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REPRISE DES NÉGOCIATIONS : ISRAËL COMPROMISE POUR LA “PAIX” ?

 

 

 

 

Lettre ouverte de Netanyahou

sur la question de la libération de terroristes palestiniens

 

De temps à autre, lorsque la question est importante pour le pays, les Premiers ministres sont contraints de prendre des décisions qui vont à l’encontre de l’opinion publique. En réalité, s’il fallait ne prendre que des décisions qui avaient le soutien acquis du grand public, la fonction de Premier ministre ne serait plus nécessaire.

 

À l’heure actuelle, il me semble très important pour l’Etat d’Israël d’entamer un processus diplomatique. Cette démarche est importante pour explorer jusqu’au bout toutes les possibilités en vue de mettre un terme au conflit avec les Palestiniens, mais aussi pour renforcer la position d’Israël dans la réalité complexe de l’arène internationale et autour de nous.

 

Les turbulences dans notre région – en Égypte, en Syrie et en Iran – ne posent pas que des défis à l’Etat d’Israël ; elles créent aussi des opportunités considérables pour notre avenir. Pour toutes ces raisons, je crois qu’il est important de s’engager dans un processus diplomatique qui se poursuivra durant au moins neuf mois, afin de vérifier s’il est possible de parvenir à un accord avec les Palestiniens durant cette période. Je tiens à dire qu’avec toute l’importance que j’accorde au processus diplomatique, je n’étais pas prêt à accepter les exigences de retrait et de gel que les Palestiniens imposaient comme conditions préalables pour entamer des négociations.

 

Je n’étais pas prêt non plus à accepter leur revendication de libérer des détenus palestiniens avant le début des négociations. J’étais d’accord pour libérer 104 Palestiniens, par étapes, juste après le début des négociations et selon les progrès réalisés.

 

Cette décision est infiniment difficile, elle est douloureuse pour les familles endeuillées, elle est douloureuse pour la nation toute entière et elle est aussi très douloureuse pour moi. Elle entre en conflit avec la valeur infiniment importante qu’est la Justice.

 

C’est sans doute une injustice quand des salauds qui ont commis des crimes odieux – même si la plupart d’entre eux sont derrière les barreaux depuis plus de 20 ans comme c’est le cas – sont libérés avant d’avoir fini de purger leur peine.

 

La difficulté de cette décision est amplifiée par le fait que ma famille et moi-même connaissons l’atroce prix du deuil provoqué par le terrorisme. Je partage parfaitement cette énorme douleur. Je vis avec elle quotidiennement depuis plus de 37 longues années.

 

Le fait que des gouvernements israéliens précédents aient libéré plus de dix mille terroristes ne me rend pas la décision plus facile et d’ailleurs elle ne l’était pas non plus lorsque j’avais décidé de ramener Guilad Shalit.

 

Le retour de Guilad Shalit à la maison a impliqué une décision infiniment difficile pour moi : la libération de terroristes. Toutefois, j’ai pensé que ramener des enfants à leur foyer avait une valeur si importante qu’il fallait surmonter cette difficulté. Les leaders doivent choisir entre des alternatives complexes et, parfois, la décision qui s’impose est particulièrement difficile lorsque la majorité du public s’y oppose.

 

C’est ainsi que j’ai décidé de mettre fin à l’opération « Pilier de Défense » après l’élimination du terroriste Ahmed Jabari Jabari et après que Tsahal a infligé des coups sévères au Hamas et aux autres organisations terroristes.

 

J’ai pris la décision de mettre fin à l’opération, bien que la majorité du public était en faveur de la poursuive, ce qui signifiait agir par voie terrestre dans la bande de Gaza. En tant que Premier ministre, je pensais que l’objectif dissuasif avait été atteint en très grande partie grâce aux actions déterminées que nous avions menées. Aujourd’hui, presque un an après la fin de l’opération « Pilier de Défense », nous constatons que le calme règne dans le Sud, une situation que nous n’avons pas connue depuis plus d’une décennie. Bien sûr, cette accalmie peut se défaire à tout instant, mais ma politique est claire sur tous les fronts : nous allons, autant que possible, déjouer les menaces contre nous, au moment voulu. Nous réagirons fermement à toute tentative d’attaquer nos citoyens. Au cours des neuf mois à venir, nous saurons si notre interlocuteur palestinien désire, comme nous, mettre fin au conflit.

 

La signature ne sera possible que dans des conditions qui assureront la sécurité des citoyens d’Israël et nos intérêts nationaux vitaux. Si nous parvenons à atteindre un tel accord de paix, je le soumettrai à un référendum. Une telle décision aussi lourde de conséquences ne peut être prise par un vote très serré à la Knesset.

 

Chaque citoyen doit pouvoir avoir une influence directe sur notre avenir et notre destin pour une question aussi cruciale. La meilleure réponse que nous pouvons donner à tous ces assassins qui ont voulu nous vaincre par le terrorisme, c’est que pendant qu’ils étaient en prison durant toutes ces décennies, nous avons construit un pays magnifique, fort et prospère, parmi les plus avancés au monde. Je vous promets que nous allons poursuivre avec détermination dans cette voie.

 

Votre,

 

Benjamin Netanyahou

 

La reprise des négociations loin des projecteurs et sans illusions

Freddy Eytan

le CAPE de Jérusalem, 20 juillet 2013

 

John Kerry a réussi à arracher in extremis un accord de base pour la reprise des pourparlers avec l’Autorité palestinienne. Après plus de trois années de rupture, le processus de paix est enfin relancé à Washington. Obama a enfin compris ses précédentes erreurs et agit désormais avec sagesse et pragmatisme, main dans la main avec son allié israélien. Netanyahou a gagné une première manche et a prouvé que son obstination pour la reprise des négociations sans conditions préalables était une formule juste et réaliste. Toutes les tentatives des Palestiniens d’exiger dès le départ un retour aux frontières d’avant juin 1967 et le gel des implantations ont été vouées à l’échec.

 

Toutes les parties réalisent que la proclamation hâtive d’un Etat palestinien à l’ONU, l’affirmation infondée selon laquelle l’occupation des territoires est illégale, la délégitimation et le boycottage de l’Etat juif, ou encore les dernières sanctions imposées par l’Union européenne, ne serviront à rien sans le consentement du gouvernement israélien et la signature d’un accord de paix. Les Palestiniens devront surtout et avant tout abolir définitivement leur infâme charte datant de 1964. Elle n’a jamais été abolie malgré les Accords d’Oslo et le célèbre « caduque » d’Arafat. Cette charte qui appelle à la libération de toute la Palestine « de la mer au fleuve » figure toujours sur le site officiel de la représentation de « l’Etat de Palestine » à l’ONU. De fait, il n’existe aucune différence entre l’Autorité palestinienne et le Hamas qui lui rejette tout accord avec l’Etat juif et déclare Mahmoud Abbas persona non grata à Gaza.

 

Dans ce contexte, les pourparlers à Washington seront longs et pénibles. Personne ne se fait d’illusions et ne peut garantir qu’ils aboutiront à des résultats tangibles et satisfaisants pour les deux parties. Rappelons que le conflit avec les Palestiniens est unique dans l’Histoire contemporaine ; depuis plus d’un siècle nous n’avons pas trouvé de solution équitable. Ce conflit est explosif, complexe et douloureux car se sont greffées de manière flagrante des considérations religieuses, politiques et stratégiques poussées au paroxysme avec de la violence sous toutes les formes possibles. Ni les Américains ni les Européens ne pourront dicter une solution forcée et agir contre la volonté des parties. Pour pouvoir aboutir à un accord pragmatique et réaliste nous devrions adopter la diplomatie classique et organiser des rencontres loin des projecteurs. Seul le dialogue direct et la confiance mutuelle entre les négociateurs pourront mettre le processus sur les rails et donner enfin un certain espoir à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens.

 

 

Israël paye d'avance quand Kerry ressuscite de vieilles lunes

Shoshana Bryen

American Thinker, 30 juillet 2013

Adaptation française : Jean-Pierre Bensimon

   

Comme le chien qui a finalement rattrapé le bus derrière lequel il courait, le secrétaire d'État John Kerry doit à présent se demander ce qu'il va faire du fruit de ses efforts. Il a persuadé, suborné, cajolé, et menacé Israéliens et Palestiniens pour qu'ils retournent à la «table de négociation». Il a promis aux Palestiniens plus de 4 milliards de dollars en «investissements» et en aide publique, ainsi que la libération de 104 prisonniers de l'époque antérieure à Oslo, détenus par Israël : des terroristes avec du sang sur les mains, précédemment considérés comme non libérables.

 

Le prix à payer par les Palestiniens, s'il y en a un, n'est pas clairement affiché, mais ces derniers embouchent les trompettes de la victoire. Israël va libérer des prisonniers et ces prisonniers ne seront pas assignés à Gaza. Israël ne pourra pas obtenir un simple accord intérimaire, mais devra s’engager sur le terrain du « statut final ». Kerry leur a accordé que les lignes de 1949 (les soi-disant frontières de 1967) seront le point de départ de la négociation. D'une façon presque désinvolte, Mahmoud Abbas a dit qu'il s’était engagé en faveur « d'une solution à deux États», et Kerry a fait référence à la vague promesse des États arabes de faire la paix avec Israël si les demandes palestiniennes étaient satisfaites (nous en parlerons plus loin).

 

Ainsi, M. Kerry a mis son plan sur la table, et Israël doit payer d'avance.

 

Une question centrale surgit alors : qu'est-ce qui va être négocié ? Ce ne sera pas la «paix» car la paix n'a pas la propriété d'être négociable. Pour Machiavel la paix est «la condition imposée par le vainqueur au vaincu lors du dernier conflit.» Il peut y avoir une «paix froide», une «paix chaude», ou la «paix des cimetières.» La «paix» de Versailles contenait en germe la seconde guerre mondiale ; la «paix» qui a suivi la seconde guerre mondiale contenait en germe la démocratisation de l'Allemagne et du Japon, mais elle a livré des millions de gens à la férule du communisme soviétique, pour presque un demi-siècle. Si elle y parvient, la paix n’émerge que lorsque les exigences contradictoires des adversaires sont résolues, que ce soit par la négociation ou par la guerre. La seconde guerre mondiale a pris fin quand les alliés sont entrés à Berlin, Hitler étant mort dans son bunker ; la guerre froide s’est achevée quand les pays satellites des soviétiques se sont libérés de l'emprise de Moscou, avec la mort du communisme.

 

Quelles sont les exigences conflictuelles des Israéliens et des Palestiniens ? Peut-on les résoudre pour ouvrir la voie à une paix, quelle qu’elle soit ? Dans leur expression la plus directe, les exigences essentielles d'Israël sont :

 

• la reconnaissance de l'État d'Israël dans la région comme un fait permanent et légitime ; des «frontières sûres et reconnues, sans menaces ni actes de force», promesse consignée dans la résolution 242 de l'ONU.

• « la fin du conflit/ des revendications » les Israéliens supposent que l’accord à venir doit prohiber toute demande palestinienne additionnelle, en termes de territoires ou de droits.

• la capitale d'Israël est Jérusalem.

Les exigences des Palestiniens sont :

• la reconnaissance internationale d'un État indépendant, sans renoncer à leur droit de revendiquer/de restaurer davantage, ou même toute la « Palestine ».

• le droit des réfugiés palestiniens et de leurs descendants de vivre en Israël s’ils le désirent, ou bien d'obtenir une compensation, le choix entre ces options devant être de leur fait et non de la volonté d'Israël.

• Jérusalem comme capitale de la Palestine.

Les positions respectives des deux camps sont incompatibles. C'est cela, et non l'insuffisance des pressions ou l’absence d’un plan adéquat, qui empêche la mise en œuvre aujourd’hui de la mythique «solution à deux États» contenue en filigrane dans les accords d'Oslo de 1993. Dans la vision des Israéliens et des Américains, il y a trois hypothèses sous-jacentes – et erronées – dans le processus d’Oslo, qui viennent hanter comme à l’accoutumée toutes les négociations :

• Le nationalisme palestinien est compris comme l'image en miroir du nationalisme juif. (Le sionisme était fait pour «normaliser» la situation des Juifs sans État en leur attribuant un État.)

• Le nationalisme palestinien peut trouver une pleine expression dans un État croupion coupé en deux, enserré entre un Israël hostile et une Jordanie encore plus hostile.

• Tout cela a un prix qu’Israël, les États-Unis (et peut-être l'Europe) pourront payer aux Palestiniens pour dépasser les autres objections à une souveraineté juive sur une partie quelconque de cette terre.

 

Mais le nationalisme palestinien consiste précisément à restaurer « la terre palestinienne » usurpée par l'établissement d'Israël en 1948, qui est perçu comme une faute de la communauté internationale engluée dans sa culpabilité découlant de l'holocauste. La naqba palestinienne se réfère à l'erreur originale que constitue la naissance d'Israël, exacerbée par son acquisition de territoires supplémentaires en 1967. Imaginer que les Palestiniens puissent s’accommoder des petits morceaux de terre concédés après la guerre d'indépendance d'Israël, quelque chose de plus petit que ce qui avait été offert aux Arabes par le plan de partition de l'ONU de 1947, c’est ignorer la vision palestinienne de l’avenir tel qu'il a été enseigné aux générations successives après Oslo. Sur ce point, et peut-être seulement sur ce point, le Hamas et le Fatah sont en complet accord.

 

M. Kerry aurait été plus avisé de revenir sur deux points. Tout d’abord, il aurait dû insister pour que les Palestiniens remplissent effectivement leur engagement antérieur de mettre un terme à l'incitation contre Israël et les Juifs.

 

Ensuite, plutôt qu'accepter une vague promesse de la Ligue arabe de reconnaître Israël une fois les revendications palestiniennes satisfaites, M. Kerry aurait dû rappeler les obligations de la résolution 242 de l'ONU de «mettre un terme à toutes les revendications et à l'état de belligérance», à la charge des États arabes, pas des Palestiniens. Ce sont eux, et pas les Palestiniens, qui sont entrés en guerre contre Israël en 1967.

 

(Notons ici que l'obligation correspondante Israël, de «retirer les forces armées israéliennes de territoires occupés dans le récent conflit» a été largement remplie. Il y a eu l'évacuation de plus de 90 % des territoires aux termes du traité de paix israélo-égyptien de 1979, le retrait certifié par l'ONU de toute parcelle du territoire libanais en 2000, le retrait des civils et des militaires israéliens de Gaza en 2005, le retrait de l'armée israélienne de certaines parties de la Cisjordanie.)

 

Tout cela ne signifie pas qu’un État palestinien soit exclu à jamais, ni qu'Israël doive se résigner à une occupation permanente. Il s'agit simplement de reconnaître que le secrétaire Kerry a réitéré les fautes d'un « processus de paix » bien mal nommé. Aucune paix ne peut émerger dans le cadre d'une «solution à deux États» qui exige qu'une partie ou les deux abandonnent les principes fondamentaux auxquels elles sont profondément attachées. Il incombe aux parties – en particulier les parties extérieures – de reconnaître honnêtement la futilité de la rhétorique qui persiste à exiger que le plomb se transforme en or. Et puis, ayant payé d’avance, ces parties trouveront probablement un coffre vide au moment de la livraison de l'or attendu.

 

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