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UNION EUROPÉENNE VS. ISRAËL : CHANGEMENTS STRATÉGIQUES AU MOYEN-ORIENT

 

 

 

 

L’Union européenne brouille les cartes

et s’embrouille avec Israël

Freddy Eytan

terredisrael.com, 13 juillet 2013

 

A chaque fois que le processus de paix avec les Palestiniens piétine ou se trouve dans une impasse, nous entendons à Bruxelles le même son de cloche. Comme de coutume, la commission européenne préfère entendre un seul son, et dans ce cas, il est bien difficile, voire quasiment impossible de juger équitablement toutes les parties dans ce conflit. Depuis plusieurs décennies nous nous sommes habitués au jugement partial, aux leçons de morale et à des avertissements, mais cette fois-ci, le double jeu est si transparent qu’il l’emporte sur la réalité quotidienne. Avec maladresse, l’Union européenne a brûlé les étapes du processus de paix, a brouillé les cartes et a infligé un camouflet injustifié à Israël et aux Américains.   

 

Le comportement actuel des fonctionnaires européens est probablement lié et justifié par la crise économique profonde dans laquelle l’Europe est plongée. Nous pouvons regretter l’endettement de certains pays et nous partageons leur angoisse face à la faillite éventuelle. La présence massive de la force ouvrière étrangère complique bien sûr la situation sociale et aggrave le chômage.

 

Nous comprenons la détresse et souhaitons aux Européens une sortie rapide de la crise. Nous pouvons être aussi compréhensibles face au renforcement des liens avec les pays arabes et particulièrement avec ceux du Golfe, notamment le Qatar. Cela dit, quel rapport direct y-a-t’il avec le boycottage des résidents juifs installés à Jérusalem, dans les quartiers de Guilo ou Ramot, sur le Golan, en Judée ou en Samarie ? Toute la Cisjordanie représente moins de 6 000 kms, c’est-à-dire la moitié de l’Ile-de-France, et les habitants juifs ne représentent que 3% de la population locale. Pourquoi cette distinction préméditée et voulue dans un contexte si sensible et explosif ; ne sont-ils pas des citoyens israéliens à part entière ? Pourquoi cette soudaine ségrégation inadmissible ? Une sorte de nouvel Apartheid européen ? Certes l’aide européenne est importante mais elle est principalement destinée aux Palestiniens qui sont d’ailleurs liés économiquement avec les résidents et les villages juifs. Les entreprises israéliennes qui vont être boycottées fournissent du travail quotidien aux Palestiniens, et par cette directive l’UE leur prive gagne-pain. Et puis, imaginons un retrait unilatéral du Golan bien avant le déclenchement de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad… N’est-il pas plus urgent pour l’Union européenne de s’occuper sérieusement et d’abord des massacres quotidiens en Syrie, ou du combat contre le Djihad mondial dans le Sinaï, ou dans la partie syrienne du plateau du Golan, et ailleurs ! N’est-il pas de son devoir d’interdire à des sociétés européennes de fournir clandestinement du matériel aux Iraniens violant ainsi les sanctions imposées ! Il existe sans doute de nombreuses missions plus urgentes à régler que de s’acharner avec une directive inopportune, discriminatoire et contreproductive.

 

Certes, le processus de paix avec les Palestiniens se trouve dans une impasse, mais à qui la faute ? Seulement à Israël ? Les Américains tentent aujourd’hui leur dernière chance pour amener les deux parties à la table des négociations. John Kerry est pour la sixième fois dans la région pour supplier Mahmoud Abbas de reprendre les pourparlers. Netanyahou a déjà donné son feu vert mais Abbas s’obstine toujours. Au lieu d’encourager et d’attendre patiemment des résultats tangibles, l’Union européenne s’empresse et brûle les feux rouges. Frustrée peut-être par son passé colonial, elle cherche par des moyens mercantiles ou par le boycottage à imposer à l’Etat juif une solution rapide et à fixer d’ores et déjà un retour aux lignes d’armistice indéfendables de 1949 ? Pourquoi n’est-elle pas aussi exigeante envers l’Autorité palestinienne ou à l’égard du Hamas qui est pourtant maître absolu dans la bande de Gaza mais refuse toujours de reconnaitre notre propre existence ? Soulignons que la Cisjordanie est un territoire qui n’a jamais été juridiquement reconnu comme « occupé » et son statut demeure « territoire disputé » !

 

Bien entendu, un partage juste et équitable est nécessaire, et il n’y pas d’alternative au compromis, mais comment revenir aux lignes d’avant 1967 avant d’entamer une négociation très sérieuse sur des questions sécuritaires, voire existentielles. Nous rejetons tout diktat et boycottage de la part de pays prétendant œuvrer pour la paix, l’égalité, l’équité, et la morale universelles.

 

Il est aussi regrettable de constater que certains observateurs, journalistes, ONG, et hommes politiques israéliens principalement de l’extrême gauche encouragent l’Union européenne à poursuivre sa politique de sanctions et ont même osé féliciter les dernières mesures prises par la commission européenne. Leurs « solidarité et fraternité » envers leurs compatriotes dépassent souvent l’entendement et les limites de l’absurde… Ils ignorent leur impact néfaste et renforcent l’isolement de l’Etat juif dans l’arène internationale.     

 

Enfin, soyons pragmatiques, rappelons que tout boycottage est abject et il est toujours à double sens. Si l’Europe souhaite obtenir un rôle d’influence sur le processus de paix, elle doit jouer l’arbitre et ne pas prendre à l’avance la partie du camp adverse en imposant des sanctions discriminatoires injustifiées. L’Europe est notre premier partenaire commercial et nous souhaitons vivement poursuivre un dialogue franc et sincère dans l’intérêt commun et pour le même objectif.   

 

Changements stratégiques au Moyen-Orient

Yuval Steinitz

Le CAPE de Jérusalem, 13 juillet 2013

 

 Israël espère reprendre les négociations avec l’Autorité palestinienne. Nous nous préparons à la création d’un Etat palestinien indépendant et sommes prêts à faire des concessions douloureuses si l’on obtient en retour une paix réelle et durable.

 

Israël ne présente pas de conditions préalables à la reprise du dialogue, mais il est clair que toute solution pacifique doit prendre en compte la sécurité de l’Etat juif.

Une paix véritable nécessite une reconnaissance palestinienne au droit d’Israël à exister et non pas seulement une reconnaissance de son existence. Cela signifie la reconnaissance de pouvoir vivre dans notre propre Etat juif aux côtés d’un Etat destiné au peuple palestinien. Jusqu’à présent cette revendication légitime et naturelle était absente du processus.

Concernant la crise syrienne, Israël suit une politique claire de non-ingérence. Toutefois, nous sommes très préoccupés par l’éventuel transfert d’armes sophistiquées à des groupes terroristes, en particulier le Hezbollah. Ces armes, notamment les batteries antiaériennes S-300 de fabrication russe, peuvent tomber dans des mains iraniennes. Israël est engagé avec la Russie dans la poursuite des pourparlers mais il s’oppose farouchement à la fourniture de ces armes à la Syrie.

 

Le programme nucléaire iranien présente une urgence particulière. Bien que les Iraniens n’aient pas encore produit leur première bombe, leur industrie nucléaire n’a pas été planifiée dans le but de construire quelques bombes et de les mettre à l’abri. Bien au contraire, leur programme a été conçu pour produire des centaines de bombes et les monter ensuite sur des missiles balistiques à longue portée. Il s’agit d’une menace d’une ampleur totalement différente que celle de la Corée du nord ou même du Pakistan. C’est une menace existentielle qui pourrait changer non seulement le cours de l’histoire du Moyen-Orient mais de le la planète entière.

 

Au cours des derniers mois, et depuis l’installation du troisième gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahou, le président Obama et le secrétaire d’Etat John Kerry déploient de sérieux efforts pour relancer les pourparlers de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne. J’ai moi-même participé aux consultations avec le président Obama durant sa dernière visite en Israël, ainsi qu’aux réunions ultérieures tenues avec le secrétaire d’Etat Kerry et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel.

 

Je suis profondément impressionné par leur détermination à amener les Israéliens et les Palestiniens à la table des négociations, sans condition préalable, et à trouver une solution pacifique au conflit.

 

La position d’Israël est sans équivoque : nous voulons reprendre les négociations. Le Premier ministre Netanyahou a fait savoir très clairement qu’il était lui-même, avec l’ensemble du gouvernement, totalement engagé sur la formule de deux Etats pour deux peuples. Même s’il existe des opinions différentes au sein de la coalition ou du gouvernement, chaque membre du cabinet est engagé à respecter cette solution.

 

Une paix véritable signifie la fin de toutes les revendications et une reconnaissance sincère d’Israël en tant qu’Etat-nation du peuple juif. La Résolution 181 sur le plan de partage, adoptée par les Nations unies le 29 novembre 1947, ne mentionnait pas le nom d’Israël pour la simple raison que tous ignoraient, y compris Ben Gourion lui-même, que le nom Israël serait prononcé le 14 mai 1948, jour de la proclamation de notre Etat. En réalité, la dite Résolution envisageait la création d’un Etat juif. De fait, même ceux qui appellent à nous détruire doivent reconnaître l’existence de notre Etat car on ne peut détruire ce qui n’existe pas.

 

Pour nous, il s’agit surtout de la reconnaissance et du droit du peuple juif à vivre dans son propre Etat, de la même manière qu’on pourrait exiger un Etat palestinien pour le peuple palestinien. Seule une vraie reconnaissance d’Israël peut conduire à la fin du conflit, à l’acceptation d’un réel partage de cette terre entre le peuple palestinien et le peuple juif.

 

Quant à la sécurité, cela doit signifier des mesures réelles et adéquates sur lesquelles nous pouvons garantir notre défense en dépit de l’instabilité générale que traverse ces-jours-ci l’ensemble du Moyen-Orient. Personne ne peut prédire avec certitude qu’elle sera la situation dans les cinq ou dix prochaines années. Après le retrait israélien de la bande de Gaza, le Hamas y assure le contrôle et il est fortement soutenu par l’Iran.

 

Dans ce contexte, nous devrions exiger la démilitarisation totale du futur Etat palestinien. Je m’oppose farouchement à l’installation de forces étrangères dans la vallée du Jourdain ou dans des zones frontalières. Notre principe est clair : les Palestiniens devraient être capables de contrôler leur quotidien et nous devrions, nous, assurer le contrôle de notre propre sécurité, à savoir notre survie.

 

Nos précédentes expériences avec des forces étrangères furent amères au Liban et à Gaza ; de tels scénarios ne doivent jamais se produire en Cisjordanie.

 

Pour pouvoir remettre les négociations sur des rails, nous travaillons très étroitement avec le secrétaire d’Etat Kerry et avec l’envoyé du quartet au Moyen-Orient, Tony Blair. Nous déployons de gros efforts pour faire avancer des projets qui permettront de développer l’économie palestinienne tout en avançant sur les plans politique et sécuritaire. Il est clair qu’un progrès dans ce sens, avec une amélioration du niveau de vie des Palestiniens, créera un meilleur climat et éventuellement une plus grande adhésion de l’opinion publique aux pourparlers de paix.

 

En ce qui concerne la situation syrienne, Israël suit une politique définie de non-ingérence mais nous devons être vigilants. Nous sommes bien entendu préoccupés par le transfert possible d’armes sophistiquées aux organisations terroristes, en particulier le Hezbollah.

 

Nous devons également garder à l’esprit que le conflit syrien n’est pas seulement une guerre civile locale. Il s’agit d’un conflit beaucoup plus vaste entre l’axe chiite iranien et le monde arabo-musulman sunnite, et cela accroît les dangers et les risques d’escalade.

 

Enfin, la menace nucléaire iranienne demeure en priorité et elle doit être traitée en urgence. Certes, l’impact des sanctions sur l’économie iranienne est significatif et les Iraniens en payent un lourd tribut. Nous apprécions les tentatives déployées par les Etats-Unis et les pays européens pour renforcer ces sanctions. Je n’envie pas le ministre iranien des Finances car selon notre estimation, l’Iran a déjà perdu plus de 70 milliards de dollars de revenus. Pour une économie de la taille de l’Iran avec un PIB annuel de 400 à 500 milliards c’est impressionnant et les pertes sont bien lourdes. Toutefois, les sanctions sont insuffisantes car dans l’esprit des ayatollahs la capacité nucléaire vaut la chandelle : le peuple iranien peut bien accepter des sacrifices pour atteindre l’objectif de devenir une puissance nucléaire. Nous devons, pour la stabilité et la paix de notre région et de toute la planète, faire tout ce qui est dans notre pouvoir pour les convaincre d’abandonner leur désastreux projet.

 

Dans les mois à venir, le monde occidental devra trancher sur ce dossier et prendre une décision ferme afin d’empêcher la nucléarisation de l’Iran, sinon il sera trop tard. La seule approche diplomatique efficace devrait s’accompagner d’une menace militaire crédible. Les Iraniens savent qu’ils sont très vulnérables et ils craignent un raid aérien précis et décisif de l’OTAN ou des Etats-Unis. Dans ce contexte, ils pourront alors reconsidérer leur attitude et opter pour un véritable compromis. Mais le temps presse et une telle démarche devra se faire au pas de course.

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