mizrahim) ou sépharades s’escriment à réhabiliter la mémoire de leurs ancêtres et demandent que ce chapitre oublié du conflit israélo-arabe soit enseigné aux Israéliens et reconnu par la communauté internationale, au même titre que la tragédie palestinienne. Il y a eu un passage de relais générationnel. Comme ce fut aussi le cas pour le judaïsme ashkénaze, la première génération ne fut pas toujours capable de raconter. La deuxième génération entend connaître l’histoire de la tragédie du départ vécue par leurs parents et grands-parents dans le monde arabo-musulman.

 

LVS : Peut-on vraiment établir une équivalence entre le drame vécu par les Juifs des pays arabes et la tragédie du peuple palestinien ?

 

G. B. : Il n’y a pas d’équivalence absolue entre ces deux drames. Pour autant, la revendication des Juifs orientaux et de leurs descendants qui ont dû quitter les pays arabes est légitime. La majorité d’entre eux, en effet, furent évincés de leur pays natal dans le sillage des conflits israélo-arabes. Ils furent souvent pris en otage par les gouvernements arabes qui leur firent payer cher la création de l’État d’Israël. Près de 800 000 de ces Juifs bannis, et le plus souvent spoliés, sont arrivés en Israël totalement démunis. Il y a donc réciprocité entre le malheur des Juifs des pays arabes qui trouvèrent refuge dans un État juif embryonnaire et la destinée du peuple palestinien. Il est donc légitime que, lors de futures négociations de paix avec les Palestiniens, qui revendiquent le droit au retour sur le territoire d’Israël et des indemnisations financières pour les biens qu’ils ont perdus, la question des Juifs exclus et spoliés des pays arabes soit aussi inscrite à l’ordre de ces pourparlers. Cette revendication sera-t-elle prise en compte ? Je l’ignore. Mais il n’est pas abusif de souligner que la question des Juifs des pays arabes fait aussi partie du contentieux israélo-arabe.

 

LVS : Quelle est la probabilité que les Sépharades soient indemnisés par les pays arabes pour les biens qu’on leur a spoliés ?

 

G. B. : À peu près nulle. Il est peu probable que ces Juifs qui ont perdu maisons, commerces, biens personnels et comptes bancaires soient indemnisés de quelque façon que ce soit par les gouvernements arabes. Il demeure important en revanche que la communauté internationale reconnaisse cette tragédie, au même titre que la tragédie palestinienne, et admette que ces communautés juives furent victimes d’une persécution sourde qui s’apparente à une exclusion d’ordre ethnique. Il faut souligner aussi qu’à un moment donné, les Juifs exclus des pays arabes devront tourner définitivement la page de ce chapitre sombre de leur histoire. Les Palestiniens devront aussi faire de même en renonçant à leur droit de retour en Israël et à la restitution des biens qu’ils possédaient en Palestine. De surcroît, comment ne pas mentionner la disproportion considérable entre la valeur monétaire des biens perdus par les Palestiniens et celle des avoirs confisqués aux Juifs dans les pays arabes ? La riche communauté juive d’Irak par exemple a été dépossédée par la tromperie et la violence de propriétés et de biens d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars. Une somme bien supérieure à la valeur des biens perdus par les Palestiniens.

 

LVS : Que devraient faire les Sépharades, et les autres Juifs aussi, pour réhabiliter l’histoire oubliée des centaines de milliers de Juifs qui ont été évincés des pays arabes ?

 

G.B. : Faire connaître leur histoire et briser le silence. Pendant plusieurs décennies, ce drame fut enfoui et oublié. En 2012, quand j’ai publié mon livre Juifs en pays arabes. Le grand déracinement. 1850-1975, beaucoup de gens ont découvert ce chapitre de l’histoire du peuple juif. Évidemment, le livre fut boudé par l’élite intellectuelle et médiatique de gauche, la même qui pendant dix ans avait nié qu’il existât un nouvel antisémitisme en France. Cette élite, qui vit dans un déni constant de la réalité, continue à nous donner chaque jour des leçons de morale. Elle s’est réveillée avec la gueule de bois au lendemain des attentats meurtriers perpétrés par des djihadistes français à Paris, en janvier 2015, contre les journalistes de Charlie Hebdo et les clients juifs d’un supermarché d’alimentation cacher.

 

Notre principale mission est de faire connaître au niveau international l’histoire oubliée des Juifs des pays arabes et de l’enseigner aux nouvelles générations. Toute écriture de l’histoire qui prétend donner vie aux muets est une écriture de soi, tant c’est aussi la part indicible et muette en soi que met au jour l’investigation de mondes disparus. Il ne s’agit donc ni de larmoyer, ni de maudire, ni de communier dans la nostalgie d’une mythique entente cordiale, mais de comprendre seulement. Et d’entendre pour ce qu’elles étaient ces violences qui ont nié la dignité des Juifs du monde arabe.

 

 

 

LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉS JUIFS DES PAYS ARABES                                                                              

David Bensoussan

Huffington Post, 30 nov., 2014

 

Le problème des réfugiés juifs des pays arabes n'a jamais été à l'ordre du jour des institutions internationales. Alors que les réfugiés palestiniens font la manchette, le sort des réfugiés juifs des pays arabes laisse indifférent l'opinion internationale.

 

Des pogroms se tinrent en Irak (1941), en Syrie (1944), en Libye (1945). Des restrictions multiples furent appliquées : privation de nationalité et dépouillement des biens des Juifs d'Irak en 1951, islamisation forcée des orphelins au Yémen, retrait de la nationalité algérienne aux non-musulmans de souche en 1963, difficultés faites pour l'obtention d'un passeport au Maroc au début des années 60, etc. Le fait est que 129 539 Juifs d'Irak, 37 395 Juifs d'Égypte, 50 619 Juifs du Yémen et d'Aden, 8523 Juifs de Syrie, 4032 Juifs du Liban, 35 802 Juifs de Libye, 52 118 Juifs de Tunisie, 24 067 Juifs d'Algérie et 266 304 Juifs du Maroc ont trouvé refuge en Israël, la majorité d'entre eux entre 1948 et 1958 et ce nombre n'inclut pas ceux qui sont partis s'établir en Europe ou en Amérique. De plus de 800 000 Juifs vivant dans les pays arabes, il n'en reste moins de 5000 aujourd'hui.

 

Et pourtant! La définition d'un réfugié aux termes de la Convention internationale sur le statut des réfugiés de 1951 s'applique clairement : Est réfugié toute personne qui en raison d'une crainte de persécution bien fondée sur des raisons de race, de religion, de nationalité ou d'appartenance à un groupe social particulier ou son opinion politique, est incapable, ou, en raison de cette crainte, ne désire plus se prévaloir de la protection de ce pays.

 

Le rapport du haut commissaire des réfugiés de l'UNREF a clairement confirmé le statut de réfugiés aux Juifs d'Égypte après qu'ils aient été chassés d'Égypte en 1957 et celui des Juifs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au lendemain de la guerre des Six Jours.

 

La résolution 242 de l'ONU votée au lendemain de la guerre des Six Jours parle d'un règlement juste du problème des réfugiés.

 

Les accords de paix de Camp David entre Israël et l'Égypte (1979) prévoient que les parties collaboreront pour une résolution prompte, juste et permanente au problème des réfugiés et d'établir une commission pour régler toutes les demandes d'indemnité financières. Il en va de même du traité de paix avec la Jordanie (1994) qui reconnaît les problèmes humains d'envergure causés aux deux parties pare le conflit au Moyen-Orient.

 

La feuille de route du Quartet (les États-Unis, l'Europe, la Russie et l'ONU) parle dans sa phase III d'une solution juste, équilibrée, convenue et réaliste au problème des réfugiés.

 

Une résolution du Congrès et du Sénat américain en 2006 reconnaît la nécessité de prendre en considération les droits des réfugiés juifs des pays arabes au même titre que ceux des Palestiniens. Par le passé, les présidents américains Bill Clinton, Jimmy Carter et le premier ministre du Canada Paul Martin ont soutenu sans ambigüité les droits des réfugiés juifs des pays arabes. En 2013, le gouvernement canadien a entériné les recommandations du comité rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international visant à reconnaître officiellement l'expérience des réfugiés juifs déplacés du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

 

Le processus de reconnaissance du principe que toute négociation de paix devra tenir compte de toutes les populations des réfugiés aura été long. On attend toujours que les états du Proche-Orient se joignent à la reconnaissance des droits de leurs anciens citoyens juifs lésés.

 

 

 

LES RÉFUGIÉS JUIFS ORIGINAIRES DES PAYS ARABES

Maurice Konopnicki

sefarad.org

   

On comptait en 1948, 800.000 Juifs dans les pays arabes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Une génération plus tard, en 1976, la plupart des communautés juives de ces pays avaient disparu, ne laissant rien derrière elles que quelques milliers de Juifs dispersés dans un certain nombre de villes de ces régions. La disparition d'une des plus anciennes communautés juives du monde a été provoquée, en grande partie, par l'intolérance, les discriminations, les lois vexatoires et les persécutions violentes qu'elle a dû subir, depuis les conquêtes de l'Islam. A certaines époques, les Juifs ont bénéficié de la tolérance et de la protection des lois; il leur est même arrivé, dans les pays de la mouvance arabe, de s'élever à des fonctions très importantes. Mais ces périodes furent des exceptions. La proclamation de l'indépendance de l'Etat d'Israël, Etat juif indépendant au Proche- Orient, en 1948, fut d'une part, un prétexte nouveau pour l'intensification et la légitimation des règlements anti-juifs dans les pays arabes, d'autre part, une occasion pour ces pays de se débarrasser des Juifs en leur accordant la permission tacite d'émigrer. Plusieurs Etats arabes ont même dans certains cas encouragé indirectement cette émigration.

 

Au moment de la résolution des Nations Unies sur le partage de la Palestine, des émeutes contre de nombreuses communautés juives se sont produites dans tout le monde arabe. Les violences anti-juives se sont répandues : des synagogues, des maisons, des magasins juifs ont été brûlés et pillés; des centaines de Juifs ont été assassinés dans les rues; des milliers furent emprisonnés pendant des mois comme des criminels. La liberté de leurs déplacements fut contrôlée; l'émigration vers Israël interdite et de nombreux Juifs privés de leur citoyenneté. Les Juifs qui étaient dans le commerce furent spoliés de leurs biens, leurs comptes en banque gelés et leurs propriétés évaluées à des millions de dollars, graduellement confisquées. Comme au cours des siècles précédents, les Juifs furent écartés des administrations gouvernementales ou leur accès au fonctionnariat sévèrement limité. Ils étaient ainsi privés de leurs moyens de subsistance et devenaient des otages dans leur pays d'origine. Ils ne pouvaient plus, en conséquence, continuer à vivre dans ces pays. Les traces des communautés juives florissantes et prospères ont ainsi été totalement effacées à mesure que les Juifs étaient contraints d'émigrer en grand nombre. Le tableau ci-dessous résume éloquemment la disparition des communautés juives des entre 1948 et 1976 .

 

L'évolution du climat politique au Moyen-Orient après la seconde Guerre Mondiale, et la fondation de l'Etat d'Israël ont poussé les communautés juives qui vivaient dans cette région de si longue date, à chercher un refuge contre les persécutions et la sujétion auxquelles elles avaient été soumises de tout temps. Avant cette époque, peu de Juifs avaient quitté les pays arabes malgré l'insécurité et les explosions périodiques de violence de la populace. L'émigration même vers la Palestine, alors sous la domination ottomane, n'assurait pas la sécurité. Tout aussi important était le sentiment d'une affinité profonde avec la culture autochtone, partagé par la majorité des Juifs de ces pays, tout comme le sentiment d'un lien organique avec l'environnement, lien élaboré au cours des siècles et qui éloignait le désir de chercher refuge ailleurs. C'est l'intensification des persécutions, à la suite du nouveau climat suscité par la guerre, qui avait provoqué d'immenses déplacements de populations, et la création de l'Etat d'Israël, qui rendaient inévitable l'exode des Juifs des pays arabes.

 

Cependant, il convient de dénoncer le mythe selon lequel l'antisémitisme du monde arabe ne serait que l'expression d'une opposition au sionisme. Albert Memmi dénonce ce mythe dans l'introduction de son ouvrage Juifs et Arabes (Gallimard, Paris, 1974, p.8.) : "Les propagandistes arabes musulmans proclament que ces conflits sont la conséquence du sionisme… D'un point de vue historique, c'est un pur non-sens, le sionisme ne fut pas à la source de l'antisémitisme arabe. La vérité est tout à fait à l'opposé, comme ce fut le cas en Europe. Israël est la réponse à la répression que les Juifs ont rencontré dans le monde entier, y compris la répression que nous, les Juifs des pays arabes, eûmes à endurer."

 

Ainsi, la très grande majorité des 856.000 Juifs qui vivaient dans les pays arabes en 1948 se sont réfugiés en Israël. Le reste s'est dispersé dans le monde entier. Dans leurs pays d'origine, beaucoup étaient prospères et considérés dans leurs communautés. Ils furent, en fait, expulsés de force et durent abandonner leurs biens personnels et ceux de leurs communautés. La majorité d'entre eux se sont retrouvés en Israël dénués de tout.

 

Quand les Juifs quittèrent les pays arabes, ces gouvernements s'empressèrent de promulguer les décrets appropriés qui leur permettaient de confisquer leurs biens. De sorte qu'à leur arrivée en Israël, ils étaient dépourvus de tout moyen de subsistance et ils dépendaient entièrement du nouvel Etat qui, lui-même, luttait à cette époque pour sa survie. Le jeune Etat, pauvre et dépourvu de ressources naturelles, en butte à de graves difficultés économiques, était également attaqué quotidiennement par des voisins hostiles.

 

Les immigrants arrivaient par centaines de milliers (et beaucoup étaient les rescapés épuisés des camps de la mort nazis et des camps des personnes déplacées). En 1949 seulement, 240.000 immigrants furent accueillis en Israël . De 1948 à 1951, un total de 687.739 immigrants sont entrés dans le pays, c'est-à-dire pratiquement l'équivalent de la population de l'Etat en 1948.

 

Contrairement aux Etats arabes qui avaient laissé aux soins de l'ONU les réfugiés qu'ils auraient dû prendre en charge, Israël et les Juifs du monde s'employèrent, tant bien que mal, à leur intégration. Toutefois, du fait des circonstances, le processus de cette intégration fut long et pénible. Les immigrants étaient dénués de tout et il fallait tout leur fournir. Arrivés en grandes masses, ils durent attendre que les logements pour les abriter et qui faisaient défaut puissent être construits.

 

La ma'abara, le camp de transit (chez les Arabes les mêmes camps étaient nommés "camps de réfugiés ") était la forme la plus fréquente de logement temporaire. Des milliers d'immigrants furent entassés dans des camps étroits composés de baraquements, et de tentes de toute sorte. Souvent les immigrants ne trouvaient à leur arrivée qu'un terrain vide.

 

Le manque de main-d'œuvre à cette époque retarda la construction de logements pour les énormes masses d'immigrants. Ceux-ci n'avaient pas d'autre choix que de construire leurs propres logements avec les moyens du bord. Des familles de dix personnes ou plus furent obligées de s'entasser à l'étroit. Les vivres manquaient aussi et les maladies étaient fréquentes en ces années de détresse .

 

La relation ci-dessous décrit un des aspects des épreuves endurées par les réfugiés juifs venus des Etats arabes, à leur arrivée en Israël.

 

La grande majorité des réfugiés originaires des Etats arabes étaient logés dans des tentes détrempées par les pluies et inondées durant le dur hiver 1949-1950. Les prévisions envisageaient un séjour de quelques semaines seulement dans les camps d'immigrants ; après quoi, les immigrants devaient être transférés à leur domicile définitif. En réalité, toutefois, du fait du très grand nombre des immigrants qui étaient arrivés en Israël, le rythme de ces transferts était insuffisants et la durée du séjour se prolongeait à trois, quatre, puis six ou huit mois…

 

Un des principaux camps d'accueil des immigrants était celui de Roch-Ha'ayin, où se trouvaient au moment du plus haut taux d'occupation, en 1950, quelque 15.000 immigrants étaient yéménites. Ils étaient tous logés dans des tentes, à quinze par trente. Les quelques bâtiments du camp abritaient l'hôpital et les dispensaires, la crèche, la cuisine, le réfectoire et l'école. Beaucoup de ces immigrants étaient arrivés dans un état de faiblesse extrême et la mortalité était élevée ; on comptait parfois jusqu'à 20 morts en un jour. De ce point de vue, la situation s'améliora rapidement ; la mortalité baissa et les gens reprirent des forces. Presque tous souffraient du trachome (98% exactement) au moment où ils sont arrivés au camp de Roch-Ha'ayin. Après quatre mois de séjour et de soins constants, qui étaient souvent administrés contre le gré des parents, cette proportion tomba à 20%. L'état de santé des enfants était également très insuffisant. Beaucoup d'adultes et d'enfants souffraient de maladies vénériennes.

 

En 1951, on comptait encore 256.000 immigrants dans les camps de transit ; c'est-à-dire, le cinquième de la population d'Israël qui comptait alors 1.400.000 habitants.

 

La présence ininterrompue des Juifs en Palestine couvre 33 siècles ; au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Arabie, 25 siècles. Cette présence a suscité des liens moraux et matériels très profonds avec ces pays : 25 siècles de naissances, de mariages, de morts ; de communautés créées, développées puis quittées par décret de déportation ou par la ruine économique ; de foyers, synagogues, écoles, boutiques, construits et reconstruits après chaque pogrome ou catastrophe naturelle ; de routes de commerce parcourues ; de légendes, contes chansons, maximes sur les villes et les villages ; de fêtes et commémorations et solennités distinctes ; de coutumes diététiques, de vêtements, de folklore ; 25 siècles de communautés de docteurs, marchands, artisans, fermiers, poètes, médecins ; de communautés qui représentaient des années de labeur productif et d'amour ; de services rendus au pays ; de création de commerces, de presse d'imprimeries, de banques, de branches entières de l'économie.

 

C'est aussi 25 siècles de combat livrés par les Juifs aux côtés des non-Juifs pour repousser les envahisseurs : aux côtés des musulmans contre les croisés ; aux côtés de Turcs contre Napoléon, des Algériens contre les Espagnols (17e siècle) ; aux côtés de leurs compatriotes de France et de Grande-Bretagne dans les deux guerres mondiales, et dans les luttes de libération nationale des peuples parmi lesquels ils vivaient.

 

Après vingt-cinq siècles de présence juive dans ces pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, 95% des communautés juives ont disparu en l'espace d'une seule génération. En fait, cela n'a été possible que parce que pendant 13 siècles le monde arabe a refusé d'intégrer les Juifs. Les Juifs ont, au contraire, toujours été rappelés à leur statut d'infériorité par des mesures discriminatoires et par la violence ouverte. Ainsi s'est détruit tout sentiment d'égalité ou de sécurité qui aurait dû naître du fait d'une aussi longue cohabitation.

 

"Quoique les Juifs du Moyen-Orient appartiennent à cette région tout autant que les musulmans, la domination de ces derniers ne leur a jamais permis de vivre que dans des conditions de minorité tolérée dans un cadre discriminatoire". Les Juifs ont toujours été considérés comme appartenant à l'échelon le plus bas de la société, ils étaient désignés sous le nom d'asfal al-salfilin, les plus bas parmi les plus bas.

 

Or, les relations entre musulmans et juifs auraient pu être amicales et cordiales. Là où les deux groupes vivaient indépendants, des relations sociales et commerciales se sont nouées. Les Juifs ont souvent joué un rôle important dans les économies de leurs pays et parfois dans leur vie politique. Ils partageaient largement leurs coutumes alimentaires, leurs traditions et leurs croyances; certains saints étaient vénérés par eux en commun. Les souverains musulmans et les autorités religieuses, qui promulguaient les décrets humiliants et d'où venaient les incitations à la violence et à la destruction, prenaient parfois des mesures importantes pour protéger "leurs" Juifs. Mais l'héritage et les structures légales de la discrimination sont toujours présents. Les dispositions de l'Alliance d'Omar ont inspiré toute la législation jusqu'à nos jours et "sont destinés à convaincre les musulmans que les Juifs sont une race inférieure qu'il n'est nécessaire d'accepter et de respecter à un certain degré que pour rester fidèle à l'enseignement du Prophète."

 

Au cours des douze siècles de domination musulmane, les Juifs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont subi des massacres, conversions forcées, confiscations et impôts arbitraires, agressions, accusations fabriquées, lois vexatoires et humiliantes, ainsi que le mépris des masses musulmanes du fait de leur statut inférieur et précaire. Ils ont pourtant survécu. Selon Bernard Lewis : "La situation des Juifs… sous la domination musulmane était très éloignée de l'utopie interconfessionnelle imaginée par les apologistes contemporains aux idées romantiques ; mais elle leur permettait de survivre et parfois de prospérer. Les persécutions contemporaines des juifs dans les pays arabes, sont légitimées par l'Islam ; elles résultent de la xénophobie nationaliste, et sont nourries par une propagande antisémite intense ; elles ont rendu la vie des Juifs, et certainement leur bien- être, impossibles dans la plupart des pays musulmans. " "L'ancienne tolérance a disparu et la nouvelle légalité s'est révélée être une tromperie. "

 

Dans certains pays, les gouvernements eux-mêmes sont responsables de la diffusion d'une propagande virulente et de la dégradation de la situation sociale, économique et politique des Juifs, qui se sont trouvés soumis à des restrictions de plus en plus sévères et à des humiliations ; ils ont aussi été victimes d'agressions brutales et fréquentes de la population excitée.

 

Même les pays arabes où les autorités étaient libérales ne pouvaient garantir entièrement la sécurité des Juifs face aux attaques de la populace, ou les protéger contre les nationalisations et les réformes économiques qui les privaient de leur place dans la vie économique. Les juifs pouvaient également constater le sort réservé aux autres minorités non-musulmanes et non-arabes dans les pays arabes qui étaient devenus indépendants. "L'année même où l'Irak avait obtenu son indépendance entière fut marquée par le massacre des Assyriens (1933)… Celui-ci fut suivi par des expéditions contre les Kurdes et par des exactions contre le petit peuple Yezedi qui vivait dans les montagnes de l'Irak du Nord depuis des siècles. " Le demi-million de Kurdes qui vivent en Syrie sont en butte à des nombreuses restrictions de leurs droits civiques, depuis 1962.

 

 

ACTUALITÉ

 

 

ISRAËL: 37 SUSPECTS ARRÊTÉS PAR LES AUTORITÉS                                             

POUR INCENDIES CRIMINELS

I24, 27 nov, 2016

 

La police israélienne a annoncée dimanche l'arrestation de 37 personnes, dont 18 Arabes israéliens, soupçonnées d'être à l'origine d'incendies criminels, au cours des derniers jours. Certains suspects auraient avoué des "revendications nationalistes".

 

Par ailleurs, les pompiers israéliens, aidés par d'équipes venus de l'étranger, sont finalement parvenus à éteindre soir l'ensemble des incendies qui se sont déclarés ces derniers jours sur l'ensemble du pays, mais le risque de reprise des flammes "reste élevé", selon les soldats du feu.

 

De nouveaux foyers se sont déclarés dans la matinée dans la forêt de Huravit, près de Kiryat Malachi, à quelques kilomètres d'Ashdod et près de l'implantation juive d'Oranit en Cisjordanie, à proximité de la ligne verte.

 

Cette vague d'incendies sans précédent a provoqué des dégâts importants : l'Autorité israélienne de la Nature et des Parcs a estimé dans un communiqué que plus de 13.000 hectares de forêts et de buissons ont brûlé ces derniers jours en Israël et en Cisjordanie.

 

Par ailleurs, 700 maisons ont été endommagées ou détruites, selon les premières estimations des autorités citées par les médias.

 

La municipalité de Haïfa, dont près de 200 habitants sont sans-abris, a précisé que 1.784 logements avaient été touchés dans la ville par les incendies, dont 572 ne sont plus habitables. Selon les premières estimations, les dégâts à Haïfa sont estimés à 120 millions de dollars.

 

 

LES DIRIGEANTS PALESTINIENS DEPLORENT LA PERTE DU “CAMARADE” CASTRO

Tamar Pileggi

Times of Israel, 27 novembre 2016

 

Les dirigeants palestiniens ont rendu hommage samedi à Castro, un partisan de longue date de la cause palestinienne et camarade de lutte contre « l’impérialisme sioniste ».

 

Castro a été salué par différents groupes de l’Autorité palestinienne pour son étroite relation avec le dirigeant palestinien décédé Yasser Arafat, et son soutien précoce à la « résistance armée » contre Israël.

 

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un groupe terroriste palestinien de mouvance socialiste et laïque, a été l’une des premières organisations à déplorer la mort de Castro, dans un communiqué qui a rendu hommage au dirigeant cubain pour son soutien « constant aux peuples opprimés dans le monde dans leur confrontation contre l’impérialisme, le sionisme, le racisme et le capitalisme. »

 

« Cuba a été aux côtés du peuple palestinien et de son mouvement de libération dans tous les aspects de la lutte internationale, en construisant une alliance révolutionnaire pour un mouvement collectif contre l’impérialisme, le colonialisme, et sa manifestation spécifique en Palestine, le sionisme », a déclaré le FPLP dans un communiqué publié samedi sur sa page Facebook.

 

« Le sionisme a été une arme cruciale de l’oppression raciste, un fait reconnu par Fidel Castro et le peuple et l’Etat cubain. »

 

Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a salué un « défenseur acharné […] de la justice dans le monde. »

 

Le Conseil national de Palestine, l’union palestinienne démocratique et le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) ont également publié des communiqués déplorant la mort de l’icône révolutionnaire.

 

Selon l’agence de presse palestinienne Maan, le secrétaire général du FDLP, Nayif Hawatmeh, a déclaré samedi que « le départ du camarade, du dirigeant, de l’ami, du grand révolutionnaire, du patriote et du nationaliste Fidel Castro est une grande perte pour toutes les forces révolutionnaires et nationalistes dans le monde. »

 

Castro était un fervent partisan de l’auto-détermination palestinienne, et a souvent critiqué durement les politiques d’Israël à l’égard des Palestiniens.

 

En 1973, suite à la guerre de Kippour, Castro avait unilatéralement rompu les relations diplomatiques avec Israël alors qu’il cherchait à renforcer ses relations avec les états arabes au sein du Mouvement des non-alignés.

 

Castro a développé des relations personnelles et diplomatiques avec Arafat, et, pendant une visite en 1974 à La Havane, avait remis au dirigeant palestinien la médaille de la baie des Cochons, l’une des plus hautes décorations du pays, pour sa « lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme. »

 

Dans les années 1980, le Cuba de Castro avait soutenu l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et fourni un soutien militaire au Fatah, et avait entraîné les terroristes palestiniens pendant la première intifada en 1987.

 

En 2014, il avait accusé Israël de commettre un « Holocauste palestinien à Gaza », et décrit l’offensive militaire contre le Hamas et les groupes terroristes de l’été 2014 comme une « nouvelle forme répugnante de fascisme ».

 

Pendant un bref moment de conciliation, Castro avait cependant déclaré en 2010 au journaliste américain Jeffrey Goldberg, de The Atlantic, qu’Israël avait « sans aucun doute » le droit d’exister en tant qu’Etat juif, et qu’il n’avait « rien d’autre que de la compassion » pour la persécution des juifs dans l’histoire.

 

 

TRISTE! UN SOMMET DE LA FRANCOPHONIE

À MADAGASCAR SANS ISRAËL.

Eyal Kaplan

Israel Valley, 27 nov., 2016

 

 

N’ayant aucune chance d’être accepté en raison de l’opposition violente de pays particulièrement antisémites (nombreux pays arabes) et antisionistes (Amérique du sud et Europe), Israël n’a toujours pas demandé son adhésion à la Francophonie.

 

En 2007, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait pris l’initiative de demander à des personnalités politiques de soutenir l’entrée d’Israël dans la francophonie. Plusieurs candidats à l’élection présidentielle française de 2007 l’avait soutenue, dont François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, ou d’autres personnalités, comme Bernard Pivot. Israël a toutefois le statut de membre associé de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

 

A SAVOIR. Le sociologue Eliezer Ben Rafael distingue quatre types de francophonies en Israël. La francophonie d’Afrique du Nord, au sein de laquelle uniquement les couches aisées ont maintenu une certaine pratique du français, aux côtés de la pratique d’autres langues. Une francophonie d’élites venues de pays où le français jouait le rôle de marqueur social : cette francophonie a tendance à disparaitre.

 

Il y a également la francophonie de certains Israéliens nés en Israël qui apprennent le français de manière instrumentale, pour atteindre des objectifs précis[réf. nécessaire]. Enfin il existe une nouvelle francophonie transnationale constituée des nouveaux immigrants français qui ont des caractéristiques sociologiques très particulières. Après un déclin de la francophonie en Israël, elle connait un certain renouveau, porté notamment par ce dernier groupe.

 

Selon RFI : “Deuxième jour ce dimanche 27 novembre pour le sommet de la Francophonie à Madagascar. Plusieurs annonces sont attendues dans la journée comme le nom du prochain pays hôte pour l’édition 2018 où encore les nouveaux admis à rejoindre à l’OIF. Cette année, il y a cinq candidats et leur sort semble déjà scellé”.

 

Avec l’envoyée spéciale à Antananarivo de RFI, Paulina Zidi :"Dès ce dimanche, la grande famille de la francophonie comptera quatre nouveaux membres. En effet, quatre candidatures ont été retenues lors la séance plénière de samedi. Si rien ne doit être officialisé avant les conclusions du sommet ce dimanche, les décisions ont déjà fuité.

 

La première délégation à avoir été fixée sur son sort est celle de l’Ontario, admise à l’OIF en tant que membre observateur. Une victoire que n’ont pas pu garder secrète bien longtemps les membres de la délégation canadienne qui dès la fin d’après-midi célébraient l’évènement sur les réseaux sociaux. Même résultat pour la Corée du Sud, l’Argentine et la Nouvelle-Calédonie, une candidature qui était soutenue par la France.

 

En revanche, concernant le dernier dossier, celui de l’Arabie saoudite, cette demande adhésion n’a pas été retenue car elle est incomplète. Elle est donc reportée au prochain sommet en 2018 et fera l’objet avant d’un examen par une commission de l’OIF".

 

Shabbat shalom

 

 

 

 

 

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