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L’ÉTRANGETÉ DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE: LORSQUE LES ARBRES CACHENT LA FORÊT

 

 

 

 

 

 

L'optimisme mal placé d'Obama,
concernant le Moyen-Orient

Daniel Pipes
National Review Online, 25 octobre 2011

Version originale anglaise: Obama's Misplaced Mideast Optimism

Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert

Commentant avec assurance l'exécution du vieux dictateur de la Libye, Barack Obama a déclaré que «la mort de Muammar al-Kadhafi a montré que notre rôle dans la protection du peuple libyen, et dans l'aide à se libérer d'un tyran, était la bonne chose à faire.» A propos de sa propre décision de retirer toutes les troupes américaines d'Irak d'ici deux mois, Obama a affirmé que «En Irak, nous avons réussi dans notre stratégie pour mettre fin à la guerre.» Il a ensuite tiré des conclusions triomphalistes de ces développements, se vantant qu'ils montrent que «la marée de la guerre se retire» et que «nous avons de nouveau le leadership américain dans le monde.»

 

C'est tellement commode: comme Obama n'a pas aimé que les politiques nationales (en particulier concernant les soins de santé et l'emploi) fassent baisser sa popularité, il revendique maintenant les succès de politique étrangère. Les attachés de presse du parti démocrate vantent ses réalisations internationales: «Les terroristes et les dictateurs», dit-on, «privés d'opposition parlementaire, n'ont pas de défense efficace contre Barack Obama.»

 

Mais le Moyen-Orient enseigne à être prudent; beaucoup de choses vont probablement aller mal en Libye et en Irak. Obama, je le prédis, se repentira de ses vantardises irréfléchies.

 

En Libye, il est difficile de savoir qui sortira en position dominante au sein du Conseil national de transition pour tenter de gouverner le pays. Deux figures représentent les alternatives probables. Mahmoud Jibril (né en 1952, aussi connu comme étant Mahmoud Gebril ElWarfally) a servi comme Premier ministre par intérim du Conseil National de Transition. Il a obtenu un doctorat (PhD) en sciences politiques de l'Université de Pittsburgh, où il a enseigné la planification stratégique. Il a publié dix livres, y compris le livre à succès Imagerie et idéologie dans la politique américaine envers la Libye, 1969-1982, et a fondé une société éponyme* [*de son nom] de formation professionnelle et de consultation en management

 

En revanche, Abdel-Hakim Belhaj (né en 1966), chef militaire de Tripoli, s'est rendu en Afghanistan en 1988 pour combattre les Soviétiques, a servi comme chef du Groupe libyen de lutte islamique, a été arrêté en 2004 par la CIA qui l'a remis à Kadhafi, lequel l'a emprisonné jusqu'en 2010.

 

Les différences entre les deux pourraient difficilement être plus grandes: un dirigeant libyen qui a occupé un poste universitaire prestigieux aux États-Unis tandis que l'autre prétend avoir été torturé par la CIA. L'un veut intégrer la Libye dans un ordre guidé par l'Occident, l'autre rêve d'un califat restauré.

 

En même temps que Belhaj déclarait sa loyauté envers le CNC sous [la direction de] Jibril, il résistait également à ses efforts pour prendre le contrôle des unités militaires. Comme Patrick J. McDonnel du Los Angeles Times l'exprime avec tact et délicatesse, «Savoir comment fonctionnera exactement la relation entre les dirigeants civils et les différentes unités militaires demeure encore inexpliqué.» Plus troublant encore, le fait que Jibril ait annoncé sa démission dimanche, juste comme le président du CNT a appelé à une constitution «basée sur notre religion islamique.» Si la Libye vire vers les islamistes, Obama se languira de Kadhafi.

 

En Irak, la déclaration d'Obama concernant la cessation de la guerre rappelle le discours amplement ridiculisé de Bush, discours «Mission accomplie» du 1er mai 2003, quand il avait prématurément annoncé que «Dans la bataille de l'Irak, les États-Unis et nos alliés l'ont emporté», juste quand la vraie guerre venait à peine de commencer. Avec un retrait des forces américaines maintenant, Téhéran peut sérieusement commencer à prendre le contrôle du pays et le transformer en une satrapie (l'ancien mot persan pour une forme de gouvernement subordonnée).

 

En dépit des avertissements américains, Téhéran interfère déjà dans la politique de l'Irak, commandite des milices, soutient le terrorisme, et a envoyé ses propres forces dans le pays – et il se prépare à faire plus. Comme Max Boot l'écrit, le retrait des troupes américaines signifie que les «risques d'un échec catastrophique en Irak aujourd'hui augmentent sensiblement. La Force Qods iranienne doit être en train de se lécher ses babines, car nous quittons maintenant l'Irak, étant dans le fond sans défense contre ses machinations.» Bagdad tente d'apaiser les menaces iraniennes ; par exemple, son chef de cabinet a proposé une organisation de sécurité régionale avec Téhéran.

 

Si les efforts iraniens réussissent rapidement, ils pourraient causer des dommages importants aux perspectives électorales d'Obama d'ici un an. «Qui a perdu l'Irak?» pourrait devenir un puissant cri de guerre républicain. Le fait qu'Obama ait déclaré que les efforts américains pour stabiliser l'Irak étaient un «échec complet», déjà en 2007, le met en position d'endosser la responsabilité pour cet échec même.

 

Même si l'Irak résiste jusqu'aux élections américaines en 2012, je prédis que dans 5-10 ans les efforts américains en Irak (et, de même, en Afghanistan), avec toutes ces dépenses et vies humaines perdues, n'auront abouti à rien. Lorsque les futurs analystes chercheront ce qui n'avait pas marché, ils pourraient bien concentrer leur attention sur les déclarations paumées d'Obama.

 

Comme Belhaj va probablement l'emporter sur Jibril, il en sera ainsi de l'Iran sur l'Irak. Si cela arrive, Obama et les démocrates vont regretter l’excès de confiance à courte vue d'aujourd'hui

Révolutions arabes:
l'incroyable aveuglement occidental

Sorel Zissu
upjf.org, 27 Octobre 2011

Décidément, les démocraties occidentales souffrent d’une cécité doublé d’amnésie historique répétitive et d’autant plus inquiétante. Ce qui n’est pas étonnant, vu le triste niveau de nos élites politiques actuelles, mais ceci ne peut pas nous laisser indifférents car il s’agit simplement de l’avenir de notre civilisation. A d’autres époques, malgré la même cécité des pouvoirs (voir les années 1930) il y avait quelques rares personnalités politiques et surtout des intellectuels et journalistes clairvoyants pour tirer la sonnette d’alarme, pour alerter l’opinion publique sur les dangers à venir.

 

Depuis le début de l’année 2011 et l’irruption des révoltes dans plusieurs pays arabes, nous assistons à un spectacle ahurissant de louanges presque unanimes sur l’arrivée certaine et immédiate de la démocratie dans l’ensemble des pays arabes, déclarations dithyrambiques de la majorité des journalistes et politiques.

 

Regardons la réalité qui commence à se concrétiser peu à peu. Si le monde arabe n’est pas un monde monolithique, chaque pays ayant des particularités spécifiques, un socle commun les réunit: une forte imprégnation de la religion dans la vie de tous les jours, religion qui ne reconnait pas une séparation entre le spirituel et le temporel, même plus, pour une partie des mouvements s’y référant, il s’agit d’une idéologie basée sur la suprématie d’un mode de vie archaïque, dicté par le Coran et les Hadiths (recueil de la vie et des préceptes du Prophète). Il s’agit des mouvements wahhabites-salafistes et surtout de l’idéologie des Frères Musulmans.

 

Or, le monde libre connaissait bien (ou aurait dû connaitre) les leçons du passé: la révolution iranienne et l’arrivée au pouvoir du Hamas à Gaza. Si la deuxième est explicable par le haut degré de corruption du laïque Fatah, il est intéressant d’analyser succinctement la révolution iranienne; elle fut le résultat d’une coalition des forces hostiles au Chah, comprenant les islamistes mais aussi des fortes composantes laïques comme les nationalistes, les communistes et autres, d’essence démocratique. Quel fut le résultat? Les islamistes purs et durs, suivant l’exemple bolchévique (quelle ironie de l’histoire!) ont éliminé politiquement tous les autres, condamnés à la disparition pure et simple. Mais, même si on prend en compte un oubli total, nos dirigeants auraient mieux de faire attention à une définition importante et prémonitoire de ces révoltes: «Un mouvement de libération islamique». Voici comment le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié en février dernier l’essor du Printemps arabe et il sait de quoi il parle…

 

Aujourd’hui, pour le monde arabe, les choses commencent à prendre des voies similaires, bien que pas identiques. Si en Tunisie et Égypte, la révolte populaire fut initiée et menée au début par des jeunes instruits, généralement sans aucune tendance religieuse, les islamistes ont rapidement pris le train en marche; il s’agit des Frères Musulmans en Égypte et de l’Ennahda en Tunisie. Or, les forces islamistes dans ces pays, sont partout les mieux organisées, financées (car bénéficiant d’une manne financière provenant de l’Arabie Saoudite et des pays du Golfe) leurs permettant la création des réseaux d’aides sociales et caritatives, des écoles coraniques avec des prédicateurs et des militants embrigadés, bien formés et souvent même armés.

 

A ce jour, nous ne connaissons pas encore les résultats définitifs des élections tunisiennes, mais Ennahda parait avoir une large majorité relative, ce qui les obligerait de diriger en coalition avec deux partis de gauche, alliance contre nature. Quelle serait la force de ces partis laïques, de création récente, sans une base militante, sans des programmes cohérents et surtout sans des ressources financière capable de faire la balance avec les islamistes? La politique prudente d’Ennahda, avec des attitudes lénifiantes et capables d’endormir autant le monde occidental que les gens inquiets devant leur succès, est une stratégie gagnante. Or, la réalité socio-économique de la Tunisie, sans ressources propres, avec un chômage qui ne pourra que s’aggraver, leur permettra d’agir assez rapidement pour prendre le pouvoir seul, jetant l’opprobre sue les autres partis, et instaurer la dictature islamique.

 

En Égypte, l’armée toujours au pouvoir, essaie de tergiverser, de gagner du temps, mais une alliance avec les Frères Musulmans parait se profiler à l’horizon. Donc on pourrait prévoir une nouvelle dictature islamo-militaire. Ce que nous constatons déjà, comme partout ailleurs, les boucs émissaires sont les chrétiens coptes qui sont encore plus les victimes désignées.

 

La Libye, avec la déclaration du dirigeant du CNT concernant l’application de la charia comme base de la future constitution n’est pas une surprise : dans un pays tribal, éclaté, le seul plus petit dénominateur commun c’est la religion, même sous l’expression la plus rétrograde.

 

En Syrie, nous regardons le spectacle sanguinaire qui oppose le clan Assad et ses alliés aux forces sunnites et kurde qui essaient de prendre leur revanche; quel sera le vainqueur, il est encore trop tôt pour le connaitre, mais à mon avis le temps est compté pour Assad et consorts. Et la conséquence immédiate sera le massacre ou l’exil des chrétiens syriaques, allié des alaouites du clan Assad. Bis repetita des scénarios connus: le génocide arménien par les turcs «progressistes» en 1915, le massacre des chrétiens en Irak tout récemment, la disparition progressive des chrétiens de tout le Moyen Orient, terre originelle du christianisme…

 

Ce qui est le plus difficile imaginable, c’est l’ignorance doublé d’un angélisme béat de soi-disant spécialistes de l’islam et de certains dirigeants politiques.

 

Un seul exemple, un «islamologue» surgi de nulle part, M. Mathieu Guidère, qui fait des déclarations d’une niaiserie et d’une méconnaissance du monde musulman qui dépassent l’entendement. Dans une interview au Figaro, il soutient que «Dans le monde musulman, tous les États, à l’exception de la Tunisie, font référence à la charia» oubliant la Turquie kémaliste (qui malheureusement, tend inexorablement vers un islamisme, soft pour l’instant).

 

Ignorant ou menteur, il soutient que la polygamie est légale dans tous les pays musulmans sauf la Tunisie (totalement faux) mais qu’elle n’est pas pratiquée par manque de moyen à part les pays du Golfe. Demandez aux Maliens, Sénégalais et d’autres pays d’Afrique dont nous avons même importé en France des familles polygames! Et ce n’est pas fini: d’après notre islamologue auto-désigné, «une situation à l’iranienne est impossible en Tunisie, un État sunnite, qui n’admet donc pas le leadership des religieux sur le politique» C’est le comble, l’Arabie Saoudite ne fait pas partie du monde sunnite, M. Guidère?

 

Je cite la déclaration majeure de Mathieu Guidère, qui fera date dans l’histoire des plus grandes inepties: «Ainsi, la Libye prend le chemin d’une démocratie musulmane», cité dans un article de l’hebdomadaire Le Point.

 

Heureusement que des gens qui ne se prétends «spécialistes islamologues» mais des simples citoyens tunisiens ont une vision plus claire et perspicace e la situation: d’après l’internaute tunisienne Latifa, le parti Ennahda utilise la religion «comme une arme pour détruire la civilisation laïque et progressiste de la Tunisie mais aussi et surtout pour affaiblir ‘la femme tunisienne’».

 

Revenant à la mainmise islamiste sur les pays du pourtour méditerranéen, on ne peut pas éviter de regarder et analyser la réalité de leurs répercutions sur notre continent et particulièrement pour la France. Mais ceci fera l’objet d’un article prochain

Après le printemps, l'hiver
Richard Martineau
Martineau.blogue.canoe.ca, 27 Octobre 2011

Décidément, le printemps arabe n’a pas duré longtemps.

 

Non seulement les frères musulmans ne cessent de gagner du terrain en Égypte, mais les barbus ont remporté les élections en Tunisie et la Lybie sera assujettie à la loi islamique.

 

C’est ce qu’on appelle changer quatre trente sous pour une piastre…

 

DES RADICAUX MODÉRÉS

 

Que disaient nos experts en politique internationale, déjà?

 

Ah oui: « Nous assistons à une révolution post-islamiste… » (Le Monde)

 

Bravo pour la justesse de votre analyse, les amis! Votre clairvoyance passera à l’histoire. Si vous continuez comme ça, on va vous transférer à la météo…

 

La meilleure de la semaine est la déclaration du parti islamiste tunisien, le Ennahdha. «Ne craignez rien, nous sommes des modérés…», a dit leur leader.

 

C’est comme je vous disais: «N’ayez pas peur, je suis un homophobe modéré», ou «Bonne nouvelle, le nouveau chef du KKK est un raciste modéré. Il veut juste fouetter les Noirs au lieu de les pendre…»

 

Ça vous réconforterait?

 

UN NON-SENS

 

«Islamiste modéré» est un oxymore (deux mots qui se contredisent), au même titre que «cigarettes légères» ou «Ontario nightlife».

 

Ça n’existe tout simplement pas.

 

Un islamiste est une personne qui manipule l’Islam à des fins politiques. En quoi cela peut-il être une bonne nouvelle?

 

Ce qui s’est passé en Tunisie pose une question épineuse: devrait-on permettre à des formations anti-démocratiques de prendre part à des élections démocratiques?

 

N’est-ce pas un non-sens?

 

C’est comme si on permettait à un athée de briguer la direction d’une organisation islamiste!

 

«L’islamisme permettra de stabiliser ces pays, a dit un expert. C’est ennuyant, mais c’est un passage obligé si on veut finir par instaurer la démocratie dans cette région du monde …»

 

Aurait-on dit ça du nazisme dans les années 40?

Un simple soldat
Joseph Facal
Josephfacal.org, 25 Octobre 2011

Je veux vous parler d’une affaire qui n’a pas été creusée comme elle aurait dû l’être. Vous allez hurler, mais j’ai l’habitude.

 

La semaine dernière, le gouvernement israélien a accepté de libérer près de 1000 prisonniers palestiniens en échange du soldat Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis cinq ans.

 

À la radio, j’écoutais le porte-parole du Hamas se réjouir de cette victoire de la «fermeté» affichée par son mouvement. Nous avons, disait-il, obtenu satisfaction sur «tous les points». Son ton était strictement militant, militaire, implacable, tranchant comme une lame de rasoir.

 

Pour lui, c’était un troc, un marché avantageux. On déplace des pions sur un échiquier pour améliorer sa position. Il n’y avait strictement aucune considération humanitaire ou morale dans son propos.

 

Du côté israélien, certains ont trouvé que l’État hébreu payait cher pour ramener Shalit à la maison: 1000 contre un! On libère des gens qui ont du sang civil sur les mains en échange d’un simple soldat, devenu certes un symbole, mais sans la moindre importance stratégique sur le terrain.

 

Au cœur de la position israélienne, il y avait cependant un principe moral en jeu, en même temps qu’un élément de doctrine militaire.

 

Toute vie humaine, même la plus humble, a une valeur précieuse. Le prix pour la sauver ne se mesure donc pas strictement en termes tactiques. L’armée, elle, n’oublie jamais un des siens derrière les lignes ennemies tant qu’il y a un espoir de le ramener.  

 

D’un côté, on met des AK-47 dans les mains d’enfants de huit ans et on envoie des jeunes filles se faire exploser au milieu d’une foule. De l’autre, on se cramponne à l’idée que la vie de l’un des nôtres, même modeste, est précieuse.

 

Certes, toutes les guerres sont atroces et tous les camps commettent des «bavures». Et d’un point de vue militaire, la vie d’un ennemi vaut moins que celle de l’un des nôtres.

 

Mais il y a ici, entre les deux belligérants, clairement exposée, une différence morale, éthique, philosophique, qui porte sur la conception même de ce qu’est un être humain. La vie humaine n’a pas la même valeur dans les deux camps.

 

J’ai songé spontanément au magnifique film de Steven Spielberg Saving Private Ryan. Après le débarquement en Normandie, en 1944, l’armée américaine envoie un commando en zone hostile pour trouver et ramener le jeune soldat Ryan. Il n’a aucune importance stratégique, mais sa mère a déjà perdu trois de ses quatre fils. On y va par humanité, pas par calcul politico-militaire.

 

Ne changeons pas de sujet ici. La question n’est pas de savoir si le peuple palestinien a droit à son pays ou si on a le droit de critiquer Israël: oui et oui. Les familles palestiniennes étaient sans doute aussi heureuses de retrouver les leurs que la famille de Shalit.

 

Il s’agit seulement de voir et d’admettre qu’entre le Hamas et Israël, entre l’islamisme radical et cette démocratie certes imparfaite, il y a une différence fondamentale de valeurs: pas seulement sur le prix d’une vie, mais plus largement, sur la liberté d’expression, sur l’égalité des sexes, sur la place du droit, sur la protection des minorités, sur la démocratie, etc.

 

Malgré ses défauts, Israël est un morceau de notre civilisation. 

 

Les islamistes sont parmi nous
Eric Duhaime
blogues.canoe.ca/ericduhaime, 23 Octobre 2011

La récente publication de l’essai Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident par Djemila Benhabib soulève les passions. L’auteure prévient les Québécois contre l’Islam politique, à qui notre multiculturalisme servirait de cheval de Troie.  La Québécoise d’origine algérienne accuse aussi Québec solidaire et le Fédération des femmes du Québec de s’acoquiner avec cette mouvance islamiste.

 

La gauche n’apprécie évidemment pas la critique. Plutôt que de se demander s’ils ne jouent pas effectivement le rôle «d’idiots utiles», ces bienpensants attaquent sauvagement Madame Benhabib, la qualifiant «d’hystérique», de «Jeanne d’Arc» ou «d’alarmiste».

 

TÊTE DANS LE SABLE

 

Selon cette go-gauche, la menace ou le danger de l’islamisme ne serait que fiction ou fabulation chez-nous. Le chroniqueur Patrick Lagacé écrit même: «je ne perçois pas d’islamisation galopante ici, maintenant.» Son collègue Marc Cassivi ajoute que l’opinion de Benhabib est  à prendre avec une bonne poignée de sel dans le contexte québécois.»

 

Avant d’écrire de telles inepties, est-ce que ces gens consultent de temps à autre les médias dans lesquels ils ont le privilège de travailler?

 

PENDANT CE TEMPS

 

Uniquement au cours des derniers jours, voici une courte liste non exhaustive d’évènements survenus «ici, maintenant»:

 

– Mardi et mercredi, à Québec, l’Assemblée nationale adopte deux motions pour s’opposer à la tenue à Montréal d’une conférence de l’Islamic Education and Research Academy en raison des propos misogynes, antisémites et homophobes des conférenciers invités;

 

– Jeudi s’ouvrait, au Palais de Justice de Montréal, le procès de Mouna Diab, militante musulmane bien connue notamment parce qu’elle faisait partie de la délégation des huit femmes voilées dépêchées à Hérouxville pendant la crise des accommodements raisonnables pour montrer un visage «modéré». Madame Diab est présentement accusée de trafic d’armes d’assaut vers le Liban;

 

– Jeudi, au Palais de justice de Kingston, s’ouvrait le procès d’une famille montréalaise d’origine afghane, les Shafia, accusée d’un crime d’honneur s’étant soldé par la mort de trois jeunes filles et de leur mère;

 

– Vendredi matin, dans l’émission Franchement Martineau, un téléspectatrice, Aïcha, appelle en ondes pour manifester sa sympathie à la lapidation des femmes et des hommes adultères, défendre le port du voile pour les fillettes de quatre ans, tout en justifiant les pires châtiments contre les homosexuels;

 

– Vendredi soir, la conférence islamiste, originellement prévue à l’Université Concordia, se tenait à la mosquée al Rawdah, administrée par la Muslim Association of Canada qui se revendique de l’idéologie totalitaire des Frères musulmans. Plus de 150 musulmans ou convertis y participèrent.

 

RÉVEILLEZ-VOUS!

 

Combien de conférences islamistes, de musulmanes «modérées» arrêtées pour trafic d’armes, de néo-québécoises sympathiques à la lapidation ou de barbares crimes d’honneur commis avant que nos «idiots utiles» de la gauche se réveillent et réalisent qu’on doit prendre la menace islamiste en terre québécoise au sérieux? Faut-il attendre un acte terroriste majeur?

 

Heureusement qu’on a des Djemila Benhabib pour informer et conscientiser les Québécois. Malheureusement, il semble qu’il faudra encore plus d’horreurs pour ouvrir les yeux d’une certaine élite aveuglée par son idéologie complaisante. Une vraie amitié envers la communauté musulmane du Québec appelle pourtant à condamner ses courants les plus extrémistes

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