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A QUAND UN KURDISTAN INDÉPENDANT ?

  

    

 

 

 

LA QUESTION KURDE REFAIT SURFACE

David Bensoussan

 aout 2017

  

Les Kurdes seront-ils encore une fois un pion sur l’échiquier qui sera délaissé une fois qu’il aura servi les intérêts géopolitiques d’autres puissances ?

 

En Syrie, les Kurdes ont combattu avec succès l’État islamique au Nord de la Syrie. Ils ont reçu l’appui de l’Occident malgré les réticences de la Turquie qui a occupé une enclave au Nord de la Syrie afin de contrevenir à la formation d’une continuité territoriale kurde au Sud de sa frontière.

 

Alors que l’État islamique est en recul, les Kurdes de Syrie craignent que l’appui de l’Occident cesse et qu’ils soient abandonnés à leur sort. Lorsqu’un avion russe fut abattu par la Turquie en novembre 2015, la Russie facilita les avancées kurdes à Afrin en Syrie. Une fois l’entente avec la Turquie reformulée, les Russes n’ont rien fait pour empêcher les bombardements turcs de cette ville et d’autres en juin 2017. La Russie joue la politique du chaud et du froid avec la carte kurde pour faire aller de l’avant dans ses négociations avec la Turquie.

 

Depuis l’invasion anglo-américaine de l’Irak en 2003, un état d’autonomie de facto existe au Kurdistan irakien et des élections au Parlement s’y tiennent. Un semblant d’état fédéré chiite-sunnite-kurde a été mis en place par les Américains. Ce projet s’est volatilisé après le retrait prématuré des forces américaines d’Irak et la politique sectaire du Premier ministre chiite irakien Nouri al-Maliki. Les Kurdes d’Irak veulent déclencher un référendum consultatif sur l’indépendance, malgré l’opposition du gouvernement irakien, de la Turquie et des pays voisins de l’Irak.

 

Les droits des Kurdes sont brimés ou sévèrement limités dans les pays où ils sont dispersés : Turquie, Irak, Iran et Syrie. Les Kurdes d’Irak ont particulièrement souffert des alliances géopolitiques dont ils ont fait les frais.

 

Dans les années 60, le leader kurde irakien Mustafa Barzani se révolta contre la dictature baathiste en Irak. De 1970 à 1974, le président irakien Saddam Hussein se lança dans une politique d’arabisation des régions pétrolifères du Kurdistan. L’Iran soutenait alors les Kurdes irakiens contre leur gouvernement et l’Irak soutenait également les Kurdes iraniens contre leur gouvernement. Les accords d’Alger mirent fin à ces appuis en 1975. Par la suite, Saddam Hussein continua sa politique d’arabisation en déplaçant 200 000 Kurdes. Durant la campagne d’Anfal en 1988, 2000 villages kurdes furent détruits et il y eut des dizaines de milliers de morts kurdes.

 

Du temps de la première guerre du Golfe en 1991, le président Bush père encouragea la sédition contre Saddam Hussein. Néanmoins, il ne fit rien pour arrêter les troupes irakiennes qui décimèrent 20 000 Kurdes et en déplacèrent plusieurs autres centaines de milliers. Une zone d’exclusion aérienne au Nord du 36e parallèle fut imposée par le président Clinton en 1991. Néanmoins, profitant de la rivalité entre les factions kurdes du KDP de Barzani et du KUP de Talabani, Saddam Hussein dépêcha 40 000 soldats, 300 tanks et 300 pièces d’artillerie au Kurdistan. En 1996, le président Clinton envoya des dizaines de missiles Cruise pour endiguer l’assaut irakien.

 

En Turquie même, le cessez-le-feu qui a été négocié avec les militants kurdes du PKK en mars 2013 a été abrogé par le président Erdogan deux ans plus tard afin de s’attirer le vote de nationalistes turcs. Ce faisant, l’Est de la Turquie est devenu une zone de combat et près de 500 000 Kurdes qui sont citoyens turcs vivent en réfugiés dans une zone de destruction massive. 13 députés kurdes au parlement turc ont été emprisonnés.

 

Près de 45 000 enseignants kurdes ont été limogés ou suspendus par le gouvernement turc qui a décrété l’État d’urgence depuis le putsch raté du 15 juillet 2016. Pour sa part, l’Iran n’est pas intéressé par un état kurde mais aimerait bien que le Kurdistan irakien soit sous sa zone d’influence à l’intérieur d’un Irak contrôlé par des Chiites de façon à contenir la Turquie.

 

Les Kurdes de Syrie qui combattent l’État islamique doivent tenir compte de ce que l’armée turque est prête à leur tirer dans le dos ou encore à faciliter la prise de positions par des milices islamistes qui leur sont opposées.

 

La date du 25 septembre 2017 a été avancée pour la tenue d’un référendum consultatif sur l’indépendance du Kurdistan irakien. La viabilité d’un État indépendant kurde est mise en doute car il partagerait ses frontières avec la Turquie, l’Iran et la Syrie, pays qui pourraient aisément l’isoler du reste du monde.

 

Bien des pressions sont exercées sur le Kurdistan irakien pour annuler sinon reporter ce référendum sur l’indépendance. Pour leur part, les Kurdes semblent résolus : le leader kurde Massoud Barzani a déclaré : « je suis né à l’ombre du drapeau kurde. S’il y a des répercussions négatives visant à nous isoler, que notre peuple meurt… »

 

Le leader kurde Massoud Barzani ne voudra sûrement pas finir comme son père Mustafa Barzani, qui a combattu les forces irakiennes de 1946 à 1975 et qui a passé ses deniers jours sur les marches du Capitole à Washington, répétant à qui voulait bien l’entendre qu’il faisait appel aux valeurs de liberté américaines pour que l’on agisse en faveur de son peuple.

 

 

 

 

L’INDÉPENDANTISME DE RETOUR AU KURDISTAN

Jean-Frédéric Légaré-Tremblay         

Le Devoir, 12 avril, 2017

 

 

En pleine campagne militaire contre le groupe État islamique dans le nord de l’Irak, les Kurdes du pays relancent leur projet d’indépendance. Maintes fois annoncé, puis reporté, un référendum pour faire sécession de Bagdad aura lieu d’ici la fin de l’année, ont affirmé début avril des responsables du gouvernement régional du Kurdistan. Éclairage sur l’indépendantisme kurde en Irak avec Harith al-Dabbagh, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal et chercheur au CERIUM.

 

Pourquoi ce projet, qui n’est pas nouveau, refait-il aujourd’hui surface ? Autrement dit, quelles sont les conditions jugées… gagnantes ?

 

C’est comme un serpent de mer. La question de la sécession du Kurdistan irakien revient chaque fois qu’il y a une tension entre le gouvernement fédéral et le gouvernement régional d’Erbil [capitale du Kurdistan]. On pensait que la guerre contre le groupe EI allait apaiser le climat parce que les peshmergas kurdes se battent aux côtés de l’armée irakienne. Mais, visiblement, ce n’est pas le cas. Les Kurdes pensent que l’Irak d’après le groupe EI ne sera plus comme avant, maintenant que leurs forces contrôlent de vastes territoires qu’elles ne souhaitent pas perdre, notamment la ville de Kirkouk, riche en pétrole.

 

L’opinion publique semble aussi défavorable en ce moment à l’égard de Bagdad, qu’on accuse d’être à l’origine de la crise économique qui sévit dans la région : des fonctionnaires travaillent depuis des mois sans salaire. S’ajoute une crise politique, puisque le mandat du président de la région, Massoud Barzani, a expiré depuis août 2015 et que les forces politiques n’arrivent pas à s’entendre sur la tenue des élections.

 

Les citoyens du Kurdistan sont-ils unanimes dans leur désir d’indépendance ?

 

Non. Les territoires contrôlés par le gouvernement d’Erbil sont en grande partie de peuplement mixte. Les minorités arabe, turkmène, chrétienne et yézidie sont loin d’y être favorables. À l’intérieur même de la politique kurde, il y a des partis qui s’y opposent, du moins dans l’immédiat. Ils y voient une stratégie des deux grands partis — le PDK et l’UPK — pour masquer les problèmes internes et craignent de voir la région se transformer en enclave dont la viabilité économique serait compromise. La région reçoit 17 % du budget fédéral.

 

Pour rappel, quel est le statut politique du Kurdistan ? Est-ce la région irakienne qui jouit de la plus grande autonomie ?

 

Oui. En 2003, lorsque l’Irak est passé d’État unitaire à fédéral, le Kurdistan a été reconnu comme région fédérée, alors que les 14 autres provinces ne sont que des gouvernorats gérés par le gouvernement fédéral selon le principe de décentralisation. Erbil dispose donc de pouvoirs très étendus sur les plans législatif, exécutif et judiciaire, tandis que les attributions de Bagdad sont infiniment réduites : politique étrangère, monnaie, nationalité.

 

Quelle est la position de Bagdad sur ce projet d’indépendance ? Est-ce un « non » ferme ?

 

Dans un contexte de guerre généralisée contre le groupe EI, le gouvernent fédéral tente de préserver l’intégrité territoriale du pays. Il affiche une volonté de résoudre les problèmes et de dépasser le climat de méfiance entre les deux parties. Rappelons que les Kurdes ont choisi en 2003 de rester dans le cadre d’un Irak fédéral et uni.

 

Or deux problèmes majeurs restent en suspens : le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles, notamment le pétrole, et la question des « zones litigieuses » revendiquées à la fois par Erbil et Bagdad. La Constitution de 2005 reconnaît le pouvoir du gouvernement kurde sur les territoires gérés par celui-ci au 19 mars 2003, mais la partie contrôlée de facto aujourd’hui par les Kurdes est deux fois plus étendue. L’article 140 de la Constitution prévoit un processus en trois étapes : normalisation, recensement, puis référendum pour déterminer le choix de la population locale de rester dans le giron du gouvernement fédéral ou de se rattacher à la région du Kurdistan. C’est un processus qui devait se terminer au 31 décembre 2007, mais qui est toujours sur la glace.

 

Quels sont les autres obstacles au projet d’indépendance ? Sont-ils suffisamment importants pour le compromettre ?

 

Il y a d’abord le contexte géopolitique. Rappelons que les Kurdes, qui sont loin de constituer une nation homogène, se retrouvent écartelés après la Première Guerre mondiale entre quatre pays qui sont — selon la densité — la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Aucun d’eux ne souhaite voir émerger un État kurde. La Turquie, notamment, y est farouchement hostile. Ils craignent évidemment un risque de « contagion » en cas d’indépendance kurde en Irak.

 

Ensuite, une démarche unilatérale de sécession se heurte à un obstacle juridique. En droit international, à moins d’une solution négociée, le droit à l’autodétermination est strictement encadré dans trois cas très précis (colonisation, contrôle par une puissance étrangère ou violation du droit de représentation interne). Or les Kurdes participent activement depuis 2003 au pouvoir fédéral, à tous les échelons : Parlement, gouvernement, municipalités et organismes indépendants. Par un jeu d’alliance avec les chiites, ils ont pu dessiner l’architecture de l’État irakien post-Saddam. Le même État auquel on reproche aujourd’hui d’être en déliquescence (« failed state ») !

 

 

 

NETANYAHOU : IL EST TEMPS QUE LES

KURDES AIENT LEUR PROPRE ÉTAT

14 Août 2017 – Juif.org

 

 

 

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a offert un rare soutien à l'indépendance kurde, déclarant à une délégation de 33 députés américains républicains en visite qu'il était en faveur d'un état indépendant pour les "hommes courageux et pro-occidentaux qui partagent nos valeurs", a rapporté le Jérusalem Post.

 

Netanyahou a traditionnellement évité d'exprimer des sentiments en faveur des Kurdes pour éviter d'offenser la Turquie, qui a une grande minorité kurde et qui mène une guerre contre toute idée d'indépendance pour le Kurdistan.

 

La dernière fois que Netanyahou a publiquement soutenu les Kurdes était en 2014, quand il a déclaré que "c'est a nous de soutenir l'aspiration des kurdes à l'indépendance" et de les appeler "des combattants qui ont prouvé leur engagement politique et leur modération politique, et qui sont également dignes de leur propre indépendance politique."

 

Les Kurdes sont une des plus grandes minorités ethniques apatrides au monde et vivent en Syrie, en Irak, en Iran et en Turquie.

 

Un referendum pour l'indépendance du Kurdistan irakien aura lieu en septembre 2017. L'ancien député Likoud Gidéon Saar, qui est vu comme l'héritier potentiel de Netanyahou, a exhorté Israël à soutenir l'indépendance du Kurdistan, déclarant au mois de juin que "ils ont prouvé pendant des décennies être un partenaire stratégique fiable pour nous."

 

 

 

 

 

LES KURDES SYRIENS SONT « OUVERT A DES LIENS » AVEC ISRAËL

DOV LIEBER

20 mars 2016

 

 

 

Après la déclaration officielle par le principal groupe kurde syrien cette semaine, affirmant que des zones dans le nord de la Syrie sont sous son contrôle, le régime syrien, l’opposition, la Turquie et les États-Unis, ont immédiatement rejeté la déclaration.

 

Le groupe ne s’est pas non plus vu donné de siège à la table des négociations de paix qui se déroulent à Genève.

 

Malgré le fait qu’ils ne soient pas reconnus, les Kurdes syriens gouvernent entièrement leur région depuis deux ans. Leur gouvernement est extrêmement démocratique, égalitaire et laïque, dans une région où les idéologies totalitaires et islamistes l’emportent.

 

Les seules autres régions du Moyen-Orient qui peuvent être caractérisées de même sont le gouvernement régional kurde en Irak – où les minorités sont bien protégées en vertu de nouvelles lois – et Israël.

 

« [Les Kurdes syriens] sont une communauté prête à coopérer avec Israël », a déclaré jeudi au Times of Israel la professeure Ofra Bengio, responsable du programme d’études kurdes à l’Université de Tel-Aviv.

 

Il n’y a pas eu de déclarations publiques pro-israéliennes par les dirigeants syriens kurdes, selon Bengio, « mais je sais que certains se sont secrètement rendus en Israël, sans le faire savoir publiquement ».

L’experte a déclaré avoir pris personnellement contact avec les Kurdes syriens, et que ceux-ci ont souhaité faire passer le message qu’ils sont prêts à avoir des relations avec Israël.

 

« C’est comme avec les Kurdes d’Irak, qui agissent dans les coulisses. Une fois qu’ils se sentent plus forts, ils pensent à lier des relations publiquement », dit-elle.

 

Israël a entretenu des relations secrètes avec les Kurdes irakiens, y compris par l’entremise d’une assistance militaire limitée, et a acheté du pétrole au Gouvernement régional du Kurdistan.

 

Lorsque la région irakienne autonome a décidé de défier les ordres de Bagdad l’année dernière et a commencé à vendre son propre pétrole directement, Israël a été l’un des premiers pays à donner en échange aux Kurdes irakiens les moyens économiques nécessaires pour financer leur lutte contre l’État islamique.

 

Un rapport publié par le Financial Times estime qu’Israël a acheté 19 millions de barils de pétrole kurde irakien, pour une valeur d’environ 1 milliard de dollars US, entre mai et août de l’année dernière.

 

Bengio estime qu’Israël devrait agir rapidement pour soutenir discrètement l’organisation politique kurde syrienne naissante.

 

« C’est l’acteur le plus efficace qui puisse vaincre l’Etat islamique et constituer un rempart contre lui. Plus nous pouvons trouver de moyens de coopérer avec eux, mieux ce sera pour nous », dit-elle.

Faisant une comparaison avec la déclaration de guerre immédiate des voisins arabes contre Israël après l’indépendance l’Etat juif en 1948, Bengio a dit : « Les Kurdes de Syrie étaient une non-entité en 2012. En quelques années, ils ont construit leur état tout en combattant pour lui, comme c’est arrivé avec Israël. »

 

« Israël peut gagner l’amitié d’un parti stable, pro-israélien, plus démocratique, plus ouvert et libéral. Les femmes kurdes en Syrie sont libres et beneficient d’une approche égalitaire plus que dans tout autre endroit de la région », a-t-elle ajouté.

 

En juin 2014, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé son soutien à la cause kurde.

« Nous devrions … soutenir l’aspiration des Kurdes pour leur indépendance », a-t-il dit, ajoutant que les Kurdes sont « une nation de combattants [qui] a prouvé son engagement politique et qui est digne d’indépendance. »

 

 

 

 

Actualité 

 

 

 

 

GUTERRES : APPELER À LA DESTRUCTION D’ISRAËL EST DE L’“ANTISÉMITISME MODERNE”

Alexander Fulbright

Times of Israel, 28 août 2017

 

 

 

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a estimé lundi que l’appel à la destruction d’Israël est une « forme d’antisémitisme moderne », et a affirmé qu’il gérerait Israël avec « impartialité ». Les responsables israéliens déplorent depuis longtemps un « parti pris » envers l’Etat juif au sein de l’instance.

 

« Je crois – en particulier lorsque vous mentionnez ceux qui appellent à la destruction de l’Etat d’Israël – qu’il s’agit d’une forme d’antisémitisme moderne », a expliqué Guterres au président Reuven Rivlin, à la résidence présidentielle de Jérusalem.

 

« Mais vous comprenez également que je suis parfois en désaccord avec les positions adoptées par le gouvernement d’Israël ou par n’importe quel autre gouvernement, et que c’est une chose absolument normale dans une société où un grand nombre de vos citoyens expriment très exactement les mêmes opinions », a-t-il ajouté.

 

« Nous serons toujours très francs dans le dialogue avec l’Etat d’Israël pour tenter de trouver des moyens pour que la paix soit possible dans cette région, mais nous resterons toujours très déterminés à nous assurer que l’antisémitisme ne prévaut pas et que l’égalité de traitement envers tous les États soit pleinement respectée. »

 

Guterres, qui a été accueilli à son arrivée dimanche par les plaintes de responsables israéliens dénonçant le « parti pris » anti-israélien aux Nations unies, a indiqué que sous sa direction, l’organisation internationale traiterait Israël avec « impartialité », comme, a-t-il dit, elle le fait pour chaque pays.

 

« Je veux vous dire, M. le président, que vous pouvez avoir pleinement confiance dans le fait que dans mon rôle de secrétaire général, et en relation avec les fonctions du secrétariat que j’assume, je suis très désireux de souligner les valeurs de la charte ainsi que la valeur la plus importante de toutes dans la charte : l’impartialité », a-t-il dit à Rivlin.

 

« Et l’impartialité signifie traiter tous les pays de manière égale, et je m’engage pleinement à le faire dans mon action et dans tout ce que je réaliserai à la tête de l’organisation que je dirige. »

 

Le secrétaire général a également mentionné sa visite, lundi matin, au musée mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem et a évoqué le passé marqué par l’antisémitisme de son pays natal, le Portugal, au 16e siècle.

 

« Yad Vashem est là pour nous rappeler que nous devons être sur la ligne de front dans la lutte contre l’antisémitisme, mais qu’il faut également combattre toutes les autres formes de fanatisme, qu’il s’agisse du racisme, de la xénophobie, même de la haine anti-musulmane, pour promouvoir la compréhension et pour promouvoir le dialogue », a-t-il expliqué, tout en avertissant que l’antisémitisme est « bien vivant et vif ».

 

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Dans son discours, Rivlin a appelé Guterres à « œuvrer à mettre un terme à la discrimination contre Israël » à l’ONU, tout en le remerciant pour sa « gouvernance courageuse » sur la question.

 

« Ce ciblage d’Israël, cette singularisation du seul Etat juif au monde, et même des actions et des déclarations qui menacent de détruire Israël sont inacceptables, et il faudrait qu’il y ait un prix à payer pour cela. Aucun État membre de l’ONU ne devrait être autorisé à se comporter ainsi », a déclaré le président.

 

« Nous apprécions votre gouvernance courageuse concernant la discrimination contre Israël. Nous espérons qu’en travaillant ensemble, nous pourrons produire un partenariat plus productif entre Israël et l’ONU, pour notre région et pour toute l’humanité. »

 

Guterres a ensuite rencontré lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui lui a dit que l’Iran construisait des usines pour produire des missiles en Syrie et au Liban, tentant de transformer ces pays en base militaire pour lancer des attaques contre Israël.

 

« L’Iran est occupé à transformer la Syrie en camp militaire, et il veut utiliser la Syrie et le Liban comme fronts pour son objectif déclaré d’éradiquer Israël, a dit Netanyahu. C’est quelque chose qu’Israël ne peut pas accepter. C’est quelque chose que les Nations unies ne devraient pas accepter. »

 

Guterres a pour sa part rappelé les négociations secrètes entre dirigeants israéliens et palestiniens dans son bureau, lorsqu’il était le Premier ministre du Portugal, entre 1995 et 2002. Il a indiqué que cela lui avait montré les difficultés du processus de paix.

 

« Je rêve d’avoir la chance de voir en Terre Sainte deux États capables de vivre ensemble, dans la reconnaissance mutuelle, mais aussi dans la paix et la sécurité », a dit Guterres depuis le bureau de Netanyahu.

 

Le secrétaire général a également parlé de l’amélioration des conditions socio-économiques des Palestiniens, pour qu’ils puissent avoir un « dividende » et une « motivation » pour la paix.

 

Il a reconnu l’existence d’un « certain nombre d’obstacles ». « J’ai par exemple exprimé mon opposition aux activités d’implantation » israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem Est », a-t-il dit.

 

Mais Guterres a aussi dit la nécessité de condamner « le terrorisme », « les incitations à la haine », dans un message, essentiellement adressé semble-t-il, aux Palestiniens, ainsi que les dissensions entre factions palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

 

 

 

NETANYAHU À POUTINE : SI NÉCESSAIRE,

ISRAËL AGIRA CONTRE L’IRAN EN SYRIE

Raoul Wootliff

Times of Israel, 24 aout, 2017

 

 

 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi qu’il avait dit au président russe Vladimir Poutine qu’Israël était prêt à agir pour empêcher une présence militaire iranienne continue en Syrie lors d’une réunion de trois heures entre les deux chefs d’états à la station balnéaire de Sotchi, près de la mer Noire.

 

« La majorité de la discussion a porté sur la tentative de l’Iran de s’ancrer en Syrie dans les endroits où l’EI [Etat islamique] a été vaincu et s’en va », a déclaré Netanyahu suite à la réunion.

 

« La victoire sur l’EI est la bienvenue. L’entrée de l’Iran n’est pas la bienvenue, nous met en danger et, à mon avis, met en danger la région et le monde », a ajouté Netanyahu.

 

Ses commentaires faisaient écho à ceux du chef du Mossad, l’agence des renseignements israéliens, Yossi Cohen, qui était également présent lors de la réunion à Sotchi. Il a déclaré la semaine dernière, que alors que le groupe Etat islamique était battu, l’Iran et ses intermédiaires se précipitaient pour prendre possession du territoire.

 

Netanyahu a dit avoir « clairement parlé au président Poutine de nos positions sur cette question, et du fait que cela n’est pas acceptable pour nous. »

 

S’adressant aux journalistes israéliens lors d’une conférence téléphonique après la réunion, Netanyahu a déclaré qu’il avait expliqué à Poutine qu’Israël prendrait les mesures adéquates si ses « lignes rouges » étaient franchies.

 

« Nous agirons si nécessaire selon nos lignes rouges, a dit Netanyahu. Dans le passé, nous l’avons fait sans demander la permission, mais nous les avons informés de notre politique. »

 

Cohen aurait fourni à Poutine des « renseignements précis sensibles, crédibles et très inquiétants » sur la présence militaire de l’Iran en Syrie lors de la réunion.

 

 

 

L’ADMINISTRATION TRUMP FERME FACE À L’AUTORITÉ PALESTINIENNE

Shraga Blum

LPHinfo, 26 août 2017

 

 

D’après des détails qui ont été révélés concernant les entretiens qui ont eu lieu entre la délégation américaine dirigée par Jared Kushner, et la direction de l’Autorité Palestinienne, il ressort une différence gigantesque entre la politique suivie par l’Administration Trump et celle de Barack Obama.

 

Selon le quotidien londonien Al-Hayat, Jared Kushner et Jason Greenblatt ont opposé une fin de non-recevoir à Mahmoud Abbas qui demandait que les Etats-Unis fassent pression sur Israël pour un gel de la construction juive, comme condition d’une reprise du dialogue. Les émissaires américains auraient fourni deux raisons au chef de l’AP: la première voudrait qu’il n’y a aucune raison qu’Israël fasse ce geste alors que la partie arabe palestinienne n’a jusqu’à présent fait aucun geste de rétablissement de la confiance, bien au contraire.

 

La deuxième raison invoquée tient à la politique intérieure israélienne: Jared Kushner et Jason Greenblatt ont indiqué à Mahmoud Abbas qu’un nouveau gel de la construction juive en Judée-Samarie provoquerait l’éclatement de la coalition et la chute du gouvernement Netanyahou, ce dont l’Administration actuelle ne veut pas. Une attitude aux antipodes de celle de l’Administration Obama qui a rêvé pendant huit ans de voir disparaître Binyamin Netanyahou et voir arriver au pouvoir un gouvernement israélien plus docile et conciliant.

 

La délégation américaine a insisté auprès de Mahmoud Abbas pour qu’une reprise du dialogue se fasse sans aucune condition préalable.

 

Double langage habituel oblige, l’AP a publiquement salué « les efforts américains en faveur de la paix et d’une reprise du dialogue » et promis « d’oeuvrer avec l’Administration Trump dans cette direction ». Mais en coulisses, des hauts responsables de l’AP ont exprimé leur mécontentement voire leur irritation face à l’attitude américaine et notamment son obstination à ramener les parties à la table des négociations sans conditions préalables.

 

L’Autorité Palestinienne en est toujours à ses trois conditions pour une simple reprise du dialogue: gel total de la construction juive en Judée-Samarie et dans les parties libérées de Jérusalem, accord préalable d’Israël à un Etat ‘palestinien’ sur toute la Judée-Samarie et dans les parties libérées de Jérusalem et libération de nombreux terroristes détenus en Israël.

 

 

 

UN DÉPUTÉ ARABE À LA RADIO : « QUE LES JUIFS AILLENT CHERCHER LEUR TEMPLE AILLEURS »

David Sebban

Coolamnews, 25 aout 2017

 

 

 

Voici donc Shouli Moualem du parti Habayit Hayeoudi qui débat en direct sur les ondes avec son collègue de la Liste arabe unie Taleb Abou Arar. Comme on pouvait s’y attendre, la conversation ne tarde pas à s’envenimer entre les deux intervenants.

 

    « J’espère qu’il ne s’agit pas d’une décision temporaire », indique Shouli Moualem précisant encore, «  et que les députés arabes ne se livreront pas à des provocations qui enflammeront de nouveau le terrain ».

 

    « Je ne suis pas aux ordres de Netanyahou », rétorque taleb Abou Arar. « Je ne sais pas ce qu’est le Mont du Temple. Je ne connais que la mosquée Al Aqsa. C’est un endroit saint uniquement pour les musulmans. L’occupation n’octroie aucun droit sur ce site à Israël. Shouli Moualem n’a pas le droit d’entrer sur l’esplanade. Que les Juifs aillent chercher leur Temple ailleurs ».

 

Moualem, loin d’être impressionnée par la tournure que prend la conversation remet le député arabe à sa place. Elle se lance dans un petit rappel historique.

 

    « Il y avait des Juifs sur le Mont du Temple au moment où les ancêtres de Taleb Abou Arar adoraient des statues. Jérusalem n’est pas mentionnée une seule fois dans le Coran. Je n’ai pas besoin d’une autorisation de l’Islam pour m’y rendre (sur le Mont du Temple : ndlr). Je ne vois aucune raison pour laquelle je ne pourrais me rendre sur le Mont du Temple. Pourquoi seuls les députés seraient victimes de discrimination ?

 

 

Nous vous souhaitons Shabat Shalom!

 

 

 

 

 

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