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QUÉBEC, QATAR, TOULOUSE, IRAN…

 

 

 

QUÉBEC: L'IMAM SAÏD JAZIRI, UN MANIPULATEUR
Dépêche

Postedeveille.ca, 2 avril 2012

L'imam islamiste Saïd Jaziri, un Tunisien, a été expulsé du Canada en octobre 2007 pour avoir menti aux autorités lors de sa demande d'asile politique. Il avait omis de déclarer qu'il avait fait usage de faux passeports et qu’il avait un casier judiciaire en France et en Tunisie. Il accuse maintenant le Canada de l'avoir «envoyé directement à la torture». Voir l'article de Taïeb Moalla dans le Journal de Québec, au titre trompeur: Le Canada a envoyé Saïd Jaziri à la torture. Pour un portrait de cette fripouille, lire l'article de Me Ftouh Souhail, avocat à Tunis, datant de 2009. Jaziri, qui se présente comme un «modéré», s'était prononcé en faveur de l'instauration de tribunaux de la charia et avait organisé une manifestation violente pour protester contre les caricatures danoises de Mahomet.

 

En 2011, Jaziri a tenté de revenir au Québec en passant par les USA. Ce grand voyageur qui semble disposer d'un budget illimité pour s'offrir les services des meilleurs avocats, a été arrêté aux USA après avoir franchi illégalement la frontière mexicaine dans le coffre d'une voiture. Il a demandé l'asile aux USA, ce qui ne semble pas avoir fonctionné puisqu'il est de retour en Tunisie. Le Canada l'aurait envoyé à la torture? Vraiment? En 2009, le journaliste Marc Thibodeau de La Presse l'avait joint par téléphone à Tunis pour faire un suivi. Jaziri avait alors indiqué qu'il n'avait «pas de problème» avec le gouvernement local. «La Tunisie a été beaucoup plus humaine avec moi que le Canada», a-t-il souligné.

 

Jaziri semble vouloir soutirer de l'argent aux contribuables canadiens. Il a d'ailleurs confié ses intentions à l'AFP : «Le Canada a sous-traité ma torture en Tunisie. C'est aussi simple que ça. … Je veux juste que les personnes responsables de mon expulsion (ndlr: du Canada) soient jugées et que je puisse revenir à Montréal pour m'occuper de ma famille».

 

Jaziri a eu un fils avec la québécoise convertie Nancy Adams alors qu'il était déjà sous le coup d'une ordonnance d'expulsion. Aujourd'hui, le Journal de Québec joue sur le registre de la culpabilisation éhontée en publiant un article illustré par une photo du petit Mohamed pleurant l'absence de son papa. Or cet enfant est victime des mauvaises décisions de ses parents, qui tentent d'en reporter les conséquences sur l'ensemble de la société québécoise. Quelle manipulation!

QUÉBEC: L'ISLAMISATION DE L'UNIVERSITÉ MCGILL
Dépêche

Postedeveille.ca, 1 avril 2012

Les universités occidentales sont à vendre au plus offrant, en l’occurrence les bédouins incultes des pétromonarchies, et ce financement a un impact sur l’enseignement et la recherche.

 

L’Université McGill de Montréal vient d’annoncer un important don du Qatar:

 

L’Université McGill et son Institut d’études islamiques ont reçu un généreux don de 1,25 million de dollars de l’État du Qatar. Annoncé aujourd’hui lors d’une visite à McGill de Son Excellence Salem Al-Shafi, premier ambassadeur du Qatar au Canada, ce don coïncide avec le 60e anniversaire de l’Institut et servira à financer une série de conférences qui seront présentées l’année prochaine:

 

«Nous croyons que cette contribution permettra à l’Institut de poursuivre l’importante mission qu’il s’est donnée lors de sa création, en 1952, qui est de favoriser l’avancement de la recherche sur l’Islam, ainsi que sur l’histoire et la civilisation du monde islamique, affirme Son Excellence Al-Shafi. Nous croyons également que l’Institut partage notre vision selon laquelle le savoir et l’éducation sont essentiels pour faire face aux défis d’un monde en perpétuelle évolution, qu’ils nous fournissent les outils nécessaires pour mieux comprendre les liens sans cesse changeants qui existent entre la religion et l’humanité, et qu’ils contribuent à notre bien-être et à la coexistence entre les peuples.»

 

Point de bascule [pointdebasculecanada.ca] publie un dossier sur cet évènement, où il rappelle que le Qatar possède un Centre international pour la propagation de la charia «éthique» établi en collaboration avec le prédicateur Qaradawi ainsi que Tariq Ramadan. Point de bascule note que l’annonce du don intervient peu après que la France a interdit des prédicateurs extrémistes de son territoire, y compris Qaradawi. Le ministre de l'Intérieur a également regretté la venue prochaine de Tariq Ramadan «dont les positions et les propos sont contraires à l'esprit républicain». Rappelons que Ramadan doit sa nomination comme titulaire d'une chaire d'études islamiques à Oxford à la générosité d'un roitelet arabe.

 

L’année dernière, Barbara Kay signait un article fouillé dans Campus Watch sur les dons aux universités du Canada et des États-Unis par des groupes liés à l'islam radical. Elle y souligne le manque stupéfiant d'examen diligent du dossier des donateurs. Elle déplore que des groupes radicaux colonisent les universités, devenues des lieux de propagande et d'apologie plutôt que de haut savoir, et blanchissent leur réputation en associant leur nom à des institutions prestigieuses. Elle prévient que la liberté académique est menacée.

 

En Grande-Bretagne, des études sur les dons des pays arabes aux universités ont révélé que sous des apparences philanthropiques, ces dons sont faits avec l’intention réelle de changer le climat intellectuel du pays. Selon l’étude du professeur Anthony Glees, ces dons ont pour véritable objectif de promouvoir une idéologie extrémiste et d’agir comme véhicule de propagande du courant wahhabite de l'islam au sein des universités. Ce financement encourage, conclut-il, «le mauvais type d'éducation, par le mauvais type de personnes, avec des fonds provenant du mauvais type de bienfaiteurs». Une autre étude révèle que le contenu de l’enseignement dans les centres financés par ces dons présente aux étudiants locaux et étrangers une vision du monde presque exclusivement anti-occidentale.

JUSQU’OÙ VA-T-ON LAISSER
L’INFLUENCE DU QATAR SE DÉVELOPPER?

Roger Cukierman
UPJF.org, 3 avril 2012

On voit apparaître en France depuis quelques années un émirat musulman particulièrement dynamique: le Qatar. Il envahit notre économie. C’est une invasion par le haut. Le Qatar est le 3ième exportateur mondial de gaz. Ce qui lui permet de détenir le record du plus haut revenu par tête au monde, et d’investir notamment en France, mais aussi en Grande Bretagne et en Allemagne [ainsi qu’au Canada, voir article ci-haut]. Le Qatar est un pays minuscule, grand comme la Corse. Il est dirigé par le Cheikh Hamad Al Thani. Il abrite 1,8 million d’habitants dont 10 % seulement sont des Qataris de souche, musulmans sunnites. Le reste est composé de travailleurs immigrés dont quelques jeunes Français de nos banlieues.

 

Les Qataris sont depuis peu les premiers actionnaires de Lagardère, avec 26% du capital. Or, cette société est gros actionnaire de Hachette, Europe 1, Canal +, et EADS, société mère d’Airbus. Il n’y a pas plus stratégique que la communication et l’aéronautique! Le Qatar a aussi des participations dans Total, LVMH, Vinci, Veolia, et possède plusieurs palaces hôteliers à Paris et à Cannes. S’ajoute à ces investissements une résidence somptueuse dans l’ile Saint-Louis, l’Hôtel Lambert qui appartenait autrefois à Guy de Rothschild

 

Mais c’est un investissement relativement modeste 40 Millions d’euros, qui a fait le plus de bruit en France: l’achat du PSG. L’émir désire avec l’aide du français Richard Attias, spécialiste des grands événements, faire du Qatar une capitale du sport, avec tournois de tennis, courses automobiles ou cyclistes. Le Qatar a même remporté l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2022 et Al Jazeera a obtenu les droits télé du championnat de football de Ligue 1 et de la coupe d’Europe.

 

Cet intérêt du Qatar pour le sport lui donne une image positive auprès de l’opinion publique française. Les relations chaleureuses entre l’émir du Qatar et les Autorités françaises se sont manifestées par une convention fiscale qui exonère le Qatar d’impôts. Il est paradoxal d’accueillir à bras ouverts les capitaux étrangers au moment où l’excès d’impôts incite nombre de capitalistes français à envisager l’exil fiscal. Mais les Qataris savent être généreux, par exemple pour le sauvetage des infirmières bulgares, ou pour la création d’un fonds de 50 millions d’euros destiné à la création d’entreprises par les jeunes des banlieues.

 

Et c’est là que le bât blesse! Que veut réellement ce pays dirigé par un islamiste convaincu en étant aussi présent en France, particulièrement auprès des 10% ou plus de la population française de confession musulmane? En réalité la position du Qatar est très ambigüe. La réputation du Qatar doit beaucoup à la chaîne de télévision Al Jazeera, concurrent redouté de CNN ou BBC. Al Jazeera diffusait avec empressement les messages de Ben Laden. Elle donne la parole au prêcheur islamiste Qaradawi qui exprime sa haine des Juifs, recommande la lapidation des femmes adultères, et la mort des homosexuels et des apostats. Au point que notre gouvernement vient de lui refuser l’entrée sur le territoire français. Quant au gouvernement qatari il soutient en Égypte les salafistes, plus extrémistes encore que les frères musulmans, et maintient des rapports étroits avec le Hezbollah, le Hamas, et les talibans.

 

À l’inverse, le Qatar entretient les meilleures relations avec les Occidentaux, a eu des contacts avec Israël jusqu’en 2009, et s’est rangé aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne lors du conflit contre Khadafi. En résumé, l’argent provenant du gaz a été intelligemment utilisé pour permettre à cet émirat de jouer un double jeu auprès de tous les acteurs, les gentils comme les méchants, de la scène internationale. Mais jusqu’où va-t-on laisser l’argent qatari pénétrer notre économie, et influencer nos dirigeants comme nos concitoyens?

QUAND UNE CERTAINE GAUCHE INTERDIT DE METTRE EN GARDE
CONTRE CETTE HAINE ISLAMISTE DE L'OCCIDENT

Gilles William Goldnadel
Atlantico.fr, 2 avril 2012

Au lendemain des deux drames montalbanais et toulousain, sans doute pour très peu de temps, les évidences indicibles peuvent être dites et montrées. Il existe encore, et si l’on ose dire, une fenêtre de tir, étroite, que l’idéologie en majesté va s’employer à refermer, comme elle en a la magie. Entre-temps, les Français auront pu apprendre ce qu’on leur cachait comme à des enfants immatures ou des adultes incapables. Ainsi, si l’identité du tueur ne leur avait pas été révélée aussi prestement, nul doute que les prestigieux invités au congrès annuel de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) qui se tiendra de ce vendredi à lundi au Bourget, auraient été reçus sans encombre et dans le silence des médias.

 

Nul n’aurait su, par exemple, que M. Abdallah Asfar avait légitimé le fait de battre son épouse si elle n’obéissait pas à son mari. Ou que les proches du Hamas, Messieurs Akrima Sabri et Al Huazi avaient respectivement déclaré : «Je vous annonce qu’il y a des centaines de femmes qui sont prêtes à se sacrifier pour libérer la terre de Palestine, et à sacrifier ce qu’elles ont de plus cher, leurs propres enfants» et encore: «Oui, je suis antisémite. Si ce ne sont pas les dirigeants arabes, nous devrons dévorer les juifs avec nos dents». Pour ne pas être en reste, le quatrième hôte empêché de l’UOIF, M. Al Qarni a qualifié les juifs de «frères des singes et des porcs» (le Figaro du 30 mars).

 

De même, jusqu’à présent, tous mes efforts à populariser les prêches sur Al-Jazira du cheikh Qaradawi, qui ne viendra pas non plus au Bourget à la suite de l’intervention de Nicolas Sarkozy auprès de l’émir du Qatar, qui a bien voulu se montrer compréhensif, étaient demeurés vains. Les Français auraient continué d’ignorer la qualité de la prose de celui qui, dans son ouvrage «le licite et l’illicite» recommande l’extermination physique des homosexuels.

 

Sur Qatar TV, en février 2006, cet ami du Hamas, déclara que «les opérations martyrs sont autorisées, même s’il se trouve des civils parmi les victimes». Pour ce qui est des occidentales violées, il ajoutait que celles-ci l’avaient été par ce que «une provocatrice non habillée décemment devait être punie (…) pour qu’elle soit affranchie de la culpabilité, une femme violée doit avoir montré la bonne conduite». Mme Gisèle Halimi et ses amies féministes ne semblent pas avoir été très émues jusqu’alors de semblables propos.

 

Ou encore, cette sortie le 28 janvier 2009, toujours sur Al-Jazira, dont bien peu d’antiracistes autoproclamés, hier encore, faisaient grand cas: «Tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux juifs les personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler – et bien que les juifs aient exagéré les faits – il a réussi à les remettre à leur place. C’est est un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois ce sera par la main des musulmans». Pour se consoler, le public de l’UOIF pourra toujours applaudir Tariq Ramadan qui vient de considérer que Mohamed Merah «renvoyait la France à son miroir» et que celui-ci avait «fini jihadiste sans réelle conviction après avoir été un citoyen sans réelle dignité». […]

 

(Gilles William Goldnadel est un avocat pénaliste aux prises de position contestataires, président fondateur d'Avocats sans frontières. Il est l'auteur de «Réflexions sur la question blanche» et de «Le vieil homme m'indigne!: Les postures et impostures de Stéphane Hessel» parus chez Jean-Claude Gawsewitch.)

PAS D'EXCUSES POUR MERAH!
Giulio Meotti
Courrierinternational.com, 30 mars 2012

«Mohammed Merah n’est pas un loup solitaire, il avait de nombreux complices et tous n’étaient pas musulmans. La réaction de l’Occident relève du déni». Caroline Glick, rédactrice en chef du quotidien israëlien Jerusalem Post, livre ainsi son interprétation du massacre de Toulouse. Une véritable opération de dissimulation est en cours, fondée sur une immense méprise. Un musulman français a fauché trois parachutistes à coups de mitraillette, avant d’abattre un enseignant juif, ses deux enfants et une autre fillette. Dans les heures qui ont précédé l’assaut final des forces spéciales et son issue fatale, jeudi dernier, Mohammed Merah a révélé avoir préféré refuser une mission suicide d’Al-Qaida pour «rester en vie» et multiplier les attaques.

Merah n'a pas voulu se faire exploser pour semer la mort, il a tenu à regarder ses victimes dans les yeux, il les a achevées d’une balle en pleine tête, il les a même filmées, il les a exterminées au seul motif qu’il s'agissait de soldats ou de Juifs. Symboliquement, la dépouille de Merah devait être enterrée en Algérie, terre islamique où vit son père [après le refus des autorités algériennes, Mohammed Merah a finalement été enterré en banlieue toulousaine], alors que ses victimes juives avaient déjà été inhumées en Israël, un pays que les islamistes de son acabit aimeraient voir rayé de la carte.

 

Sur les sites Internet islamistes, les hommages au «martyre du frère Mohammed Merah», «la terreur de la France» confirment que Merah n’était pas une exception. L’administrateur du forum Al Shumukh lui a dédié une prière: «Ô Allah, accueille-le aux plus hauts niveaux du paradis parmi les prophètes, les hommes pieux et les martyrs». Une partie de la presse européenne, de ses intellectuels assermentés et de sa classe dirigeante s’obstine pourtant à faire de Merah un cas psychiatrique. Il avait divorcé deux jours avant le massacre des juifs de Toulouse, souligne-t-on. Il était chômeur. Il «délirait» et, comme n’importe quel serial killer, «il éprouvait du plaisir à tuer».

 

Tariq Ramadan l’a érigé en symbole de l’aliénation sociale qui gangrène les banlieues françaises. Les journaux français ont concocté une dichotomie réconfortante: «L’ignoble criminel et la France raciste». Merah a beau être coupable, la France est raciste et l’a bien cherché. La méprise se nourrit de la paranoïa. On en arrivera bientôt à plaider l’innocence de l’auteur des attentats, accablé d’une «situation familiale problématique» ou d’une «situation sociale peu enviable». […]

 

La minimisation de l’attentat est une aubaine pour tous ceux qui, dans le silllage de Le Pen, ne s’embarassent d’aucune nuance et veulent déclarer la guerre à l’immigration toute entière. Douglas Murray, collaborateur du Wall Street Journal et du Daily Telegraph, auteur d’essais sur l’Europe, fait partie des intellectuels qui ont inspiré le revirement du Premier ministre anglais David Cameron en matière de multiculturalisme [en février, Cameron a affirmé l'échec du multiculturalisme]. Il déchiffre pour Il Foglio l’opération culturelle en cours sur le massacre de Toulouse: «On a d'abord pensé que le meurtrier était néonazi, alors les médias se sont empressés de construire de toutes pièces le profil d’un coupable idéal en allant rechercher des photos de fascistes tatoués. Quand il est apparu que l’assassin était djihadiste, un grand silence a recouvert toute l’affaire. L’opération "déni" a démarré. La presse a alors inventé la figure du loup solitaire.»

Selon Douglas Murray, le phénomène est à la fois idéologique et culturel. «C’est la maladie de l’Occident, une cécité répétitive devant ce qui nous attend. Elle trahit un manque total de volonté d’appréhender le problème du multiculturalisme et de l’extrémisme islamique, qui se répand dans notre société. Il existe une hostilité et un dénigrement ultra-libéral qui fait l’amalgame entre dénonciation de l’islamisme en Europe et islamophobie. A Toulouse, le choix des mots s’est révélé décisif pour édulcorer l’identité du meurtrier. On s’est efforcé de trouver des excuses au terrorisme islamique.»

Selon Murray, la tragédie de Toulouse nous confronte à l’échec des modèles communautaristes d’intégration: «Le multiculturalisme d’Etat a ravalé les nations européennes au rang d’auberges. Le credo politique a poussé les Etats à traiter et à juger les personnes en fonction des critères de leur "communauté" d’origine. Les attentats et les complots terroristes en Grande-Bretagne et en Europe, menés par des extrémistes élevés sur le territoire national, ont conduit à un point de rupture que nul ne peut plus ignorer.»

POUR UN RÉALIGNEMENT DES FORCES AU MOYEN-ORIENT
DEVANT LA MENACE D’UN IRAN NUCLÉAIRE

David Bensoussan

Isranet.org, 5 avril 2012

Efforts diplomatiques, activités subversives, et sanctions économiques ont jusqu’à présent échoué et l’option d’une opération militaire qui ferait cesser les efforts iraniens visant à développer la technologie nucléaire à des fins militaires devient de moins en moins hypothétique. Les conséquences sur le plan mondial seraient considérables: hausse vertigineuse du prix du pétrole, conflit généralisé au Proche-Orient et augmentation des activités terroristes dans le monde entier. Est-ce-là un scénario inévitable?

 

Efforts diplomatiques, activités secrètes et sanctions économiques

 

Les puissances occidentales et Israël ont exprimé leur inquiétude devant la possibilité que l’Iran ne se dote d’une arme atomique. Au fil des années, les négociations avec l’Iran et les efforts diplomatiques visant à enrayer le projet iranien ont échoué et n’ont fait que faire gagner du temps aux Iraniens. Des activités clandestines dont il est difficile d’attribuer l’initiative, ont résulté en des pannes d’ordinateur au moyen de l’insertion d’un virus informatique ou peut-être même à l’élimination de savants iraniens. Cela n’a guère arrêté le gouvernement iranien, mais a quand même retardé leur projet. Les sanctions économiques ont eu plus de vigueur après que l’Agence internationale de l’énergie atomique ait conclu dans son rapport en 2011 que l’Iran œuvre en vue de fabriquer une arme atomique et soit en passe d’y parvenir. Tout récemment, en février 2012, le président Obama a ordonné le gel des avoirs iraniens dont ceux de la banque centrale d’Iran. De son côté, l’Union européenne a décrété un embargo sur les nouveaux contrats d’importation de pétrole; les anciens contrats ne seront plus en vigueur à partir de juillet 2012. Les USA ont augmenté leurs forces terrestres et navales dans le Golfe persique (le Golfe arabique) en vue de protéger le passage du pétrole dans le détroit d’Ormuz si l’Iran s’aventurait à le bloquer. Les États-Unis et les pays européens ont demandé au Conseil de sécurité d’appliquer des sanctions contre l’Iran, mais la Russie et la Chine s’y sont opposées. L’Iran est un acheteur d’armement russe important et la Chine a besoin du pétrole iranien.

 

Devant l’entêtement du gouvernement iranien, la probabilité d’une option militaire va croissant, que ce soit par Israël, ou encore par les États-Unis et les puissances européennes.

 

L’option militaire 

 

Une attaque israélienne rencontrerait beaucoup plus de difficultés que dans le cas du bombardement du réacteur irakien Tammouz. Les centrales nucléaires iraniennes sont dispersées et enfouies sous terre, parfois dans des zones peuplées. Israël peut agir en ayant recours à son aviation ou au moyen de missiles. Toutefois, les missiles iraniens Shaab 3 ont un rayon d’action qui peut atteindre Israël et, selon toute probabilité, la Syrie et le Hezbollah tireront des milliers de missiles contre Israël. Selon le Premier ministre israélien Netanyahou, une telle attaque est à prévoir même si les États-Unis se lancent dans une attaque contre l’Iran et que, par conséquent, l’attaque avec de missiles conventionnels serait préférable à une attaque nucléaire. Toutefois, bien des politiciens et des journalistes trouvent que cette attaque est irresponsable. Le Pentagone et le ministre des Affaires étrangères français ont exprimé leur inquiétude face à cette option. Quant à la Russie, elle prédit que cette dernière serait catastrophique.

 

Une attaque américaine aurait une puissance et un impact bien plus considérables. L’Occident n’est guère intéressé par un Iran atomique, car il constitue un danger pour l’ensemble du monde et bien des pays arabes  sont du même avis, le conflit entre Arabes en majorité sunnites et Iraniens en majorité chiites étant par ailleurs millénaire. Aussi, il n’est pas à exclure qu’une nouvelle guerre se tiendra,  similaire à celle de la Guerre du Golfe qui a permis aux États-Unis, à l’Europe ainsi qu’à un bon nombre de pays arabes d’être unis. Or, l’Amérique est fatiguée des guerres suite à son intervention en Afghanistan et en Irak. L’économie américaine s’essouffle et une guerre ne ferait qu’empirer la situation.

 

Israël n’arrête pas de réitérer que plus d’une alarme a été sonnée depuis une dizaine d’années et que la situation actuelle n’est pas sans rappeler celle des années 30 durant la montée du nazisme. Or, en 1940, il était déjà trop tard. Tout porte à croire qu’Obama ordonnera une attaque, mais que celle-ci ne se fera qu’in extremis et pas avant les élections américaines qui se tiendront en novembre 2012. De plus en plus, le Premier ministre israélien Netanyahou exprime sa conviction à l’effet qu’il serait dangereux de compter sur le reste du monde et qu’Israël ne doit compter que sur elle-même.

 

Pour un réalignement des forces au Moyen-Orient

 

La conception qui a prévalu jusqu’à ce jour veut que la possession de l’arme atomique soit en soi un équilibre de la terreur attendu que son usage impliquera l’annihilation réciproque. Cela s’applique-t-il dans le cas de l’Iran? Pensons au leader Rafsandjani qui, lors des élections iraniennes précédentes, fut considéré comme étant un modéré par les médias occidentaux durant les élections précédentes a déclaré lors d’un sermon fait à l’université de Téhéran en 2001: «l’emploi d’une seule arme nucléaire contre Israël détruirait tout, mais, contre le monde islamique, ne causerait que des dommages limités.» En outre, il existe une lecture islamique voulant qu’un pays conquis par l’islam doive rester entre les mains des Musulmans. Étrangement, cette lecture ne s’applique pas à l’Espagne ou aux Balkans, mais uniquement à Israël. Elle s’exprime d’une façon radicale: «L’entité sioniste est une forme de tumeur maligne du cancer qu’il faut extirper.» ou encore «l’extermination d’Israël est un devoir religieux.» Qui plus est, il est difficile de chasser de l’esprit l’idéal de martyrologie chiite et sa vision d’une apocalypse rédemptrice qui précéderait la venue du mahdi, le messie chiite.

 

Les discours haineux et l’enseignement de la haine précèdent généralement des actes irréfléchis. Or, les médias du Moyen-Orient sont sursaturés par la tenue de tels discours depuis plusieurs décennies: la cause palestinienne a servi de prétexte pour subjuguer les masses arabo-musulmanes. Aujourd’hui encore et pour augmenter leur influence dans le monde arabe, la Turquie et l’Iran se font la compétition pour montrer aux masses arabes lequel des deux est le plus anti-israélien. Ces deux pays continuent donc de déstabiliser la région, durcissant les positions des principaux concernés: les Israéliens et les Palestiniens. Or, s’il fallait prendre au sérieux la menace iranienne, en cas de conflit atomique, il ne resterait ni les uns ni les autres.

 

Plus que jamais, le temps est venu pour les Israéliens et les Palestiniens de cesser d’être les pions des aspirations hégémoniques des puissances du Moyen-Orient et de bâtir des relations de confiance afin de faire les compromis indispensables à une paix durable.  

 

(L’auteur est professeur de sciences à l’Université du Québec)

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