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PENDANT QUE L’IMPASSE DE LA CRISE SYRIENNE PERDURE, L’ANTISÉMITISME EN FRANCE S’AMPLIFIE

 

 

 

 

 

 

 

Impasse dans la crise syrienne

Jacques Neriah

Le CAPE de Jérusalem, 22 avril 2013

 

Après deux longues années de guerre nous constatons que les structures du régime sont toujours solides pour pouvoir maintenir un conflit armé permanent malgré le fait qu’une grande partie du pays est tombée dans les mains des rebelles. 

 

Certains observateurs rappellent que la guerre civile syrienne a débuté en réalité en 1980, lors de la prise d’assaut sanglante de l’école militaire d’Alep par un groupe des Frères musulmans. La réaction du président Hafez el Assad fut le massacre tristement célèbre de 20 000 membres de la confrérie musulmane installés à Homs et Hama.

 

Aujourd’hui, en dépit de la guerre d’usure, la coalition qui entoure Assad fils demeure assez forte pour pouvoir gouverner et assurer à sa population une vie quotidienne plus au moins “normale”. Précisons que toutes les informations sur la crise syrienne proviennent de différentes sources et ONG souvent opposées ; celle connue sous le nom d’« Observatoire syrien des droits de l’Homme » est devenue privilégiée bien qu’elle soit manipulée par les Frères musulmans.

 

Avec les combats qui ravagent le pays, les Etats-Unis et l’Europe se trouvent devant un énorme dilemme, une mission quasiment impossible : d’une part, ils souhaitent la chute rapide du président Assad mais d’un autre côté, ils s’opposent à l’installation d’un régime islamiste qui sera pire que celui qui a succédé à Moubarak en Egypte ou à Ben Ali en Tunisie.

 

Israël fait face au même dilemme. Jérusalem souhaite mettre un terme à “l’Axe du Mal” dirigé par l’Iran mais en fait réalise qu’un nouveau régime islamiste, lié à Al Qaïda et possédant un arsenal militaire syrien considérable, serait un véritable cauchemar.

 

Pour l’heure, rien à l’horizon ne prédit un cessez-le-feu, un compromis pour mettre fin aux hostilités et arrêter l’effusion de sang, ou une capitulation de l’un ou de l’autre camp.

 

Certes, Assad réussit à survivre, mais il n’est pas en mesure de mater la rébellion. L’économie du pays est en ruine et les zones touchées par la guerre civile sont sous les décombres. Des centaines de milliers de Syriens se refugient dans des camps installés en Jordanie, au Liban et en Turquie.

 

Le régime d’Assad est mis au ban de la société des nations et condamné dans tous les forums internationaux. Assad a survécu grâce à ses propres structures du pouvoir et à sa force militaire, mais surtout en raison du soutien de la Russie, de la Chine, et plus particulièrement de l’Iran et du Hezbollah.

 

Au cours de ces deux dernières années, les rebelles n’ont toujours pas réussi à conquérir une seule grande ville ni un aéroport international. Assad a fait usage de toutes ses armes pour assurer le contrôle des sites et des infrastructures stratégiques. Il a utilisé sa force aérienne et son artillerie, notamment des missiles Scud. Selon certaines informations, il aurait mis en service même des armes non-conventionnelles dont des armes chimiques. 

 

L’Armée Libre syrienne (ALS) n’est point protégée par les raids aériens massifs que lance souvent Assad et elle se trouve en grande difficulté pour mettre un terme au flux d’armes en provenance d’Iran. La revendication de l’ALS d’imposer une zone exempte de vols aériens au nord du pays et l’extension d’une zone protégée par le déploiement de missiles Patriot au sud de la Turquie a été également rejetée par les Etats-Unis.

 

Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry avait demandé à Bagdad d’arrêter l’acheminement d’armes iraniennes à travers l’espace aérien irakien mais toutes ses démarches furent vaines.

 

La grande rébellion populaire tant espérée contre Assad s’est estompée. Certes, l’ALS représente toujours une menace réelle au régime comme les islamistes et Salafistes proches d’Al-Qaïda, armée et financée par le Qatar. Des volontaires et mercenaires venus d’Europe, d’Afrique du Nord (Libye et Tunisie), du Liban, d’Irak, de Jordanie et d’Egypte et même d’Extrême-Orient, dont la Chine, sont omniprésents sur le sol syrien et provoquent frictions et affrontements quotidiens avec l’ALS. Dans ce contexte, on peut comprendre les hésitations et la prudence des puissances occidentales et leur reconsidération de fournir à l’ALS des armes et des munitions sophistiquées.

 

La coalition nationale syrienne (CNS) établie à Istanbul en 2011 par l’AKP, le parti islamiste turc – à l’instar du Conseil national de transition en Libye (CNTL) –a été et restera sans doute un organisme non représentatif du peuple syrien, malgré les efforts déployés par le Qatar, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis pour le remplacer au régime d’Assad.

 

Le conflit syrien a suscité de vives tensions entre sunnites et chiites au Liban. Des affrontements armés ont eu lieu, surtout à Tripoli, entre les partisans de l’ancien Premier ministre Saad Hariri parrainés par l’Arabie saoudite et le Qatar et les militants chiites d’Assad appuyés par le Hezbollah. Cette situation explosive, a provoqué la démission du Premier ministre libanais Mikati et les pressions du Hezbollah paralysent la gestion du pays du Cèdre.

 

Quant à la Jordanie, bien que le royaume hachémite fût épargné à ce jour du “printemps arabe” et de l’agitation sociale, le roi Abdallah craint en effet que des éléments islamistes extérieurs et hostiles cherchent à exploiter les frustrations populaires pour déstabiliser le pays et renverser le régime. Le roi a eu la sagesse d’initier des réformes politiques et a réussi ainsi à calmer les esprits. La présence inquiétante de centaines de milliers de réfugiés syriens a aussi conduit le roi à demander une aide économique substantielle aux Etats-Unis. Méfiant à l’égard de la Turquie d’Erdogan et de l’Egypte de Morsi, le roi hachémite navigue très prudemment, conscient que son pays pourrait être mis demain sur orbite islamique.

 

Concernant le rôle de Bagdad, des responsables irakiens craignent aussi qu’un mouvement de protestation croissant inspiré par la rébellion syrienne se transforme en une révolte contre le régime. La guerre en Syrie pourrait ainsi déstabiliser l’Irak et provoquer des affrontements ethniques. Cela explique la volonté du Premier ministre Nouri al-Maliki d’ignorer le transfert d’armes iraniennes à la Syrie via son espace aérien et ses craintes de voir un jour un régime sunnite à Damas.

 

Le soutien inconditionnel de l’Iran au régime d’Assad a porté un coup sévère à sa politique panislamique. Le monde arabe est bien conscient des véritables manigances de Téhéran qui cherche à faire flotter l’étendard chiite par des moyens subversifs.

 

Enfin, l’impuissance des pays occidentaux dans ce conflit demeure flagrante en raison de leur incapacité d’apporter une assistance militaire aux rebelles, comme ce fut le cas en Libye. En dépit des considérations juridiques internationales, les Etats-Unis et l’Europe n’ont pu obtenir le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies pour apporter une aide militaire ou lancer une opération conjointe et ont dû se plier devant l’opposition farouche de la Russie et de la Chine. L’Occident s’est contenté d’aider les rebelles par l’assistance des services de renseignements, de la formation et de l’aide financière, gelant ainsi les capitaux syriens en Europe et ailleurs, et en établissant une liste noire des criminels de guerre. La France qui avait récemment suggéré de livrer des armes aux rebelles, affirmant que seule la supériorité militaire pourrait vaincre le régime, n’a pas obtenu gain de cause.

 

Deux ans après la révolte, l’affrontement entre les forces loyalistes et les rebelles semble être stabilisée. Un statu quo angoissant se dessine sur le terrain, rappelant ainsi la guerre civile du Liban des années 1970.

 

Si cette prédiction s’avère exacte, alors le conflit syrien ne sera guère résolu dans un proche avenir. Il est très difficile d’établir un calendrier mais toutefois, si le régime tombait un jour cela changerait complètement la donne géopolitique au Moyen-Orient.

 

La France est désormais un pays très peu sûr pour les Juifs

Guy Millière

menapress.org, 21 avril 2013

 

On le sait, le nombre d'actes antisémites en France, l'an dernier, a connu un très net accroissement, et l'essentiel de cet accroissement a suivi les assassinats perpétrés par Mohamed Merah à Toulouse, dans l'école Otzar Hatorah.

 

Tuer des enfants juifs dans une cour d'école a pétrifié d'horreur de nombreux Français. Cela a, hélas, aussi empli de joie d'autres gens vivant en France, qu'ils aient la nationalité française ou non. Et ces gens emplis de joie ont considéré que ce qu'avait fait Mohamed Merah était un exemple à suivre. Ils ont, en conséquence, suivi son exemple autant qu'ils le pouvaient.

 

On le sait aussi, les dirigeants politiques français condamnent l'antisémitisme, mais ils le font en termes vagues, si vagues qu'on ne sait jamais très exactement ce qu'ils condamnent, sauf lorsqu'ils parlent de ce qui s'est passé sous le maréchal Pétain, donc il y a peu ou prou soixante-dix ans.

 

Et condamner en termes vagues, ou condamner ce qui s'est passé sous le maréchal Pétain ne permet pas vraiment de lutter contre l'antisémitisme tel qu'il existe et se dissémine aujourd'hui. Dire qu'il existe un antisémitisme islamique est plus que jamais politiquement incorrect, et vaut à qui s'y risque l'accusation de « racisme islamophobe ».

 

Nul ne dira donc que Mohamed Merah avait des motivations islamistes ou, si c'est dit, ce le sera en passant très vite, et en ajoutant que l' « esprit islamiste » n'a rien à voir avec l'islam, cela « va de soi ». Et nul ne dira que ceux que les actes de Mohamed Merah ont empli de joie se trouvent très largement dans ce qu'il est convenu d'appeler les « banlieues de l'islam ». Je ne le dirai donc pas.

 

On le sait enfin, tout en condamnant l'antisémitisme en termes vagues, les dirigeants politiques français font comme s'ils ne voyaient pas la haine du seul Etat juif sur terre qui est en train de monter dans le pays comme un cancer en voie de généralisation.

 

Cette haine atteint pourtant des degrés absolument répugnants. Laisser de côté le fait que la haine de l'Etat juif imprégnait Mohamed Merah et qu'elle est tapie derrière l'essentiel des actes antisémites qui se commettent aujourd'hui en France équivaut à nier l'évidence.

Tout comme laisser de côté le fait que la haine de l'Etat juif qui monte dans le pays est très largement imprégnée de la vision d'Israël et des Juifs qui prévaut dans le monde musulman, tout particulièrement depuis qu’y déferle la vague islamiste.

 

Laisser de côté que la haine de l'Etat juif atteint gravement la gauche extrême, qui, emportée par sa détestation des sociétés ouvertes et de la civilisation occidentale, se fait l'idiote utile de la vague islamiste. Cette gauche pratique dès lors de l'antisémitisme tout en faisant semblant de ne pas le savoir, ce qui équivaut à nier l'évidence encore, et d'une manière particulièrement obscène.

 

La gauche extrême gravement atteinte courtise ainsi les assassins de Juifs agissant au nom d'une cause islamique. Et elle en fait même ses idoles.

C'est ce qu'on a observé lorsque la municipalité de Bezons, en banlieue parisienne, a décerné voici peu le titre de citoyen d'honneur à Majdi Rahima Rimawi, coupable d'avoir tué le ministre israélien Rehavam Zeevi. C'est ce que l'on a vu lors des réceptions organisées pour glorifier Salah Hamouri, qui n'a pas réussi à tuer sa victime (mais qui avait tout fait pour)

 

C'est ce qu'on a vu cette semaine avec la soirée consacrée, le 17 avril dernier à Saint Denis, à Amir Jabar Sharif Sawalma et Allam Kaabi (appelés fraternellement par leurs prénoms sur les tracts et dans les communiqués des organisateurs), criminels membres du FPLP, l'organisation dont les égorgeurs de la famille Fogel en 2011 faisaient partie

Que des êtres abjects tels ceux dont je cite ici le nom puissent être « honorés » ou glorifiés de quelque façon que ce soit devrait être suffisant pour montrer qu'il y a quelque chose de profondément pourri en France, et que la situation atteint un degré qui devrait appeler un sursaut éthique.

 

Que ces êtres abjects puissent être affublés, comme cela a été le cas à Saint Denis, le 17 avril, du titre de « prisonniers politiques » constitue un crachat symbolique sur la notion même de «

 

L'enfant intérieur

Lysiane Gagnon

La Presse, 20 avril 2013

 

Un mélange de gauchisme juvénile et de «psychologie pop». C'est ainsi qu'on pourrait qualifier la réaction de Justin Trudeau à la tragédie de Boston. Une réaction que le premier ministre Harper n'a pas tardé à fustiger, et pour cause.

 

C'était la première fois que le nouveau chef libéral réagissait à chaud depuis son élection à la tête du PLC, lors d'une interview à la CBC, et le résultat a eu de quoi confirmer les craintes de ceux qui le trouvent léger et immature.

 

Son premier réflexe a été de compatir aux malheurs de l'auteur (alors inconnu) de l'attentat.

 

«Il faut regarder les causes profondes… Il n'y a pas de doute que c'est arrivé parce qu'il y a quelqu'un quelque part qui se sent complètement exclu. Complètement en guerre avec des innocents…  Et notre attitude doit être, d'où ces tensions proviennent-elles? Oui, il faut de la sécurité, mais nous ne devons pas cultiver la peur et la méfiance. Parce que cela finirait par marginaliser encore plus ceux qui se sentent déjà les ennemis de la société».

 

La théorie des «root causes», qui transforme le meurtrier en victime, est populaire dans bien des milieux même si, depuis le temps qu'elle roule, elle n'a jamais débouché sur des conclusions solides. On sait, exemples à l'appui, que ni la misère, ni l'exploitation, ni le racisme, encore moins le sentiment d'exclusion, n'expliquent le terrorisme. Il y a plein de gens qui se sentent malheureux et mal-aimés, et ils ne posent pas de bombes.

 

Mais surtout, ce n'est pas le genre de réflexion qu'on attend d'un homme qui veut être premier ministre, quelques heures après un désastre pareil. Qu'aurait-on dit si un politicien s'était d'abord soucié de la psyché blessée de Marc Lépine avant même que ses victimes eussent été enterrées?

 

Les chefs de gouvernement ne sont pas des thérapeutes et ce qu'on attend d'eux c'est qu'ils se tiennent debout et qu'ils prennent les moyens pour protéger la société, comme Obama l'a fait superbement cette semaine.

 

Et quelle formulation! «Il y a quelqu'un qui se sent exclu…». Qu'est-ce que ce langage puéril tout droit sorti des thérapies à l'eau de rose?

 

Justin Trudeau aurait-il un côté «nouvel âge» ? À entendre parler sa femme, dont il a déjà dit qu'elle était sa partenaire en politique comme dans la vie privée, le couple semble en tout cas baigner dans cette mentalité.

 

En février dernier, le Globe and Mail décrivait une conférence prononcée par Sophie Grégoire devant un groupe d'enseignantes ontariennes. Au dire du reporter, Mme Grégoire, qui enseigne le yoga, parlait comme «une guérisseuse nouvel âge» (a New Age healer) davantage que comme une épouse de politicien.

 

«La respiration est la pulsation intérieure divine», proclama-t-elle avant de psalmodier  une invocation en sanskrit et de proclamer, devant un auditoire en délire, que «le sacré féminin gagne du terrain».

 

Présentant son mari au lancement de la campagne au leadership, elle loue «la pureté de ses intentions…». «Il est intelligent, il a une équipe formidable, mais au-delà de tout cela, il y a la pureté qui coule dans son sang… Ce qui m'a vraiment attirée vers lui, c'est son enfant intérieur (the child within).

 

«Nous avons besoin de plus de bonté dans la société, et les gens sont non seulement prêts à élever leur pensée, mais aussi à raffiner leur niveau de conscientisation humaine…».

 

Compte tenu de la popularité des bouquins de croissance personnelle, on peut croire que cette philosophie plaira à bien des gens, mais d'autres y verront plutôt matière à inquiétude.

 

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